L’Ecrpf / inter-S-tisse et le Chapiteau du Théâtre fou, sont au Festival d’Avignon 2011. 
Chapiteau du Théâtre Fou, Centre de Loisirs, La Barthelasse, Avignon.
(+33)4 32 75 15 65  Chapiteau, allée Antoine Pinay - Centre de Loisirs de la Barthelasse, Avignon 84000 ( à côté du camping et piscine de la Barthelasse)
chapiteautheatrefou@gmail.com
www.onstap.com

Débats : entrée gratuite.
Débats après spectacle de Marc Buléon : entrée au spectacle.
Spectacles :
TLJ à 15h30 sauf le 28 Juillet :  - "La Géométrie des silences" de Marc Buléon (histoire de 6 personnes autistes) - 

Les 20, 21 et 22 Juillet à 10h : «  A découvert » par les Ateliers de création de  l'Hôpital de Montfavet – "Emouvance" et "Il était une voix",

les jours impairs à 14h : - "Les recluses" de Koffi Kwahulé - 
Débats généraux avec un  public élargi : les lundi 11 et 18 juillet. 17h.
Entrée libre

Le 18 : "Place de la Folie dans la Création (et vice-versa)" animé par S. Molina
René Pandelon : Montfavet
Marie Cathelineau : Hôpital d'Antony, collectif des 39, et SNPsychologue
Eveline Sautaux ( Lausanne: le Chiffre de la Parole )  
Hervé Bokobza ( St Martin de Vignogoul) Collectif des 39
Sylvie Prieur , le Transfo à Uzes, collectif des 39
Le film «  On n’est pas des chiens » d’Agathe Lanté sera visionné à cette occasion.

Lieu de Rencontres journalier: ( entrée gratuite)
 Tous les jours 14h à 18h : « la Petite Maison sans Toit », animée par des étudiantes en psychologie clinique : Marie Peyrat, Sarah Fernandez et Aïssatou Ka, à partir du 12 juillet.
Lieu de rencontres, de discussion, et de ressources (informations sur les lieux qui, dans le Service Public, travaillent dans un soin humanisant, livres, mini expositions, débats spontanés, films, ateliers d’écriture etc… Possible intervention / animation par le Transfo d’Uzes, (et d’autres lieux qui souhaiteraient parler de leur travail.), et Ateliers d’écriture.
14h : un film par jour, visionné individuellement à la demande : Un monde sans fou ? de Philippe Borrel ; Chacun a son rôle , de Dominique Cœur ; Looking for Mary Barnes de Sonia Medina. Radio la colifata , de Chloé Ouvrard.
Temps forts :
Le 19 juillet,  Le Chiffre de la Parole/ Lausanne , avec Eveline Sautaux qui sera présente toute l’après midi avec son équipe et des « accueillis » pour un débat avec le public. Film à 17h30 dans le Bus, à proximité du Chapiteau : « Dans l'aventure du non, la Parole » —1991 par Catherine Scheuchzer -  et  « Les vagues et les plis de notre vie » - 2011 par Bernard Romy.
le 22 juillet, 15h30, allez voir le spectacle de marc buléon «  La géométrie des silences » ! un conte de la vraie vie…qui sera suivi d’un débat sur la place des parents dans les dispositifs de soin et de prise en charge, avec Annick Estival, mère de Jérémy, (elle est éducatrice de formation), et Anne Rivet, Psychologue Clinicienne, Hervé Rouveyrollis, pédopsychiatre, et des membres des équipes de pédopsychiatrie du Vaucluse. Le film «  Autour de Jérémie » sera diffusé dans le Bus à 17h30, et sera suivi d’un débat.
Chaque jour pair, à 16h45 : Débats avec les spectateurs de «  La Géométrie des Silences » de Marc Buléon, seront  présentes Marie, Sarah et Aïssatou, stagiaires- psychologues qui animent «  la petite maison sans toit » ainsi que des professionnels,  Anne Rivet, psychologue clinicienne les 18, 20, 22, Mme Castelli, infirmière, Docteur Hervé Rouveyrollis, etc…

2 / La Fabrik’Théâtre ,  Tél : 04 90 86 47 81 / Fax : 04 90 85 93 50
contact@fabriktheatre.fr           Théâtre de l’Autre scène : 04 90 03 92 12

  • Théâtre de l’ Autre Scène , à 14h 30, tous les jours, en alternance, et relâche le lundi. ;   Le Libertin, de E .E Schmidt, et  L’Atelier de P. Grumberg.

Par les comédiens de «  Vol au dessus d’un nid de coucou », spectacle qui a eu un beau succès à la Scène Nationale de Cavaillon en novembre 2009. - Mises en Scène Pascal Joumiet. Directeur Artistique, Dr René Pandelon.
A noter : le Théâtre de l’Autre Scène se produira aussi le jeudi 17novembre 2011 à 20h30, dans le cadre d’une « Exclamation » de 10 jours, intitulée « un Truc de fous ! » organisée par la Scène Nationale de Cavaillon, avec une programmation théâtrale et musicale, des expositions, ainsi qu’un colloque du Point de Capiton «Entre rêve et Création, le fil rouge de l’infantile ? », et la présence des Ateliers  de création de Montfavet.

    • Les lundis 11 et 18 juillet à 14h30 : « A découvert » Concert et présentation du CD de l’atelier de création «  il était une voix » :   « A découvert ».

     


     

    « Quelle Hospitalité pour la Folie ? »
     

    Vendredi 4 juin 2010  de 18h à 20h30
    Salle de Spectacle du Centre Hospitalier de Montfavet. (84)

    18h : Projection du film de Sonia Medina : “Looking For Mary Barnes”.
    19h : Débat avec le Public et  les intervenants :
    René Pandelon, Psychanalyste, Psychiatre coordonnateur des « Ateliers de création » de Montfavet,
    Pierre Helly, Cadre de santé, a été metteur en scène du « Théâtre de l’Autre Scène », 
    Sylvie Prieur,  Psychologue clinicienne au « Transfo » à Uzes,
    Et
    Sylvie Durbec, écrivain, responsable de « La petite librairie des champs » à Boulbon, a traduit un recueil
     « Santo de voci », fragments recueillis par Marco Ercolani & Lucetta Frisa , psychiatres qui travaillent à Gênes, ( à paraître en français.)
    Jean François Coadou , sculpteur et écrivain, a publié «  Martel en tête », écrit à partir d’une résidence d’écrivain au 3bis F à l’hôpital de Montperrin ( Aix en Provence)
    Débat animé par Simone Molina, Psychanalyste et écrivain. ( Le Point de Capiton et ECRPF/ Inter-S-tisse)

    19h45-20h30 : Lectures poétiques : «  Poèmes pour accueillir la Folie »
    Sylvie Durbec, Jean François Coadou et Simone Molina choisiront dans leurs écrits des « poèmes pour accueillir la Folie »

    A propos de « Looking For Mary Barnes » : pourquoi ce film aujourd’hui  ?
    «   Il y a quelques années j'avais lu un livre qui racontait l'histoire d'une femme de 42 ans  schizophrène qui avait été soignée dans une communauté thérapeutique fondée   par Ronald Laing et son équipe, qui comme Basaglia en Italie, pour ne parler que des plus célèbres, avaient, à la fin des années 60, réfléchi, puis mis en place  pour les malades psychotiques une hospitalité, un soin, une écoute qui pouvaient leur redonner goût à la vie et surtout leur dignité de citoyens.
    Pourtant aujourd'hui plus personne ne savait qui ils étaient, plus personne ne connaissait l'histoire de Mary Barnes. (…) Lorsque je commençais à avoir l'idée d'un film autour de son histoire,  certains psychiatres et non des moindres,  m'ont ri au nez. J'étais une rêveuse, une imbécile. Je ne savais rien de la psychose.  
    J'ai cherché des services où une Mary Barnes d'aujourd'hui pouvait sortir de son enfermement . Longtemps et désespérément. Je n'y croyais plus. Ce que je voyais, entendais me terrifiait. (…) j'ai fini par trouver trois lieux avec des psychiatres qui , enfin, considéraient l'hospitalité,  et j'ose dire,  la gentillesse et l'écoute,  comme l'essentiel du soin clinique apporté aux patients. Ces psychiatres  parlaient  du temps nécessaire à l'histoire de chacun. Ils parlaient de l'histoire du sujet et non de classification nauséabonde. J'ai eu l'espoir et l'envie dans ces services d'y rencontrer une ou plusieurs Mary Barnes. » Sonia Medina, réalisatrice.

    Participation aux Frais : 3 euros.    
    Entrée libre pour les adhérents des associations organisatrices.           

    Manifestation organisée par l’ECRPF et le Forum des Ateliers de Création de Montfavet ( FIAPMC),
    en partenariat avec : le « Groupe des 39/ Contre la Nuit Sécuritaire ». (Le badge sera mis en vente à 1 €) ,
    le Point de Capiton et Thétis.
    Nous remercions le Centre Hospitalier de Montfavet pour son accueil.

    Cette manifestation a lieu en avant-première d’un cycle de films sur « la Folie et ses représentations dans le social », qui seront projetés à l’automne, dans un partenariat entre le Cinéma Utopia, le Point de Capiton et l’ECRPF.  

Les Forums itinérants du "collectif des 39- Contre La Nuit Sécuritaire" continuent :

Dans toutes les régions, des colloques, des journées d'études, des associations réservent une partie de leur temps pour un forum " Contre la Nuit Sécuritaire".

  • ·         20-21-22 novembre 2009: à Cavaillon au colloque du point de capiton http://www.le-point-de-capiton.net/Transfert/transfert.htm qui commencera par un forum intitulé « Pour une relation humaine dans les dispositifs de  soin : "une psychiatrie sans transfert est-elle viable ?" à la salle polyvalente de  Le Thor

ARIME, le POINT DE CAPITON, et  RIFF 84
Quel avenir pour les fous?
Réflexion sur les expériences de Clinique Institutionnelle.

Vendredi  6 Février 2009 C.H. Montfavet (Vaucluse)

Patrick Faugeras  : Des enjeux  politiques et historiques de l'expérience italienne,  de la psychothérapie institutionnelle et de la pratique de secteur dans le traitement de la folie.

Film : "François Tosquelles : Une politique de la folie" ; F. Pain, JC Pollack, et D. Sivadon.

Table ronde animée par Simone Molina :

«Psychiatrie : état des lieux et perspectives », avec

- des soignants de différents services du C.H.S de  Montfavet :

Infirmier(e)s, assistante sociale, psychologue, psychiatre,  travaillant ou ayant travaillé à : Pinel, Domaine St Pierre, Liliane Jean, Ateliers de création, Pôle de pédopsychiatrie Nord-Vaucluse…

- des discutants de disciplines différentes  venant d’autres lieux de soin : Uzès, Marseille, ..., ou de la M.E.C.S. "Le Moulin du Vaisseau" ou du D.U de psychothérapie institutionnelle animé par Pierre Delion à Lille.

Conclusion : La clinique institutionnelle aujourd’hui et demain ?

avec Patrick Faugeras, Hélène Géraci et les responsables de l’ARIME, du Point de Capiton et du Riff84. .

 Ponctuations : Des comédiens du Théâtre de l’Autre Scène de Montfavet,  liront des lettres censurées de patients hospitalisés à l’Hôpital Psychiatrique de Volterra.

 Stands Librairie : Eres, Champ Social, Papier de Soi, Point de Capiton.

Exposition des photos de Patrick Faugeras, sur l’Hôpital de Volterra (Italie),
du lundi 26 janvier au lundi 9 février 2009, Hall du Restaurant du personnel.

