
Ce
quil faut de manque à lHomme pour (sur)vivre

Programme
du colloque du Samedi 26 Juin 1999 - Présentation des
interventions
(Commander
l'édition papier - 32 pages A4 -1999)
PROGRAMME
Argument
du colloque
8h 45:
Accueil
9h : Ouverture par G.Mosnier, Directeur du Centre Hospitalier
de Montfavet. (sous réserve)
9h-12h : " Ce quil faut
de manque à lHomme pour (sur)vivre" Conférences
suivies de débats.
Simone Molina : "L'absence
s'impose à nous"
Pierre
Babin :
René Pandelon : "Absence
et Institution"
14h-18h
: "Là création : un au-delà de labsence?"
Joelle Levy-Ortscheid et Pierre Kieffer : "Le
bruit du vide"
Serge Roux : "L'absence,
moteur d'une création littéraire"
à 16h 30 : " Les Valises ",
Théâtre de lAutre Scène.
18h : Apéritif offert au Temple de lHôpital :
Moment musical et textes
poétiques
Exposition " Oeuvres Fragmentaires
"
Intervenants
ARGUMENT
Septembre
1989, date de la création du Point de Capiton.
Juin
1999, dix ans bientôt. Dixième anniversaire que nous espérons
pouvoir fêter au début de lan 2000, avec un colloque
en préparation intitulé "Loi
symbolique et Textes Fondateurs".
Pour
lheure, le thème de lAbsence sest imposé
: "il faut à la clarté, beaucoup dombre
pour éblouir)" dit le poète.
Et
nous avons traversé lombre après le décès, en Mai
1997, de Laurent de Mesmay, notre ami et compagnon de
travail.
Ce
colloque sur le thème de "LAbsence " lui
est dédié, ainsi quau psychanalyste Jacques Hassoun
à qui le Point de Capiton doit davoir duré.
"Le
sujet de linconscient est un trait absent de mon
histoire et pourtant la marquant à jamais ", écrit
JD Nasio.
Cest
dire que labsence caractérise la réalité
psychique, quelle en est constitutive.
Avec
son texte sur le Fort-Da, Freud nous montre
"quil faut que la chose se perde pour être
représentée" (Lacan). Par son jeu, lenfant
tente de se faire maître de labsence.
Ainsi
supporte-t-il labsence par laccès au symbolique.
Mais
certaines absences, celles des deuils, des disparitions.
des exils sans retour possible, dans leur radicalité.
renvoient au Réel et à la privation, en tant que la privation
est "le manque réel dun objet symbolique".
Introduire
du symbolique pour faire bord au Réel, nest-ce pas
le seul recours pour le sujet? Recours qui. paradoxalement
atteste que ce qui a eu lieu, qui sest imposé à
lui, lui échappe.
Nous
souhaitions donc mettre en débat ce à quoi "Labsence"
nous renvoie, autant sur le versant du nouage symbolique,
que sur le versant dun Réel impossible à dire.
Cest
pourquoi nous avons sollicité chaque intervenant dans
ce quil avait à dire à partir de ce terme et de
ce que nous connaissions de sa trajectoire, et non pas
à partir dun cadre conceptuel, argument préliminaire
qui aurait pu faire dévier le propos de chacun.
Aussi
cest dans la surprise des textes, du contenu de
lexposition, comme de là représentation théâtrale
et des moments musicaux, que nous souhaitons cheminer
avec les participants.
Nous
espérons que cette surprise aura effet douverture
pour les débats.
Intervenants
:
Pierre
Babin : Psychanalyste (Paris), a publié un
article sur son écoute, dans le cadre de Médecins du Monde,
auprès des personnes qui vivent dans la rue.
Michèle Bellet : Psychologue
clinicienne, Musicienne (Avignon) Membre du C.A du Point
de Capiton.
Brigitte Demeure :
Historienne, membre du C.A du Point de Capiton
Carole Henzinski :
Psychanalyste (Avignon) Membre du C.A.du Point de Capiton
Pierre Helly (metteur
en scène) et les Comédiens du "Théâtre
de lAutre Scène".
Pierre Kieffer : Psychanalyste
(Strasbourg)
Joëlle Lévy-Ortscheid
: Psychanalyste (Strasbourg)
Véronique de Mesmay-Thepot
: Vice-Présidente de LACERMA
(Paris) (sous réserve)
Simone Molina : Psychanalyste-
Présidente du Point de Capiton (Avignon)
René Pandelon : Psychanalyste-
Ancien Médecin-Chef des Hôpitaux Psychiatriques. (Montfavet)
Serge Roux : Écrivain,
Responsable de " Voyages en Lectures" (Avignon),
auteur dun ouvrage sur lécrivain Élisabeth
Barbier.
Discutantes
:
Francine Barois,
Infirmière (Atelier Papier de Soi)
Marie-France Bonnet
Psychanalyste, Universitaire, (Marseille)
Partenariat
: ECRPF, ACERMA, Atelier Papier de Soi.
La Librairie "La Mémoire du Monde" propose un
choix douvrages consacrés au thème du Colloque.
Le Point de Capiton remercie Le Centre Hospitalier
de Montfavet pour son accueil
"
La réalité est de lautre côté du mur.
Il suffit d un trou dans la pierre, pour la surprendre.
Ainsi, venus en voyeurs, passons-nous de l absence
à la présence.