J.Mathieu  informe des rencontres de travail proposés par un cartel de l'Ecole de psychanalyse Sigmund Freud sur la technique psychanalytique
le 2 avril,7 mai,4 juin -CHS Montperrin

FORUM
de janvier de La Criée

ALERTE ROUGE
Nouvelle attaque contre l’enseignement de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle à l’université de Reims

Le Point de Capiton est signataire de cette pétition
Pour signer en ligne

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Appel à participer aux Etats Généraux

« Sauvons la clinique »

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Instantanés de l’InterCoPsychos – N°272

"cognitivisation forcée de la recherche et de l’enseignement..."

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Le Point de Capiton s'est inscrit comme partenaire actif du mouvement d'informations et de contestation :
"Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans"

Information aux signataires de l’appel – octobre 2008

Un site miroir de nos préoccupations(avec des vidéos du dernier colloque de Reims)

Colloque de le Criee et du Diwan Occidental-Oriental
"L'hétérogène dans la clinique et dans la culture"
des 12et 13 juin 2009

Communiqué d'Utopsy apres la Journée "Clinique et Politique" du 14 mars par Antoine Machto. (et thème de la journée)

Communiqué de l'appel des 39, la nuit sécuritaire : actions

Deuxieme journée de l'appel des appels du 22 mars 2009

Les lettres au président : lire sur le site La Nuit Sécuritaire :

Monsieur le président,Je me permets de soumettre à votre jugement quelques questions que mon métier m'oblige à vous poser... lettre de Marion Armellino-Vallet

Monsieur Le Président, Considérez si c'est un homme
Que celui qui vit persécuté, cannibalisé, vampirisé par des voix faisant effraction de toutes parts et pénétrant son corps
...
lettre de Valérie Vallet

avec les interventions de Jean Oury, Le juge Portelli, P. Chemla, Hervé Bokobza et Simone Molina en audio
ou les vidéos des intervenants

Lire et/ou télécharger le manifeste du 7 février

 

« Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des Pouvoirs Publics et de l’opinion sur les conséquences sociales désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps...

La première soirée/rencontre de l'appel des appels sur Marseille aura lieu le jeudi 12 mars certainement à partir de 20h (l'heure et le déroulement de la soirée vous seront confirmés) au Cabaret Aléatoire de la Friche.
Un blog vient d'être créer..http://appeldesappels13.blogspot.com/

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et divers articles relatifs à ce mouvement :

Psychiatrie : la régression sécuritaire, par Cécile Prieur
Jamais un hôpital psychiatrique n'avait encore reçu un président de la République en ses murs...

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C’est avec consternation que l’AFPEP-SNPP a pris connaissance de l’intervention du Président de la République sur la psychiatrie à Antony...

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Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une réforme de l’hospitalisation en psychiatrie, par le docteur Michael Guyader...

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Lette de Roselyne Touroude, bénévole de l'UNAFAM

Soirée conférence-théatre autour de l'écrivain japonais YUKIO MISHIMA :
 
Conférence de Jean-François Coudurier, psychanalyste, suivie d'une représentation théatrale composée à partir d'extraits de ses oeuvres, "Le soleil et l'acier" joué et mis en scène par la compagnie Mera Culpa de l'école d'art dramatique Sylvia Roche
 
Lieu : Salle de spectacle du Centre Hospitalier de Montfavet 84140
RENCONTRE – DÉBAT  vendredi   13 Juin  à    20h  30
animé par Sylvie   BASSOT – SVETOSLAVSKY

Jean- Pierre  LEBRUN à propos de son dernier ouvrage :
"Des lois pour être humain ?"

Trace de poète

du 4 au 20 juin 2008
l’isle sur la sorgue 

TRACES de POETES

L'isle sur la Sorgue

Le 7 juin 2008
Rencontre en partenariat avec Inter-S-Tisse/ECRPF
 et Le Point de Capiton :

"Lettre et création"


RENCONTRE
AVEC EDGAR GUNZIG POUR SON LIVRE
QUE FAISIEZ-VOUS AVANT LE BIG-BANG ?


ldébat animé par Jean-Francois Coudurier
mercredi 4 Juin 2008 à 19:00
librairie l'odeur du temps
35 rue pavillon
Marseille 1 er

EXPERIENCES DE LA FOLIE
30 et 31 mai 2008 - Cercle Colbert - 4, rue Noël - REIMS
XIèmes Rencontres de la C.R.I.E.E.

aire « l’expérience de la folie » renverrait en premier lieu chacun à l’énigme de l’Inconscient que l’invention freudienne a défriché mais qui nous revient toujours de
façon inédite et bouleversante .
Enjeu d’une analyse infinie qui se relance à chaque rencontre transférentielle pour peu que le psychanalyste , le thérapeute s’y prête ; autrement dit qu’il soit prêt à
se découvrir en traversant les résistances nombreuses qui obturent ce mouvement .
Celles qui proviennent du social semblent actuellement massives et évidentes avec le renforcement des hiérarchies et corporatismes qui accentuent les clivages , et
surtout la tendance lourde à suturer « le malaise dans la culture » . Le fantasme délirant d’un hygiénisme et d’une prévention généralisée articulé aux « techniques disciplinaires » et aux réponses médica-menteuses produirait ainsi l’espoir insensé d’en finir avec la
folie , la maladie et pourquoi pas la mort .
Ce symptôme social est à prendre au sérieux car au-delà des prétendues garanties et accréditations qui visent au nom du Bien à supprimer le risque de la rencontre , il s’agit de prendre la mesure d’une véritable emprise sur les processus de subjectivation .
Les institutions soignantes se retrouvent ainsi « normalisées » et nous avons vu avec « l’affaire des psychothérapies » que certains psychanalystes pouvaient se satisfaire , voire désirer « un abri dans la loi » . Comment pourtant ne pas voir que les lois en question ne font que renforcer « l’empire de la norme » et les mesures d’exception pour les fous et les irréductibles !
Notre enjeu ne vise pas non plus à espérer un échec trop rapide de l’Idéologie dominante , même si nous pouvons nous mobiliser pour endiguer les folies les plus
graves comme l’ont montré des pétitions récentes ( « pas de zéro de conduite pour les moins de trois ans » ) ; ni à croire à une abolition des résistances perçues à tort comme des obstacles ce qui serait une autre façon d’en finir avec le « malaise » .
Il s’agirait plutôt de relancer sans cesse une traversée de ce qui , au plus intime de chacun , fait obstacle ou empêchement à la rencontre et qui peut nous exposer en
premier lieu à l’angoisse , au ridicule , ou à des affects tels que la honte et la haine lorsque nous nous confrontons au Réel dans les turbulences du transfert psychotique.
Dans ces parages , nous aurions à renoncer au leurre séducteur d’un « savoir par avance », quand bien même il puiserait aux meilleures sources pour privilégier « la
parole vraie » et le geste nécessaire .
Encore faut-il sans cesse subjectiver les théories analytiques pour se fabriquer sa « boite à outils conceptuels » qui se trouvera malmenée à chaque fois , et puis surtout se risquer à la rencontre de la folie : celle du patient mais aussi celle du thérapeute qui aura bien souvent à supporter d’être deviné et analysé .
Il paraît alors essentiel de faire valoir les succès et les guérisons que la méthode analytique peut produire à la condition de soutenir une telle mise désirante . Car il s’agit que la fonction analytique soit tenue sans la réserver à un corps de spécialistes qui loin d’en être les concessionnaires exclusifs auraient plutôt à soutenir leur désir d’analyste et une éthique de l’énonciation.

Renseignements et Inscriptions :
Patrick CHEMLA - Gérard RODRIGUEZ
Centre de Jour A. Artaud - 40, rue de Talleyrand -51100 REIMS
Tél.: 03.26.40.01.23 - Fax.: 03.26.77.93.14
g.rodriguez@epsdm-marne.fr

 

le 13 Février 2008

CONFÉRENCE DE JF COUDURIER
« LA FACE CACHEE DE L IDEAL »

SUIVIE  D’UN SPECTACLE À PARTIR D’EXTRAITS DE TEXTES  DE

 YUKIO MISHIMA

« LE SOLEIL ET L’ACIER »

« CONFESSION D’UN  MASQUE  » 

 PAR L’ÉCOLE D’ART DRAMATIQUE SYLVIA ROCHE.

Suite à une rencontre avec JF Coudurier et une longue conversation autour de Mishima, il m’a semblé intéressant que se rencontrent «  le Theâtre et la Psychanalyse » autour de ce personnage qu’est Mishima, tant par sa complexité artistique toujours en mouvement , que par son comportement singulier, indéfinissable.

Il était difficile de créer une pièce de théâtre avec une dramaturgie conventionnelle  à partir des  deux ouvrages sur lesquels nous nous sommes appuyés pour notre recherche. A l’issue d’un travail de laboratoire,  l’évidence d’une mise en scène en  tableaux était claire.

Aussi c’est cette forme que nous vous proposons, avec les comédiens de  la classe professionnelle de l’Ecole d’Art Dramatique.

Voici le contenu des différents tableaux que vous suivrez le 13 Février.

Le 25 novembre 1970 Yukio Mishima, se suicide de façon spectaculaire à l'âge de quarante-cinq ans.

Sous forme de 10 tableaux la mise en scène pointe quelques moments de la jeunesse de l'homme, retrace le contexte de ce personnage singulier et provoquant. La pièce épouse la courbe de sa vie, l'activité débordante d'un artiste toujours en mouvement, qui a investi tous les domaines, écrivant pour le théâtre, réalisant et interprétant des films, ses fantasmes intimes , son sado-masochisme subtil, son homosexualité latente et assumée, son rêve de puissance et son sens de l’échec, ainsi que les années de désarroi amenant Mishima à « reforger » son corps, mettant au jour les ambitions, les triomphes, les faiblesses, les désastres intérieurs et finalement le courage.

Le quotidien de Mishima, qui semble le condamner à une vie en sursis qu'il appelle parfois son calvaire et qui ne cesse de le convier à la mort comme à des noces avec lui-même.

Les répétitions sont en cours actuellement, aussi il est possible que quelques modifications aient lieu .

SYLVIA ROCHE

"Le rapport de l' INSERM paru en septembre 2005 sur " le trouble des conduites ", et le rapport Benisti, paru en octobre 2005, en vue de la rédaction d'un projet de loi sur la délinquance, semblent opérer une convergence, qui pose des questions, pour l'un sur sa scientificité, pour l'autre sur son inspiration démocratique.
Le projet de loi, approuvé en conseil des ministres doit être débattu devant l' assemblée nationale en septembre 2006.
Le rapport de l'Inserm, compilation de travaux nord américains (d'inspiration comportementaliste exclusivement), tirerait sa scientificité, (aux dires d'un directeur de recherches à l'Inserm) d'avoir été fondé sur des travaux publiés en langue anglaise dans des revues ayant un comité de lecture (critère auto proclamé de scientificité internationale)

Or cette scientificité est hautement douteuse
1) sur le plan méthodologique (exclusivement comportementaliste)
2) du fait de reposer sur des données pour la plupart très hypothétiques (gène " candidats ", onde cérébrale " P300 "…)
Qu'un projet de loi puisse prendre appui sur une " expertise " aussi douteuse, peut susciter l'inquiétude de tout citoyen de ce pays quant à son inspiration démocratique et pose de manière plus générale la question des rapports de " l'expertise " et du juridique."

Jean-François Coudurier


Edgar Gunzig a signalé la
7ème Journée Thématique des Doms

qui s'est déroulée en octobre 2007


 


Le dernier livre de Gérard Haddad:
Lacan et la question juive


 

Jacques Broda




Voir cet ouvrage collectif

 


 

Jacques Broda, sociologue, a proposé une piste de travail concernant "L'inconscient politique"
Actes du Colloque "Le traumatisme et le symptôme"

Un texte lu au colloque Mémoire de la Shoah (I.U.F.M, Marseille, 8 Juillet, 2004) de Jacques Broda, livré lors de la rencontre à propos du livre d'Imre Kertész par Jeanne Bernard:
"Vivance et Elles"

Interrogations méritant reflexion :

Comportementalisme ? Vous avez dit Comportementalisme ?
Jean-Francois Coudurier lance un débat avec cette page. Il livre le texte de sa dernière intervention au séminaire de Michel Fennetaux: "Skinner et le comportementalisme"
Jacques Broda répond par un courriel.


Des textes livrés lors de la rencontre avec Jeanne Bernard à propos d"Etres sans destins" d'Imre Kertsez


JOURNEE A LA MEMOIRE DE JEAN CLAVREUL

Voir le programme


le Samedi 30 septembre : Rencontre du 30 septembre 2006 à propos des troubles du comportement revus et "corrigés" par le gouvernement et L'INSERM.Les dernières nouvelles du front...

 

En premier lieu cet ouvrage collectif , qui répondra à vos questions,
tout en mettant du beurre dans les rouages de l'association "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans!"

" Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans! "

"Sous ce cri d'indignation se rassemblent des professionnels de la santé et de l'enfance qui témoignent de leur engagement et de leur ambition pour le développement d'une prévention " prévenante ", attentive aux enfants et respectueuse des familles.
Ils répondent à l'expertise de l'INSERM sur le " trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent ", dont ils dénoncent les risques de dérive. En effet, avec cette " caution scientifique ", les pratiques de soin, d'éducation et d'accueil des tout-petits peuvent être instrumentalisées à des fins de sécurité et d'ordre public: la détection des enfants " agités" dans les crèches, les écoles maternelles, les consultations médico-sociales, au prétexte d'endiguer leur supposée délinquance future, pourrait transformer, aux yeux des parents, ces établissements d'accueil, de soin ou d'éducation en instances de contrôle, mettant en péril leur vocation sociale et le concept même de prévention.
Ils rappellent l'intensité des mutations familiales en cours et refu-sent la médicalisation du mal-être social et psychique. Acteurs au quotidien, ils revendiquent l'organisation d'un débat transdisciplinaire qui réintroduise les sciences humaines et la psychanalyse dans la réflexion sur les difficultés de comportements des enfants quelles qu'en soient les causes.
Avec les 180 000 signataires de la pétition, ils demandent l'organisation d'un débat démocratique et citoyen sur les préventions (médicale, sociale, psychique) et la protection des enfants. Ils en posent ici les bases à partir de leur expérience, de leurs analyses et de leurs convictions."

Avec la participation de : l'Association des collectifs enfants, parents, professionnels (ACEPP), Patrick Ben Soussan, Christine Bellas-Cabane, Michel Botbol, François Bourdillon, Marie-Laure Cadart, Jean-François Cottes, Pierre Delion, Michel Dugnat (coordination), Sylviane Giampino, Bernard Golse, Roland Gori, Catherine Graindorge, Evelyne Lenoble, Philippe Meirieu, Laurent Mucchielli, Gérard Neyrand, Michel Parazelli, Bruno Percebois, Gérard Schmit, Pierre Suesser.
Et aussi Autheman, Eddi, Jiho, Pancho, Zou.

ISBN 2-7492-0675-8 (10 €) www.edition-eres.com

Roland Gori/ Marie-josée Del Volgo

Présentation de l'éditeur:
Comment peut-on être malade aujourd'hui dans une médecine qui transforme le patient en consommateur, sans souci authentique pour sa souffrance psychique ? L'oubli du malade dans la médecine contemporaine semble être le prix à payer pour des soins toujours plus rationnels et scientifiques. L'exploration du corps humain, le diagnostic précoce des maladies, l'acharnement à les combattre par des traitements douloureux et invasifs, exproprient " pour son bien " le patient de son corps. A travers des protocoles de diagnostic et de soins très standardisés, à travers le contrôle social de nos existences par une surveillance médicale accrue au nom de la santé publique, nos modes de vie se retrouvent toujours plus normalisés. Comment alors restituer au patient sa valeur de sujet et ses droits pour éviter de le transformer en marchandise au profit des industries de santé ? Comment concilier les exigences de la médecine scientifique et sa nécessaire vocation " thérapeutique ", c'est-à-dire humaniste ? À partir de son expérience du soin psychique, le psychanalyste a plus que jamais le devoir éthique et politique de mettre en garde contre les dérives de cette médicalisation généralisée et la " passion de l'ordre " qu'elle semble recouvrir.

Biographie des auteurs
Roland Gori est professeur de psychopathologie à l'Université d'Aix-Marseille-I et psychanalyste, membre d'Espace analytique. Il a notamment publié La Preuve par la parole. Sur la causalité en psychanalyse (1996), La Science au risque de la psychanalyse (avec Christian Hoffmann, 1999) et Logique des passions (2002). Marie-José Del Volgo est maître de conférences à la faculté de médecine de l'Université d'Aix-Marseille-II, directeur de recherche en psychopathologie à l'Université d'Aix-Marseille-I et praticien hospitalier à l'Assistance publique de Marseille. Elle a publié L'Instant de dire. Le mythe individuel du malade dans la médecine moderne (1997) et La Douleur du malade. Clinique, psychanalyse et médecine (2003).

270 pages Denoël (13 Jan 2005) ISBN: 220725660X

 

En illustration, traitant de l'impact de la langue et de l'importance des mots sur nos destinées, Roland Gori nous a donné envie de lire un peu de littéraure générale avec :


"Dans un cadre futur avant la fin du 20e siècle, un curieux récit criminel où, comme le propose le titre, le coupable est incapable de se faire reconnaître comme tel. Roman policier métaphysique glissant vers la spéculative-fiction."

rebondissant, et pour citer un auteur souvent cité lors de cette réunion, je vous propose :


"De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard.
Il y en avait un sur le mur d'en face, BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée."

Editeur(s) : Gallimard
Collection : FOLIO N°822
-ISBN : 207036822X - EAN : 9782070368228


"L' " éthique " et notamment la bioéthique ont-elles encore un sens aujourd'hui ? Alors que l'hémisphère Nord accumule recommandations et réflexions " éthiques ", le Sud peine à garantir les soins les plus élémentaires à ses populations. La greffe d'un visage qui fait la une de tous nos quotidiens a-t-elle plus d'importance que la rougeole qui tue chaque année des milliers d'enfants africains ? Dans ce monde d'égoïsme sauvage, où l'" éthique " est souvent réduite à une simple étiquette marketing, la médecine, piégée par sa technique instrumentale, prétend rendre aux malades leur dignité, oubliant que le " consentement éclairé " qu'elle prône n'est souvent qu'une façon d'éluder ses propres responsabilités. Et que dire du " principe de précaution " brandi par les praticiens comme l'art de la prudence alors que, dans le discours médical, les mots " dignité " ou " solidarité " se vident chaque jour davantage de leur substance ? Pourtant, l'" éthique " est un concept fondateur ; il ne se réduit pas à un slogan. C'est cette dimension que cet essai veut lui restituer ; celle non d'une " vérité " assénée et contingente, mais d'une inquiétude nécessaire et sans fin."

Biographie de l'auteur
Ancien chef du service de médecine interne à l'hôpital Cochin, le professeur Sicard est président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE).

Plon (12 Sep 2006)
ISBN: 2259200850


EXPOSITION d'Aomar LEKLOUM


 

Le projet de loi de prévention de la délinquance est en cours d’examen au Parlement De très nombreuses réactions opposées au projet et à ses principaux aspects se sont accumulées : le Conseil Supérieur du Travail Social, la CNIL, L’ordre des Médecins, de nombreux syndicats et associations professionnels, le CNU, des associations de malades et des organisations familiales, ainsi que de nombreux maires et des organisations politiques
Quelques exemples des principales mesures prévues par le projet(...)

http://www.abri.org/antidelation/


L'émission de Daniel Mermet, "Là-bas si j'y suis", diffusées sur France Inter, propose dans ses archives des émissions relatives à la main mise des laboratoires pharmaceutiques sur la santé publique.

en particulier : "médecins sous influence" et "l'horreur pharmaceutique"

Ces émissions sont archivés sur un site idépendant des horraires de France-Inter, podcastables sur www.la-bas.org


Les dernières informations concernant le mouvement " Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans! "

Le site s'est fortement épaissi depuis le lancement du mouvement.

L'action de tous permet un recul du projet de loi.
Il convient néanmoins de rester vigilent , en particulier sur la possibilité de non respect du secret professionnel, qui signera la fin de cette prévention pour laquelle nous oeuvrons dans la réalité chaque jour.

Les informations délivrées par le site http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/ abordent différents axes de reflexion (analyse et notes) :

  • analyse directe du texte de loi "proposé"
  • analyse de la méthode de l'expertise
  • analyse sur les classifications (...des troubles)
  • analyse sur les risques d'instrumentalisation d'un rapport médical
  • analyse sur le dépistage
  • analyse le développement de programmes de prévention
  • analyse sur les psychotropes.

De nombreux témoignages, articles de presse, documents officiel, mouvements en cours..etc, sont sur ce site que nous vous recommandons.


l'Association des collectifs enfants, parents, professionnels (ACEPP) propose un blog ou vous pourrez vous exprimer.


La Fondation COPERNIC propose avec son dernier flash de septembre 2006 (téléchargeable gratuitement sur leur site)
un texte intitulé : " Surveiller et Punir : l'exemple du projet de loi "prévention de la délinquance". Mme Evelyne Sire-Martin, magistrat, est intervenue lors d'un colloque de " Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans! "


 

Exposition et Vernissage de peintures d'Aomar Lekloum

Du malaise dans la culture, à la violence dans la civilisation
La psychanalyse dans le lien social
Marseille (Saint-Charles) 9 et 10 décembre 2006

Simone Molina participe à l'atelier
"les passions collectives et individuelles à l'heure du néolibéralisme"
(programme
)

Patrick Chemla qui animera un atelier, lance un collectif et une pétition
Appel à l'insurrection des conscience

Vernissage et présentation

4 livres d'artistes muraux nommés Ribosome

RIBOSOME
(Vers Montpellier)
Textes de Jean Verdetti, Gilles Moralon, Simone Molina
lus et présentés avec divers artistes
(Peinture, musique, photos, céramiques, multimédia, etc...)

Organisation et Coordination d'Anne Vanier-Drüssel

Assemblée Générale
Samedi 25 Novembre 2006

Centre Hospitalier de MONTFAVET 84 140

 

Présentation

"A son père qui lui disait :" fais les choses comme elles sont, fais ce que tu vois", Alberto Giacometti répond trente ans plus tard: "Je ne sais ce que je vois qu' en le faisant".
Nous tenterons d ' éclairer l' incidence de ce dialogue sur l' oeuvre d ' Alberto Giacometti.
Echange autour du livre de Michel Tort
dans le cadre de la préparation d'un colloque sur l'homoparentalité en 2006, l'association a proposé une rencontre le 19/11/2005

"la fin du dogme paternel" en page lectures
en particulier sur le thème "Le père à l'épreuve de l'homosexualité"

Jacques Broda, invite à une lecture-débat de son dernier livre. A la librairie Païdos, Cours Julien (Marseille) le Jeudi 15 Décembre, à 18 heures
"L'éclipse, le Choeur de la Savine" Ouvrage Collectif

RENCONTRE DEBAT avec EDGAR GUNZIG proposée par Jean François Coudurier

Culture en danger
Défriche Compagnie, est la compagnie d'Isabelle Mounier, qui avait joué l'étrange poètesse , Agnès Capri, avec sa valise à poissons, lors du colloque de Cavaillon, le samedi aprés midi...
Elle a besoin de votre soutien. Si vous le jugez utile...
Elle a eu le tort de lire un texte sur les liens entre la politique de la ville et la culture, lors d'un colloque où était présente l'adjointe à la culture de sa ville. (Lire la suite...)