Notre histoire est celle d un vice scandaleux,
disait-il. "
Edmond Jabes
LAbsence,
ou Ce quil faut de manque à lHomme pour
(sur)vivre
|
Simone
Molina : "Labsence
simpose à nous "
Le Réel de labsence dun autre ne nous
renverrait-il pas à ce temps perdu, celui davant
laliénation dans le symbolique, temps dun
désir dêtre lunique objet du désir de
lautre, le seul objet comblant Le manque de
lautre? |
|
Pierre
Babin :
Il a cessé soudain toute relation, sans rien dire.
Injoignable. Dans le creux douloureux de la perte,
elle se souvient. Elle se souvient de ses gestes.
Quand il la touchait avec la main. Elle a le sentiment
inquiétant. injuste et culpabilisant, quelle
perd vite, trop vite La mémoire de ses sensations,
uniques dans sa vie de femme de trente ans. Son
enveloppe poreuse ne conserve rien longtemps.
Comment,
en son absence, préserver ne serait-ce quun
fragment de lobjet ? Avec quelle mousseline
psychique Lui éviter la disparition? Comment se
constituer un refuge pour minorité menacée danéantissement?
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"Labsence
diminue les médiocres passions et augmente les grandes
"
La Rochefoucauld
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La
création : Un au-delà de labsence?
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Joëlle
Lévy-Ortscheid et Pierre Kieffer
: " Le bruit du vide"
Se sait-on jamais bien présent ? Quelques indices,
un léger bruissement de feuilles vous éloignent
ou vous rapprochent de vous... Le silence
nexiste pas, cest un concept inventé
pour masquer les bruits du corps (John Cage);
nous ne rejoindrons jamais labsence où nous
sommes. Hurlements, cris sous les pinceaux de Bacon
et de Munch... Les images religieuses sont
toujours creuses (J. Lacan), nous nous tenons
devant, nous sommes sur le seuil, devant des seuils
: entre eux, deux. souvrirait lespace
vide; il ne tiendrait que de notre corps ... Cest-à-dire...
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Serge
Roux : "Labsence
: Moteur dune création littéraire "
A partir de lexemple de la vie et de luvre
dElisabeth Barbier, Serge Roux sinterroge
sur la transmission intellectuelle. |
Cet héritage communiqué
par une personne mourante à une personne aimée, pour laider
à survivre, pour laider à créer un univers mental
nouveau, comment va-t-il se déployer et devenir lessence
dune création littéraire tout à fait originale ?
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le
Théâtre
de lAutre Scène présente "
Les Valises ".
" Elles sont précieuses ces valises gorgées de
mots, de rires, de colères et de tant démotions
communes... |

Pour la quatrième
fois, lAutre scène puise dans les textes de latelier
décriture " Papiers de Soi ".
Il ne sagit
ni dune lecture ni dun montage, mais dune
fiction conçue autour du voyage, de litinérance,
de labsence. "
Avec : Monsieur
Loyal : Roby, Le raconteur : Christian, Le marcheur solitaire
: Olivier, Les clowns : Olivier et André, Deux jeunes-filles
: Claudine et Estelle, Les philosophes : Fernand et Eric,
Un homme et une femme : Yves et Christiane, et des gens
plus ou moins ensemble, cest-à-dire plus ou moins
seuls : Hélène, Françoise, Bénédicte, Simone, Raphaël,
Abdoullah, Marc, Salah.
Où ? : Un peu
partout et au-delà...
Quand ? : Depuis
pas mal de temps et pour encore un bon bout de temps...
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Ponctuations
musicales lors du colloque
Moment musical
et Textes poétiques choisis par
Michèle Bellet, Brigitte Demeure, Carole
Henzinski.
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Mozart,
Concerto n°3 pour violon et orchestre en Sol
maj.(violon : Y Menuhin) |
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Carole
Henzinski lit un article de St Ex sur
Jean Mermoz. |
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Ravel,
Pavane pour une Infante défunte (Dir P Boulez
et le Cleveland Orchestra) |
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Brigitte
Demeure lit en allemend un poeme de
H Heine : Nacht Gedanken, sur une musique de
E Satie, Gnossiennes. |
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M
Petrucciani, My Funny Valentine. |
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M
Davis, King of Blue, So what, Freddie Freloader,
Blue in Green, All blues... |
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Exposition
"uvres
Fragmentaires
".
Une
exposition dinstallations contemporaines vous
est proposée en complément visuel du colloque.
Trois artistes
: Silvia Cabezas,
Carole Challeau et
Sabrina Gruss
travaillent autour du fragment, du morcellement
corporel et de la relique.
Ce
parti-pris du morceau soulève le refus de lentier.
Il en résulte un effet de suppression qui concentre
lémotion sur ce qui reste ou ce qui manque.
Le
morcellement est inhérent à lévocation, au
symbole et à une certaine idée du concentré. Lorsque
celui-ci est répété, décuplé, un effet de saturation,
dobsession simpose.
Ces
uvres sont des questions-réponses filées,
mitées, trouées, où chaque visiteur pourra projeter
son interprétation, son complément subjectif.
Cest
alors une tentative de colmater des trous sans fond
et de répondre à des questions fuyantes, en suspend...
On essayera de recoudre les éléments entre eux,
de combler les vides pour recréer une unité impossible...
Il
en résulte une vraie jubilation de lintellect
et de lémotionnel, face à ces uvres
surprenantes et déroutantes. |
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