Pratique de la folie L'affaire des psychothérapies : vers une accréditation du lien social ?
Dérive par Françoise Bloch. "Non, Patrick Le Lay n'est pas provocateur...
Le heurt du Réel, avec l'oeuvre d'Imre Kertész Janvier 2005 Jeanne Bernard, psychanalyste (Paris) : Hôpital de Montfavet
"Pour la psychanalyse" Texte de Franck Chaumont, Roger Fereri et Vincent Pardigon. Membres de l'Association "Pratiques de la folie"
« Non aux logiques de la peur »Un article du Jeudi 4 mars 2004, de Sylvaine Sidot et Norbert Hacquard. Forum de Nancy. Ecrits des psychologues , Jeudi 4 mars 2004
"Les différentes manières d'être français(e)" Un texte sur les dérives actuelles.
Par Françoise Bloch.
Exposition "Traces, passages"
Michel Noyere: photographies. Clotilde Marceron: textes

 

RENCONTRE du 30 septembre 2006
à propos du collectif " Pas de zéro de conduite "

Le " Point de Capiton " vous propose une après-midi de réflexion et d'information concernant le plan du gouvernement ,actuellement en chantier, au sujet de la prévention de la délinquance.
Ce plan s'appuie, entre autre, sur une étude de l'INSERM prétendant pouvoir pronostiquer et détecter de futurs délinquants à partir d'observations de troubles du comportement d'enfants de 3 ans.
Les notions de " trouble du comportement " évoquées dans le rapport INSERM sont au minimum à interroger, et pour certaines à contester.
La manière dont le gouvernement s'empare de telles affirmations appelle des réactions de la part des parents, enseignants, soignants, professionnels de la petite enfance …

Lieu et heure :

Le Samedi 30 Septembre de 14h 30 à 18h
Centre Hospitalier Général Henri Duffaut à Avignon
Amphithéâtre de l'IFSI, 500, chemin Baigne-Pieds (en face du CHG)

Nous vous invitons à débattre de ces questions en présence de M.L. Cadart (médecin PMI) à l'origine de la pétition " Pas de zéro de conduite ", de Roland Gori (professeur de psycho-pathologie à l'université de Provence), de Michel Dugnat (pédo-psychiatre Unité Mère-enfant) et de monsieur Pidoux (juge pour enfants près le tribunal d'Avignon)

RENCONTRE DEBAT avec EDGAR GUNZIG
proposée par Jean François Coudurier.

 

SUR SON LIVRE CO ECRIT AVEC ELISA BRUNE
"RELATIONS D INCERTITUDE"
(cliquez afin de voir le livre)


Le livre d'Elisa Brune et Edgar Gunzig est un livre à deux voix, deux voies serions nous tenté de dire, où l'écriture ( récit) d'une vie se fait en même temps que l'écriture (réarrangements) d'une autre, non sans que la première n'ait une incidence sur la deuxième.
Deux voix qui sont déjà métaphore des deux voies de la vie de(s) (l')auteur(s)
Deux voies d'entrée dans l'écriture ( écriture d'un livre de vulgarisation scientifique ) masquant-dévoilant l'autre, ( la vie ( double) de l'auteur)

Double vie qu'une descente aux abîmes permettra de révéler ce qu'elle répétait : la double vie ( espionnage au profit de " l'orchestre rouge " ) des auteurs de la vie de notre auteur.
Descente aux abîmes dans les prisons indiennes, zones de non droit, redoublant une première descente aux abîmes dans les orphelinats de Staline à l'age de 13 ans.

C'est là un des moments forts de ce qui dans ce " roman " peut intéresser la psychanalyse.
Comment le savoir (vulgarisation scientifique) s'efface sans cesse , dans ce dialogue à deux voix, derrière une vérité qui ne cesse de vouloir se dire.
Comment ce faisant Edgar Gunzig paie sa dette à l'égard du livre magique qui lui sauva la vie et la raison dans les orphelinats de Staline. Livre de mathématique, seule planche de salut dans un univers mortifère
C'est peut être que , pour suivre Poincarré " les mathématiques ne savent pas de quoi elles parlent ni si ce qu'elles disent est vrai "
Je renverserai volontiers la proposition
Alors, on doit pouvoir parler vrai sans savoir ce que l'on dit.
Alors on doit pouvoir parler vrai sans que les censeurs ne repèrent le moindre contenu à ce que l'on dit.
Alors on doit pouvoir avoir un VRAI-parler ( c'est-à-dire être sujet) sans véhiculer le moindre savoir( sur un quelconque objet) ( de quoi rassurer la censure, y compris l'auto censure)
On doit pouvoir avoir un vrai-parler qui nous constitue en être de langage.
Que le savoir scientifique, comme le disait Lacan " ne sache rien de ce qui le motive ", comme d'ailleurs le moindre de nos petits savoirs qui (des)ordonnent notre vie, n'enlève rien au fait que ce savoir qui ne sait rien ( pour continuer avec Poincarré) sait au moins ceci : que le sujet existe de penser et que la pensée mathématique est par excellence ce que Milner appelle la " pensée sans qualités "
Edgar Gunzig refit donc à 13 ans avec un livre de mathématique, dans les " orphelinats " de Staline ) l'expérience de Descartes dans son " poêle " :
" Je pense, je suis "


Et comme il avait manifestement le symbolique bien chevillé au corps, des années plus tard, en ces lieux de non droit que sont les prisons des douanes indiennes, où l'on a renoncé à penser, il continua à penser que de la loi, du droit il devait bien y en avoir encore.

Que lui-même nomme " bootstrap " ( en hommage au baron de Münchausen qui en perdition après une chute dans une tourbière, eut la vie sauve, alors qu'il s'enfonçait inexorablement, en tirant sur ses botes ), qu'il nomme donc " bootstrap " ce que nous appelons nous ancrage symbolique, nous rappelle le coté face( à moins que ne ce ne soit le coté pile) de sa vie, qu'il est physicien, auteur de travaux d'une portée considérable sur le " vide quantique " dont les fluctuations ( du niveau d'énergie) sont susceptibles d'engendrer l'univers…
Ce qui nous amène à un autre aspect du livre qui intéresse la psychanalyse : ce qu'il appelle le " bluff " et que, (chacun son vocabulaire ) nous appellerions " fiction "
Si l'on peut aisément " bluffer " les hommes ( et ce livre en est la preuve ), il est plus difficile de bluffer la nature.
Mais quand un " coup de bluff " réussit ( à rendre compte de phénomènes naturels), on appelle cela " hypothèse " " théorie " ou " fiction " ou encore comme Edgar Gunzig " imagination ".
Il serait déplacé de faire ici ( dans un roman, une fiction donc) une étude épistémologique des rapports entre " l'imagination " et la découverte scientifique. Notons seulement que ce " roman " témoigne sans cesse de ce que les oscillations du vide quantique ne cessent, chez cet auteur, de se superposer aux oscillations entre " je pense " fut-ce à vide ( toujours Poincarré), donc je suis.
Et un " je suis " bien plus chargé d'existence, mais de l'existence de l'Autre maternel et qui (qu'on me pardonne) ne pense plus.
Ou bien je pense (rien ) ou bien je suis ( aliéné)
Le " bluff " est donc une manière de fiction à laquelle on se soumet, créant le point d'appui qui aurait pu manquer au baron de Münchausen, s'il n'avait eu des bottes magiques.
La philosophie anglo-saxonne nomme cela langage " performatif " quand " dire, c'est faire ".

Ce qui nous intéresse chez Edgar Gunzig, c'est que son " bluff " dit la vérité, sa vérité subjective :
Comment sortir du néant où le caprice de vos créateurs peut vous replonger à tout instant.
Comment se passer du Big-Bang et du caprice de ces maudits premiers milliardièmes de secondes où tout est incompréhensible et peut partir dans n'importe quelle direction.
Que le savant Edgar Gunzig n'ait rien su de ce qui le motivait jusqu'à son évasion des prisons indiennes, le situe au même rang que chacun d'entre nous.
Qu'il n'en ait rien su fut peut être la condition de sa recherche sur le passage du presque rien au quelque chose , Tandis qu'il croulait sous le savoir de l'art de passer du quelque chose au rien ( le caprice de l'Autre maternel).
Ce caprice qui l'a entrainé à deux reprises au fond du gouffre,Edgar Gunzig n'a cessé de vouloir le déchiffrer, lui faisant le crédit de n'être pas sans raison.( il fit toujours confiance à sa mère )De sorte que les instruments de sa perte furent les mêmes que ceux de son salut.
Le caprice de l'Autre n'est pas sans raison principe qui prévalut encore au fond des oubliette indiennes :Il doit y avoir encore de la raison ( la constitution ).

 

Car ce qui animait l'Autre maternel, aussi enigmatique soit il , Edgar Gunzig savait que c'était un désir fort.. Je ne comprends pas, mais je lui fais confiance, je la crédite de ce que, ce qui l'anime est un désir fort( ce dont ne peut pas douter le lecteur ).
A quelques équations près ( nombreuses je suppose ; six mois nuit et jour enfermé dans son " poêle " à lui) Edgar Gunzig pourrait utiliser le même langage pour parler de l'énigme de l'origine de l'univers, de la sortie du vide quantique, et pour parler de l'énigme du désir de l'Autre maternel ( qui appellerait de nombreux multiples des six mois d'insomnies qui lui furent nécessaires à la rédaction de sa thèse )

Jean François Coudurier

 

Franck Chaumon informe que l'Association Pratiques de la folie organise un colloque les 19 et 20 novembre, 'Psychothérapie : vers une accréditation du lien social' dont vous trouverez l'argument ci dessous :

L'affaire des psychothérapies :
vers une accréditation du lien social ?


A travers la demande de réglementation de l'exercice des psychothérapies, on a pu croire que seule la psychanalyse était concernée. Elle l'est, mais elle n'est pas la seule et c'est pourquoi la réponse des psychanalystes a une portée politique bien au delà de leur champ.

Tous ceux dont la pratique met en œuvre l'indécidable part subjective, dans leur acte ou dans leur rapport à l'autre sont virtuellement impliqués : praticiens de la psychiatrie certes, mais aussi soignants, enseignants, chercheurs et artistes, bref tous ceux dont l'acte ne peut se réduire à l'application d'un savoir.

L' " extraterritorialité " de la psychanalyse, dans laquelle certains croyaient résider, est désormais caduque : le législateur a tranché. Certains, dont nous sommes, ont revendiqué le refus de toute réglementation. Mais les analystes dans leur majorité ont limité leur réponse à une tactique défensive contre les manœuvres des lobbies. Opposant le corporatisme analytique à celui des autres, ils se sont réjouis de ce que l'Etat prenne acte de leur existence, et leur laisse le champ libre quant à la reconnaissance des analystes. Ils se risquent ainsi à une hypothèse optimiste, qui parie sur le fait qu'une telle onction ne se payera d'aucune évaluation ni d'aucune accréditation.

Car leur analyse présente un défaut majeur, celui de se soutenir d'une représentation anachronique de l'Etat, qui serait extérieur à ce dont il se soucie de réglementer l'exercice. C'est méconnaître ce qui est pourtant sous nos yeux, à savoir que la psychologie est devenue une des formes majeures de l'exercice du pouvoir, ou plus exactement qu'elle représente l'outil essentiel pour la fabrique des subjectivités adéquates aux pouvoirs. Dans le champ du travail, de l'école, la justice ou la santé, une psychologie travaille à nous dire ce que nous devons être. Et lorsqu'il y a conflit ou malaise, une psycho-thérapie désormais s'impose.

Le rapport Cléry-Melin et le rapport de l'INSERM ont mis l'exercice des psychothérapies en perspective. On y lit clairement que la réponse individualisée aux patients (" usagers "), est une pièce essentielle de l'immense réseau qui doit concourir au bien commun, selon des procédures accréditées. Au-delà des allures de machinerie kafkaïenne, il faut distinguer la logique de l'ensemble, qui nous paraît tenir dans l'effacement des actes. La psychologie du travail nous en montre depuis longtemps l'efficace avec l'analyse des nouveaux modes d'organisation qui mettent le " sujet " au centre du processus. A ceci près que c'est un sujet dessaisi de l'arbitraire de son acte. Plus d'acte, mais des protocoles et des schèmes de comportements, des procédures évaluées et accréditées.

Ici se fait entendre la profonde affinité avec la réflexion des chercheurs et des artistes, quant à l'acte de création ou d'invention. D'évaluation en accréditation, ne voit-on pas que c'est de proche en proche le lien social comme tel qui est littéralement façonné ? C'est pourquoi l'affaire des psychothérapies doit conduire à ouvrir à nouveau le débat sur ce que l'on entend par liberté et par démocratie.

Le Site est sur http://www.pratiques-folie.com/

Dérive

Non, Patrick Le Lay n'est pas provocateur : il dit cyniquement ce que les entreprises publicitaires savent depuis longtemps.

La polémique fait rage suite aux déclarations de Patrick Le Lay sur la " disponibilité du cerveau humain " à la publicité. En plein été, alors que les téléspectateurs se prélassent sur le sable ou devant leur écran - l'un n'excluant pas l'autre d'ailleurs - Libération, sous la plume de Pierre Marcelle dans son édition du 17 juillet, rend compte d'une déclaration de Patrick Le Lay, déclaration qui ne nous était pas vraiment destinée : " pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation (…) de le détendre pour le préparer entre deux messages ".

Cette déclaration semble faire scandale et tout le monde s'en offusque tant elle dénote d'un grand cynisme dans un pays où la moyenne(1) des français passe plus de 3 heures/jour devant son écran de télévision. Mais outre l'hypocrisie qui consiste à privilégier l'augmentation de la croissance par la consommation pour " créer des emplois " tout en s'offusquant que celle-ci soit l'objet d'une manipulation des besoins par la publicité, l'enjeu est d'une autre ampleur et dénote tout simplement une ignorance de la partie purement technique des écrans qui nous entourent et modèlent notre vie quotidienne tant au travail que dans la sphère privée et publique ! La séparation des disciplines scientifiques et l'importance accordée au seul contenu des émissions nous a fait passer à côté des effets purement technologiques dont Hans Jonas nous invitait, voici déjà trente ans, à nous méfier(2) .

Alors que certains intellectuels s'interrogent depuis de nombreuses années sur les méfaits de la télévision en particulier sur les enfants, mobilisent la psychanalyse pour nous expliquer que la télévision a des effets sur le symbolique (3), c'est à dire sur le langage, qu'il suffirait de " commenter les images "(4) aux enfants qui sont collés devant la TV bien souvent en l'absence de leurs parents, nous ne nous interrogeons pas sur les effets tout simplement techniques des écrans dont nous sommes devenus dépendants. Simple effet de la division du travail scientifique ou de la dévalorisation constante du technique en France ? Il ne m'appartient pas d'en juger mais il semble effectivement urgent de s'interroger sur les effets nocifs des écrans sur la santé des humains et tout particulièrement sur celle des enfants dont la TV et autres consoles de jeu et ordinateurs sont devenus les compagnons de solitude quand leurs parents travaillent. Au risque de déplaire, pour de nombreux parents la télévision est la meilleure " baby sitter " possible, la moins coûteuse aussi, lorsque aucune politique de la petite enfance et plus largement de l'enfance ne prévaut mais est laissée à la " libre concurrence " des acteurs. La télévision est donc devenue pour beaucoup d'enfants le seul mode de socialisation et la seule " fenêtre " sur un monde de plus en plus violent et mercantile.

Un documentaire helvético-belge (5) sorti récemment nous fournit quelques éclaircissements sur cette polémique engagée à son insu par le PDG de TF1. Je vais tenter d'en résumer le contenu, renvoyant le lecteur à exiger que " the Tube " soit programmé sur les chaînes de télévision publiques françaises : juste retour des choses ! L'incitation de Luc Mariot, journaliste à la Télévision suisse romande, co-auteur et initiateur de ce documentaire à rechercher plus précisément les effets (méfaits) de la télévision, part d'une observation extrêmement simple : les crises de colère que provoque chez sa fille de 4 ans, l'arrêt soudain de la TV ! Ne comprenant pas le comportement, apparemment aberrant de sa fille, il mobilise alors toutes les ressources documentaires existantes, et, associé à Peter Entell, réalisateur, s'engage dans une recherche documentaire indépendante et minutieuse en parcourant le monde occidental pour comprendre les effets de la TV sur l'humain. Ses premières investigations le conduisent au Japon, à l'hôpital Joshi Idai où en 1997, plus de 600 enfants ont été hospitalisés pour convulsions après avoir visualisé un dessin animé de Pokémon : la TV française en a rendu compte mais a " zappé " sur autre chose. Il ne faut pas parler des sujets qui fâchent ! Les médecins hospitaliers japonais l'autorisent à consulter les encéphalogrammes de ces enfants : ceux-ci montrent graphiquement l'hypersensibilité de certains d'entre eux aux ondes produites par la TV. Ce phénomène n'est d'ailleurs spécifique ni aux seuls enfants, ni aux seuls écrans de TV mais concerne tous les écrans (jeux vidéo, consoles, et autres ordinateurs) et les humains les plus sensibles aux effets de la lumière.
La quête de nos investigateurs les conduit successivement à rencontrer toute une série d'acteurs plus ou moins influents dans le monde médiatique, industriel et scientifique : des médecins japonais, en passant par le directeur de la TV japonaise, les fabricants de téléviseurs européens, au temple de la production publicitaire US, General Electric (6), ils finissent par rencontrer les chercheurs américains qui depuis les années 60 ont travaillé sur les effets de l'écran cathodique sur le cerveau humain. Ces recherches financées par l'industrie publicitaire et la CIA conduisent Luc Mariot chez le chercheur le plus emblématique en neuro-biologie dont les travaux font référence dans le monde bien clos de l'industrie publicitaire, Herbert Krugman (7).

En effet, depuis la fin des années 60, de nombreuses recherches ont été faites aux USA par des neuro-biologistes sur les effets de la TV sur le cerveau humain et Patrick Le Lay bien entendu les connaît : c'est précisément à ces recherches que ses propos font référence et que sa pratique publicitaire s'accole. Peut-on reprocher à un grand serviteur du capital d'être ce qu'il est et d'utiliser à " bon escient " ce que tous les publicitaires savent ?

Entrons dans le détail de la démonstration de Luc Mariot . Tout d'abord intéressons-nous au simple aspect technique de la production de lumière que General Electric a fort bien exploré : les électrons frappent l'écran avec une tension extrême pour produire de la lumière, dite reflétée. La différence entre la lumière naturelle et la lumière reflétée réside dans le fait que dans le second cas, le téléspectateur se " croit " la source de la lumière, il " devient l'écran " et n'a plus aucune distance par rapport aux images puisqu'il s'en croit la source et est enveloppé par elles. D'où l'effet de fascination que provoque chez le téléspectateur les images qu'il visualise : il suffit d'observer un enfant et la plupart des adultes devant un écran de télévision pour comprendre qu'ils SONT DANS l'ECRAN. Les publicitaires ont très bien compris le message et misent sur l'identification du téléspectateur aux images qu'il enregistre, nous allons le voir, à son insu.
Contrairement aux recherches faites par Marshall Mac Luhan dans les années 70, recherches prolongées par son fils Eric, le contenu des émissions n'est pas le seul à être nocif. Nos politiques qui souhaitaient limiter l'accès de certaines émissions aux enfants au prétexte qu'elles étaient violentes (le rapport Kriegel en témoigne) ne faisaient que la moitié du chemin. Ils omettaient les effets de la lumière reflétée sur le cerveau, ce que les recherches de Krugman ont démontré à la fin des années 60 : les ondes alpha produites par la lumière reflétée place le téléspectateur dans un état très " détendu ", " relax ", entre la veille et le sommeil. La lumière reflétée a donc un effet physiologique sur le cerveau grâce aux ondes alpha qu'elle produit. Moins le téléspectateur est actif- ce qui est le cas lorsqu'on regarde une émission -moins le cerveau travaille et plus les ondes alpha ont de l'influence. Ainsi, interrogé sur la dépendance que la télévision provoque, un des responsables de General Electric, interviewé par Mariot, s'exprime laconiquement ainsi : " la TV est le moyen le moins cher, le plus rapide et le plus facile pour s'évader, mieux que n'importe quelle drogue ". L'ordinateur n'échappe pas à ce constat et les " accros " d'Internet ont déjà fait leur apparition aux USA : ils sont traités de la même manière que les dépendants à la cocaïne. Dont acte dont Patrick Le Lay résume très bien la teneur : le cerveau est effectivement alors disponible à tout message publicitaire ! L'état de " relaxation " dans lequel nous mettent les ondes alpha (8)annihile toute volonté et nous fait nous comporter comme n'importe quel toxicomane en manque : premier acte dont il est facile de prendre conscience lorsqu'on observe combien il est difficile de se saisir de la télécommande pour cesser une émission aussi stupide soit-elle ! Deuxième acte qu'Eric Mac Luhan, prolongeant les travaux de son père et les disant caduques, explique : chaque côté du cerveau a sa propre fonction, le côté gauche s'occupant de la parole et de tout ce qui est rationnel, le côté droit s'occupant des émotions ; la TV s'adresse essentiellement au côté droit du cerveau, c'est à dire à celui des émotions. Or notre individualité, notre être privé, relève essentiellement des émotions que notre culture occidentale est une des rares à privilégier en y accordant une valeur essentielle même si nous sommes censés être des " êtres rationnels ". Eric Mac Luhan n'hésite pas à déclarer que nous sommes en train de perdre ces valeurs de sensibilité humaine dans la mesure où la culture qui nous est " distillée " est une culture de masse - je rajouterais de plus en plus uniforme mondialement - et que l'on ne peut pas en même temps développer son individualité sensible en étant rendu insensible à ce que le monde nous distille, en quelque sorte en " dormant ".

Hypnotisés par les écrans qui nous environnent, comme l'est un renard par le faisceau lumineux des phares d'une automobile, nous perdons donc tout à la fois notre capacité de raisonnement et notre capacité sensible. Ceci a un nom : une entreprise de manipulation de type totalitaire ; elle se glisse subrepticement dans nos esprits en nous endormant gentiment ! La méthode est " douce " puisqu'elle nous endort, elle est redoutable dans les effets qu'elle peut avoir sur notre capacité de penser, d'agir et de sentir. Le PDG de TF1 n'est donc pas un provocateur : sa langue a simplement fourché et son discours ne nous était pas destiné mais l'était à ses financeurs. Nous savons maintenant à quoi nous en tenir. La question reste de savoir comment nos politiques, si sensibles à la consommation des citoyens que nous sommes, vont réagir à de telles informations qu'ils n'ignoraient certainement pas : ils ont assez de conseillers pour les en informer. D'ignorants présumés, seraient-ils les complices de l'entreprise de déshumanisation en cours ? Ne nous demandons donc plus pourquoi tant d'enfants sont de simples consommateurs, pourquoi certains d'entre eux - ainsi que leurs parents - deviennent obèses : pendant que gentiment, ils se " détendent " devant les écrans de toute sorte auxquels ils ne savent résister, le commerce continue !


Françoise Bloch
Sociologue, chercheur au CNRS- GRS-Lyon 2

Notes:
1 Moyenne qui , comme chacun sait ou ne sait pas, ne dit rien des écarts à la moyenne, les groupes sociaux n'étant évidemment pas " égaux " face aux autres " loisirs " que la société est susceptible de leur procurer.
2 Hans Jonas, 1990, Le principe responsabilité, Editions du Cerf (1ère édition allemande en 1973)
3 Dany Robert Dufour, 2003, L'art de réduire les têtes. Sur la nouvelle servitude de l'homme libéré à l'ère du capitalisme total, Denoël.
4 Serge Tisseron, 2002, Bienfaits des images, O. Jacob
5 The Tube, 2003, Peter Entell(réalisateur) et Luc Mariot, journaliste à la TSR.
6 Rappelons que General Electric, outre la place que cette entreprise occupe dans Advertising Research Foundation, est l'actionnaire principal de NBC, chaîne de TV américaine la plus écoutée et regardée.
7 Herbert Krugman, neuro-biologiste aujourd'hui retraité, vit dans le Connecticut. Il est le premier a avoir démontré à la fin des années 60 l'influence des écrans cathodiques sur le cerveau humain. Financé par the Advertising Research Foundation (le centre de la recherche publicitaire US) dont il a été aussi administrateur, il ancre précisément ses recherches dans la lutte contre le communisme de la fin des années 50 : alliance du politique, de l'économique et de la recherche, belle association qui semble faire rêver certains de nos chercheurs et politiciens français si admiratifs du mode de financement de la recherche US !
8 les ondes alpha ont comme particularité de nous placer dans un état proche de la relaxation, entre l'éveil et le sommeil, donc dans un état de très grande suggestibilité. Elles agissent sur l'humain tantôt de manière bénéfique, tantôt nocive selon l'intentionnalité sous-tendue par le message ou l'image reçus .

Le heurt du Réel, avec l'oeuvre d'Imre Kertész

voir le livre et la quatrième de couverture

Janvier 2005
Jeanne Bernard, psychanalyste (Paris) :
Hôpital de Montfavet. Salle du Bureau des entrées.


Le thème du Réel travaille en sous oeuvre depuis plusieurs années les recherches du Point de Capiton, rappelait Simone Molina en ouvrant le colloque de Novembre 2003 à Cavaillon. Cela continue! Et du coup pose la question : Pourrait-il en être autrement ?
Entre Réel et poésie, quels chemins, quels rapports? En posant entre ces deux termes une "margelle", un lieu nous était ouvert, espace d'invention où risquer l'advenue des mots, en lisière du vide, libre cours aux trouvailles de la poésie...
Mais il existe d'autres abords du Réel dont la brutalité extrême sidère le sujet, et dont la meurtrissure sans terme, sans lieu, sans mots "ne cesse de ne pas s'écrire." C'est le versant du trauma.
Avec l'oeuvre de Imre Kertész, je tenterai de restituer ce qui ne peut se dégager qu'après coup : Un chemin , entre le Heurt du réel -innommable- et, avec ses temps morts, ses effacements, ses tourments, ses relances, la gésine d'une écriture. Je me limiterai le plus possible à "ETRE SANS DESTIN", le premier livre, et à EUREKA, discours de Imre Kertész à la réception du prix Nobel, en décembre 2002. Jeanne Bernard

" Car j'ai l'impression qu'en pensant à l'effet traumatisant d'Auschwitz, je touche les questions fondamentales de la vitalité et de la créativité humaines ; et en pensant ainsi à Auschwitz, d'une manière peut-être paradoxale, je pense plutôt à l'avenir qu'au passé. "
Imre Kertész.

Le discours de Imre Kertész "EUREKA" à la réception du prix Nobel, en décembre 2002 est diponible ici.

Les différentes manières d'être français(e)

Voici telles que formulées dans le document administratif pour le renouvellement d'une carte d'identité, les différentes manières d'être français(e) : une coche est prévue comme devant être remplie face à chacune de ces " possibilités " d'être français(e).

Nouveau formulaire de demande de carte d'ID et de passeport

Alors que sévit actuellement en France un vif débat sur la nécessité de " restaurer " la laïcité républicaine dans les établissements scolaires publics à propos de jeunes filles musulmanes portant foulard. Alors que nos représentants politiques de tous bords tentent, sous la pression de lobbys de différentes obédiences, de savoir s'il faut ou non légiférer pour empêcher tout signe ostentatoire d'appartenance religieuse. …. pendant ce temps, dans les mairies sur le fronton desquelles le slogan républicain " liberté, égalité, fraternité " est inscrit en toutes lettres, le renouvellement de la carte d'identité nationale témoigne d'une curieuse façon de concevoir la nationalité française. Confrontée au renouvellement de ma pièce d'identité, j'ai découvert avec consternation qu'aujourd'hui, en France, il y a au moins 10 manières, non exclusives les unes des autres, d'être français(e), lesquelles témoignent d'une confusion de plus en plus grande entre droit du sol , droit du sang, droit de l'alliance et droit " affinitaire " ou électif [1]. Or la loi française, concernant l'appartenance nationale, distingue deux modalités exclusives l'une de l'autre : français ou étranger[2]. .

En effet, le document administratif qui est soumis à tout(e) français(e) venant renouveler sa pièce d'identité se présente sous plusieurs rubriques : l'une concerne les éléments de sa propre identité légale dont sa situation matrimoniale, une autre porte sur sa filiation , en particulier l'origine nationale de son père et de sa mère, enfin la dernière traite des " 10 manières d'être français (e) " : par un tri croisé, sélectif et de surcroît nominatif, il pourrait être déduit de ce simple formulaire administratif la " pureté " de la nationalité française et en seraient alors écartés ceux(celles) considéréEs " indésirables " comme français. Ainsi, par un acte apparemment bureaucratique, la manière dont est renouvelée la carte d'identité pose de nombreuses questions : quel amalgame fait-on entre la nationalité d'origine - repérable par celle du père ou de la mère -, l'appartenance " communautaire " et l'appartenance religieuse que l'on pourrait " déduire " des origines nationales " ethnicisées " ? quel est ce mythe de l'origine que l'on perpétue ainsi en enfermant le/la citoyen(ne) français(e) dans son origine - c'est à dire dans celle de son père ou de sa mère - réduite à une appartenance communautaire ou " ethnicisée " voire religieuse ? Enfin, jusqu'à quand, est-on considéréE d'origine étrangère ?

Que signifie ce fichier administratif et nominatif en cours de constitution dans les coulisses bureaucratiques de la " raison " d'Etat ? Quelle utilisation peut en être faite par nos gouvernants dont on sait combien ils sont de passage et peuvent d'un jour à l'autre - le 21 avril 2002 en témoigne - laisser la place à d'autres édiles dont la " pureté " de l'origine est le fond de commerce depuis des années ? Cette pratique et les utilisations qui peuvent en être faites à tout moment - croisement de fichiers nominatifs, tris de population dont " l'origine " étrangère serait désormais non conforme à un nouveau " statut " de la nationalité et de son obtention - sont proprement scandaleuses dans un état de droit où l'égalité entre citoyen(ne)s est affirmée constitutionnellement mais bafouée dans la réalité administrative.

Je n'ai pas manqué de soulever ces questions en demandant une photocopie du formulaire administratif, photocopie qui me fut refusée au prétexte que ce formulaire est " interne " à l'administration alors qu'il m'a suffit d'aller le rechercher sur le site web du Service Public pour me le procurer. Mais de quelle possibilité de réagir peut bénéficier un quelconque citoyen français dont la proximité aux rouages administratifs est de facto un rapport de domination " légal " et qui donc, s'exécute sans protester et remplit l'ensemble des rubriques qui constituent, de facto, un fichier central des origines des français ?

Ce constat accablant dénote plus que n'importe quel discours la dérive administrativo-bureaucratique en France et la stigmatisation croissante d'une partie des citoyenNEs françaisEs selon leur origine dont ils ne devraient pas avoir à décliner les différentes composantes lorsqu'ils viennent renouveler leur carte d'identité " nationale ".

[1] Manières incluses dans le formulaire administratif que je joins en annexe à ce texte.
[2] Hervé Le Bras, 1998, Le démon des origines : démographie et extrème droite, Ed. de l'Aube

Françoise BLOCH (Chercheur au CNRS- Université Lyon 2)

Ecrits des psychologues , Jeudi 4 mars 2004

Forum de Nancy,
intitulé « Non aux logiques de la peur ».

Un article du Jeudi 4 mars 2004, de Sylvaine Sidot et Norbert Hacquard.
Forum de Nancy: « Non aux logiques de la peur ».

L'Agence Lacanienne de Presse a donné deux textes rédigés à partir des interventions à ce, de Sylvaine Sidot et de Norbert Hacquard , ainsi que le débat qui a suivi.

1 - Nouvelles stratégies de la « Gouvernance »

Nous avons vu au mois d’octobre, au nom de la sécurité du public, un député stigmatiser la présence de charlatans dans la pratique des psychothérapies. À partir de là, on s’est aperçu que ce n’était que la pointe d’un iceberg, et qu’il y avait derrière toute une politique, appuyée sur un nombre considérable de rapports.

Ce n’est pas un cas isolé, c’est l’application d’une nouvelle stratégie de « gouvernance ». Celle-ci consiste à prendre appui sur un droit des patients ou sur une demande des usagers, notamment celle des associations de parents. Ce droit et cette demande sont utilisés comme arguments d’autorité pour justifier la mise en route de rapports d’expertise sur une question précise (cf. le rapport de l’Inserm). Ce dispositif au coup par coup est fait pour masquer ce dont il s’agit en fait : une politique de grande ampleur, qui étend ses ramifications dans différentes institutions, notamment entre le ministère de la Santé et celui de l’Éducation nationale, qui s’insinue partout, faisant disparaître les frontières public/privé.

Autre stratégie : mettre le minimum dans les textes de loi ; s’en remettre pour l’essentiel aux décrets d’application ; là, faire jouer les rapports d’experts.

Voici donc comment procède aujourd’hui la « Gouvernance ». Elle met en avant la nécessité de répondre au souci de sécurité et de garantie des citoyens par la loi, et par ce biais elle introduit de « pratiques de bonne conduite » soumises à accréditation par une généralisation de l’évaluation. Concernant le champ psy, on peut prévoir les conséquences suivantes :

1 - la liberté de choix des citoyens quant à leur psychothérapeute sera réduite ;
2 - les praticiens se verront contraints de ne proposer que des pratiques thérapeutiques évaluables et reconnues par les experts. N’étant pas évaluable selon ces procédures, la psychanalyse est la première visée.

Cette politique de santé publique est soutenue par l’Académie de médecine et un certain nombre d’universitaires qui comptent regagner ainsi le pouvoir qu’ils avaient perdu dans le champ de la psychiatrie. Elle est mise en ºuvre depuis plusieurs années déjà par les conseillers techniques du ministère de la Santé.


2 - Le « parler creux » et l’imposition d’une langue bureaucratique

Les mises aux pas s’exercent par la transformation des usages de la langue.

Avec le rapport Inserm, il s’est agi de changer la signification du mot « psychothérapie » afin de l’introduire dans le champ de la santé publique. La conséquence directe sera de rendre illégale toute « pratique psy » ne se présentant pas sous des modalités évaluables selon les critères utilisés par le rapport de l’Inserm.

La réduction de la santé mentale à la santé publique provoque la disparition de la particularité du psychisme comme irréductible à l’organisme. Elle permet de produire à la place de la définition relationnelle de la psychothérapie, « espace de liberté de paroles dans un cadre sécurisant permettant la confiance en un professionnel qui tiendra le coup quelle que soit la parole prononcée », une technique de réadaptation proposant « des bonnes conduites ».

Après avoir rayé l’ancrage historique et sémantique auquel se référait la majorité des psychothérapeutes, l’inscription d’une nouvelle signification devient possible dans le code de la santé publique. Le préfixe « psy » tombe, la thérapie s’adresse maintenant à des malades. On comprend ainsi la justesse de la position de J.-A. Miller proposant de faire vivre ce champ « psy ».

On ne parlera plus de folie, ni de psychiatrie, mais de troubles mentaux et de souffrance mentale. Un énurétique devient un malade mental. Tous les « mal-êtres » des vivants-parlants deviennent des troubles, et peuvent donc être soignés par des TCC (techniques cognitivo-comportementales), avec un certain nombre de séances. Il n’y aura plus d’hôpitaux psychiatriques, mais des réseaux d’établissements qui vont mutualiser leurs moyens.

Ces réseaux sont prévus dans le plan « Hôpital 2007 », qui prévoit déjà des services pour les adolescents « suicidants », obèses, anorexiques… Cette organisation en réseau provoque sans bruit la disparition des frontières entre la fonction publique et l’entreprise privée, chacune devant se réorganiser par rapport au financement par l’activité.

Les psychiatres organisateurs auront sous leurs ordres un panel de professionnels qui deviendront ainsi des paramédicaux. Les psychologues également. Ils devront avoir un diplôme d’État, diplôme qui pourrait bien être celui d’une formation aux TTC proposée dans les Facultés de médecine. Ce diplôme les autorise, s’ils satisfont à la préparation, à s’inscrire sur une liste d’aptitude. Les psychologues deviendraient ainsi l’armée de réserve de la psychiatrie.

Si un patient ne veut pas suivre ces techniques, le rapport Pier-Roland prévoit de l’y contraindre.

Ainsi s’établit un contrôle psychique indirect généralisé sur tous les citoyens par la menace, la peur et la sanction, ainsi qu’un contrôle des métiers par réduction de l’espace de liberté de leur usage.


3 - Débat

Un débat a suivi, qui a permis d’éclairer certains raccourcis pour éviter d’opposer certains « psys » à d’autres.

« Nous sommes tous en danger », remarque une psychiatre. Il y a urgence à faire le point sur comment chacun est rattrapé dans sa pratique professionnelle par l’excès de légifération et par la standardisation.

Une autre énonce : « Quand on veut éliminer l’hétérogène, c’est, socialement le début de toutes les exclusions ; psychiquement, c’est organiser la mort, l’éviction de ce qui dérange : le désir. »

« C’est l’exercice libre qui est en danger », souligne une troisième.

Les marges de manoeuvre diminuent, voire disparaissent. Ce qui est apparent pour les métiers de la santé, le devient également dans le cadre éducatif et dans la fonction enseignante.

Il en va de même à l’ANPE, comme certains ont pu en témoigner. Dans les bilans de compétence, on nie la personne et « son souci » au profit des informations qu’on lui extorque. Les procédures utilisées (questionnaires…) rendent nul l’intime du désarroi, et transforment en informations fixées des énonciations qui n’auraient à être qu’éphémères.

Dans l’enseignement primaire, secondaire, agricole, le recours aux pratiques artistiques n’est pas renouvelé, parce que non rentable par rapport aux études. Une enseignante en art plastique a fait part de son émoi : « S’il y a suppression de ces projets, les écarts scolaires vont encore se creuser, car pour certains élèves, faire autre chose que du scolaire, ça les sauvait, si ça n’est plus possible, la violence peut augmenter. »

Lecture a été faite de l’article 11 du projet de loi de prévention de la délinquance, qui prévoit que « chacun des professionnels intervenant au bénéfice de personne présentant des difficultés sociales, éducatives ou matérielles, devra avertir le maire, responsable en titre de la collectivité, et communiquer tous renseignements et documents nécessaires à l’accomplissement de leur mission ». C'est explicitement un appel à la délation.

"Pour la psychanalyse" Texte de Franck Chaumont, Roger Fereri et Vincent Pardigon.
Membres de l'Association "Pratiques de la folie"

L'amendement Accoyer, visant à réglementer l'exercice des psychothérapies a suscité l'opposition de l'ensemble des psychanalystes français. Il faut expliquer pourquoi et montrer en quoi la question soulevée concerne la société dans son ensemble.

Avant toute chose, il faut faire un constat : l'exercice de la psychanalyse en France n'a jusqu'ici jamais été réglementé.
Cela mérite d'être souligné car après tout, la chose n'allait pas de soi si l'on en juge par le fait que nombreux ont été ceux - médecins ou représentants des pouvoirs publics - qui ont formulé le désir de mettre fin à cette exception, au nom d'arguments qui étaient les mêmes que ceux qui sont formulés aujourd'hui. Il y avait à cette situation singulière des raisons puissantes, qui tenaient certes à la vitalité de la psychanalyse elle-même, mais tout autant à l'organisation sociale dans son souci de ménager des espaces privés. Que la pratique psychanalytique ait été ainsi respectée a témoigné d'une certaine modalité du lien social, c'est à dire participait d'une certaine fiction de la liberté.

1) Un monde nouveau.C'est pourquoi la question qui est posée à présent n'est en rien réservée aux psychanalystes. Il ne s'agit pas simplement de leur cadre d'exercice, c'est à dire d'une dimension technique voire éthique de leur pratique, il y va d'un changement dans le lien social. Si la psychanalyse se tenait jusqu'ici dans les territoires protégés de l'espace privé, la voici exposée à présent que les pouvoirs s'investissent de plus en plus dans la réglementation des rencontres humaines. Evaluer, garantir, contrôler ce qui se passe entre les hommes au titre des " relations " fait partie des nouveaux modes de gestion.
Marche après marche, avec toute la complexité des interférences entre le bon sens et les calculs les plus aveugles, s'est progressivement mis en place un ordinaire de la surveillance d'autrui. Peu de champs sont épargnés par cet attrait du prévenir, soigner et punir. Une extraordinaire machinerie, constituée de spécialistes en petites choses et d'audits en tous genres, dessine une toile de fond en perpétuelle évaluation de ses propres rationalisations, machinerie qui n'en finit pas de s'avancer de plus en plus ouvertement en se parant du monopole d'un pragmatisme indiscutable. Cette pente est d'autant plus étonnante dans sa progression que nul n'y croit sérieusement et pourtant, d'une certaine manière, tout le monde y adhère
Si les psychanalystes ont à répondre au nom de la psychanalyse, ils ne peuvent le faire qu'en contribuant à énoncer l'enjeu social qui se dessine aujourd'hui, ce qui n'est pas chose aisée. Une chose est claire cependant : ce n'est pas en organisant leur défense sur le mode corporatiste - c'est à dire en se faisant reconnaître comme corps - que les psychanalystes seront à hauteur de la tâche. Le jeu des oppositions corporatives - psychanalystes, psychothérapeutes, psychiatres, psychologues - et de leurs différents groupes de pression - associations, organismes de formation, chaires universitaires - détourne de l'essentiel, à savoir l'analyse des enjeux contemporains.

- Le nouveau monde de l'évaluation des rapports humains

Le fait nouveau et massif dont il faut partir est le suivant : le développement considérable des techniques psychologiques est devenu un enjeu de pouvoir. La parole est désormais obligatoire (prescrite) pour toutes les victimes de ce que Freud nommait malaise dans la civilisation et qui a désormais pris le nom de traumatisme généralisé. A cette aune, les frontières du privé et du public sont devenues caduques, les désordres sexuels dans les familles doivent être traités tout comme les harcèlements au travail, les criminels doivent être soignés par la parole tout comme les victimes doivent dire leur traumatisme et faire leur deuil. C'est non seulement la souffrance, mais aussi la santé (mentale) qui devient l'objet d'une sollicitude sous surveillance. Si l'on prend la mesure du fait que les conflits dans la famille, l'école, le travail, la prison ont été progressivement changés en troubles psychologiques, il ne faut pas s'étonner que leur traitement devienne une affaire d'Etat. C'est à dire affaire de gestion soumise à évaluation.

- Evaluation des pratiquesComme on sait, il ne s'agit plus aujourd'hui de la reconnaissance d'un statut de psychothérapeute, mais de celle d'une pratique psychothérapeutique. Ce glissement n'est en rien fortuit, car il participe d'une mutation de la gestion du social qui se répand rapidement.
Traditionnellement, c'est le statut professionnel qui ouvre droit à la possibilité des actes. Un médecin, un psychologue reçoivent à l'université une formation qui, une fois validée, leur permet d'exercer sous la garantie d'un titre, et ce quel que soit l'acte qu'ils effectueront dans les règles de l'art. En tant que médecin, en tant que psychologue il leur appartiendra de décider du choix et du moment de leur technique. A l'inverse, l'isolement d'une pratique réglementée et évaluée prédéfinit une séquence d'actes et la soumet à protocoles et procédures rendant secondaires les diplômes et qualifications professionnelles de l'acteur. Ceci se constate désormais particulièrement dans le champ de la médecine où les actes sont de plus en plus isolés, comptabilisés, financés voire judiciarisés.
La conséquence en est une séparation des acteurs de ce qui est désormais désigné en terme de produit ou de service, et un dépérissement de la responsabilité professionnelle qu'elle soit médicale ou pas. L'implication dans l'acte est le fait de l'auteur qui, en ajoutant sa part de création, dépasse la simple répétition technique et fait de cet acte un temps singulier. Ce dont témoigne la formule d'homme de l'art, qui donne à entendre ce qui s'oppose à la dérive d'une évaluation réduite au respect formel des procédures techniques et à une responsabilité restreinte à sa dimension juridique. La médecine, comme question du vivre ensemble disparaît du débat public, comme on a pu le constater avec la gestion de la crise dite de la canicule.
Le rapport Cléry-Melin pour la psychiatrie démontre clairement à quoi aboutit une telle logique lorsqu'elle envisage l'articulation réglée de la gestion des réponses techniques. Il permet de constater que cette modalité évaluative de pratiques découpées selon leur objet symptomatique prédéterminé est profondément homogène avec le pragmatisme dans la théorie : le DSM en psychiatrie est parfaitement adéquat à cet instrument.
C'est pourquoi certains psychanalystes se trompent lorsqu'ils croient opportun de demander leur participation à la définition de telles pratiques, au motif qu'il y aurait des effets psychothérapiques à certains actes analytiques. Il n'est pas possible d'accepter une telle logique sans entériner la coupure qu'elle institue entre l'acte et son produit, rejetant la question de l'acteur, soit celle de son désir et en ce sens de sa responsabilité, au titre de simple supplément à gérer par Comité d'éthique interposé.

- Hiérarchie des actesL'évaluation d'une pratique suppose que l'on puisse en déterminer la finalité, elle est indissociable d'une logique des biens. Il n'est pas surprenant qu'elle se double d'une échelle de valeurs qui permet de hiérarchiser les indications, distinguant la véritable souffrance pathologique des simples bleus à l'âme. De l'évaluation à la discrimination de la demande il n'y a qu'un pas, comme on peut le lire dans le rapport cité où la question est posée de faire un choix entre pathologies graves et souffrances ordinaires.
Selon cette hiérarchie, le sérieux de la pathologie serait bien sûr sous garantie, médicale en dernier ressort comme il se doit. Quand on sait l'évolution actuelle de la psychiatrie et de son enseignement, il faut répliquer que le sérieux est plutôt du côté de la psychanalyse, mais ce n'est pas le même. C'est celui qui a fait que Freud n'a pas reculé devant la mise en cause de l'hystérie, celui de Lacan invitant ses élèves à faire de même devant la psychose. Celui qui pose en premier lieu non pas le savoir évalué par anticipation mais la parole singulière, à chaque fois singulière de qui cherche un Autre à qui s'adresser. Si une société se juge à la manière qu'elle a de faire place à la folie, l'exclusion de la psychanalyse pour les plus désorientés au nom de leur pathologie est de sinistre augure.

2) La psychanalyse saisie au vif la réaction massive des psychanalystes contre l'amendement Accoyer a montré qu'ils ont clairement perçu que c'est l'existence même de la psychanalyse qui était en péril. La très grande force de la communauté des analystes tient au fait que, chacun se réclamant de Freud qui a pris à ce sujet des positions sans ambiguïté, c'est de la fidélité à son enseignement qu'il s'agit. Les psychanalystes ont su le faire entendre, d'où la surprise et le recul des pouvoirs publics et un écho favorable de l'opinion.
Suppression pure et simple de l'amendement Accoyer, tel a été le mot d'ordre implicite de ce premier temps.

Malheureusement dans un deuxième temps, le souci tactique, les divisions intestines voire la fascination de la représentativité sous garantie ont dissout cette force compacte, et instauré la confusion. Négocier un peu beaucoup et pour certains passionnément, avec qui et surtout contre qui telle a été la valse de ce deuxième temps.
Il faut absolument revenir à des positions de principe. Si l'on accepte l'idée que la toile de fond du débat est constituée par la gestion des rapports humains appréhendés comme relations psychologiques, on en déduira qu'il s'agit de savoir si la psychanalyse s'oppose dans son essence à cette modalité du lien social ou non. Si l'on admet que la médecine et la psychologie ont été déjà largement mises à contribution dans cette nouvelle gestion, on se demandera si la psychanalyse y a été impliquée ou pas.

La réponse est nette, et c'est pourquoi le choc est si violent.

1) la psychanalyse s'est définie en se distinguant de la médecine et de la psychologie.
Quels qu'aient été les liens de Freud avec la médecine et la psychologie de son temps, c'est pour des raisons décisives et non pas contingentes qu'il s'est attaché à distinguer la psychanalyse de ces deux champs. Sa position par rapport à l'analyse profane en découle.

2) La psychanalyse dans sa formation et son exercice est restée en France fidèle à ses principes de fondation. (On peut aisément constater à l'inverse que la formation des médecins est peu a peu vidée de sa filiation hippocratique).Tel est le noyau dur, qu'il ne faut pas confondre avec le problème que pose l'extension considérable de la pratique des psychanalystes dans les institutions de soins et d'enseignement spécialisé, qui n'a jamais été véritablement pensé comme tel par les associations de psychanalystes. La psychologisation de la société à laquelle ont participé de nombreux psychanalystes, naïvement ou pas, hors l'exercice rigoureux qu'ils maintenaient en effet dans leur cabinet, est un fait dont ils ne peuvent se désintéresser. Il leur revient à présent en boomerang. Mais cela ne doit pas les détourner, par culpabilité ou par crainte, de tenir ferme sur les conditions d'exercice de la psychanalyse stricto sensu. Encore une fois c'est une chance et une force que cela ait été possible jusqu'à ce jour, et la considération de ce qu'il en est à l'étranger impose de prendre la menace au sérieux.

C'est de ce point de vue, et de ce point de vue seulement qu'il faut aborder la question des non-non. Ce n'est évidemment pas un hasard si la question des non-médecins, non-psychologues a été posé à propos des psychothérapies. Car cette difficulté n'a été isolée comme telle dans sa rigueur que par Freud, et par personne d'autre. La psychanalyse est donc strictement concernée comme telle à cet endroit, et il faut comprendre qu'en discuter à propos des psychothérapie n'est que le premier pas. Cet enjeu est hélas dissout comme tel dans le texte de " l'amendement de l'amendement ".
Là encore, malgré son souci de reconnaissance par ses pairs et de notoriété dans la société, on sait que le médecin Freud a pris une position sans aucune ambiguïté quant à la garantie supposée qu'apporterait la qualification reconnue par la faculté de médecine en particulier. Si cette position découlait de la stricte application des principes de la cure à la formation des psychanalystes, il reste qu'heureusement il a pris soin de se prononcer très explicitement, en opposition non seulement avec certaines autorités de son temps mais avec des analystes prêts à passer sous les fourches caudines de la médecine. Son texte n'a pas pris une ride.
La psychanalyse est profane ou elle n'est pas.
Mais il faut aussitôt ajouter que si la psychanalyse se distingue radicalement de la médecine et de la psychologie, elle n'en reste que davantage concernée par la folie.
Le fait de sa différence n'a jamais signifié pour Freud qu'elle doive déserter le champ du soin. C'est au contraire parce qu'il pensait que seule la psychanalyse était une " thérapeutique causale " c'est à dire qu'elle ne s'en tenait pas au remaniement plus ou moins confortable des symptômes que son champ restait, aussi, celui de la folie. Il convient de le rappeler à tous ceux qui voudraient la limiter au territoire convenu des " bleus de l'âme ". Céder sur ce point c'est accorder en négatif la délimitation d'un espace réservé pour la psychanalyse, au sens de la réserve d'indiens.
La psychanalyse est une pratique qui consiste à suivre le fil d'une parole sans l'anticiper d'un quelconque savoir. Elle s'instaure comme échappée devant toute assignation à ce qu'il y ait une réponse concertée face à la folie, qu'elle soit hystérique ou délirante. L'œuvre de Freud est indissociable de la création d'un espace où se transmet cette question inaugurale posée par l'hystérique à l'adresse des savoirs d'anticipation, elle interdit de construire une science des rêves en dehors de la parole singulière de chaque rêveur. Freud a eu le génie de soutenir que le transfert de cette question dans son savoir en construction ne pouvait être qu'une signification en transit.
C'est pourquoi en tant que telle, la psychanalyse s'oppose à toute perspective d'évaluation.
C'est aussi la raison pour laquelle la formation des psychanalystes reste une question ouverte. Il faut le souligner, la question du devenir analyste n'est pas réglée, en tous cas pour un nombre important de psychanalystes. Il n'y a pas si longtemps, c'est sur ce qu'il considérait de ce point de vue comme un échec, que Lacan a dissout l'Ecole Freudienne de Paris. De nombreuses associations sont encore aujourd'hui au travail à ce propos.
Le mérite de Lacan a sans doute été de poser la question autrement : non pas en demandant au psychanalyste de rendre des comptes sur ce qu'il doit être, mais sur ce qu'il a été. C'est dans cette inscription d'un temps logique que se maintient dans la théorie ce que chaque analyse dépasse. Que l'on accepte ou non la forme de la passe, il s'agit de maintenir ouverte dans la pratique cette question pour s'opposer à ce travers reconnu : un analyste qui se présenterait a priori comme formateur au point d'en garantir l'efficacité ne pourrait que le conduire à tomber dans la bêtise de se faire juge des propos de ses analysants.
La question de la formation des analystes doit rester une question ouverte.

Or dans l'adversité, la plupart des associations d'analystes ont affirmé l'existence d'un consensus quant aux procédures de reconnaissance des psychanalystes entre eux. On sait que les associations ou écoles ont chacune leur propre modalité de désignation, répondant à des critères qui pourtant seraient déclarés communs : analyse personnelle, contrôles, formation théorique. Si un tel consensus semble mettre fin spectaculairement à la suspicion habituelle entre associations de l'IPA et associations d'orientation lacanienne, on peut s'étonner qu'elle prétende régler la question. La somme des garanties ferait-elle garantie de la somme ? On peut remercier le Ministre d'avoir posé la bonne question : l'annuaire de tous les annuaires est-il un annuaire commun … ou un annuaire comme Un ?
La douloureuse question de la garantie que l'on ne poserait plus désormais aux associations puisqu'elles se garantissent réciproquement, se déplacerait désormais vers les analystes errants. De même la logique de souveraineté nationale fait-elle surgir la question des apatrides.
Croit-on qu'il soit indifférent de prétendre aujourd'hui la question réglée ? Croit-on que la conférence de consensus dont on propose implicitement l'extension à la psychanalyse donnera d'autres effets que ceux produits dans le champ de la psychiatrie, à savoir normalisation des pratiques et récusation des questions éthiques réputées superflues?
Quelle que soit la position que l'on ait par rapport à Lacan, croit-on qu'il eut été indifférent pour le devenir de la psychanalyse en France si dans les années 50 l'Etat s'était mêlé de privilégier la reconnaissance internationale donnée aux procédures de IPA ?


3) Et maintenant ?Pour toutes ces raisons, la seule position claire et cohérente doit être le retrait pur et simple de l'amendement Accoyer, et de tout autre qui ait la même visée. Il n'y a aucune raison de négocier autre chose que ce qui était jusqu'ici, dont on ne voit pas en quoi cela a fait obstacle au développement de la psychanalyse en France. Par contre, il s'agit en effet d'un point de résistance dans les modifications contemporaines de la gestion des hommes, et à ce titre la psychanalyse est embarquée dans un combat qui concerne la société. Il faut donc poser l'exigence d'un refus de toute réglementation de la psychanalyse.On se méfiera en conséquence des mobilisations actuelles prétendument tactiques. Les associations ou regroupements, s'ils ont des intérêts à défendre au titre des territoires de la formation professionnelle, sont priés de ne pas les confondre avec la question de l'exercice de la psychanalyse. De même que les universitaires, dans le souci compréhensible de maintenir des positions référées à la psychanalyse dans les facultés de Lettres et sciences humaines, devraient avoir le souci de ne pas confondre validation de diplômes de psychologie à référence psychanalytique et diplômes de psychanalyse. Toutes choses que chacun professe volontiers mais qui, d'être oubliées dans la pratique sans principe des alliances et des stratégies, risquent faire basculer l'exercice analytique comme tel du côté de la réglementation.La question encore une fois excède le domaine strict de la psychanalyse.

L'idée d'un empire de la gestion des hommes étendue à leur intimité correctement évaluée peut faire frémir, mais elle est déjà en marche. Un certain chemin a déjà été parcouru en ce sens. Depuis de nombreuses années une modalité de gestion dite évaluation et démarche qualité a progressivement investi les rapports humains dans le travail, puis dans les services.
Le champ de la santé connaît ce mouvement qui fait des hôpitaux des entreprises dans lesquelles la gestion des personnels répond de plus en plus aux modalités d'évaluation selon les protocoles et de moins en moins au discours médical. En psychiatrie le programme est annoncé d'une destruction de l'unité du champ de la pratique en territoires fragmentés de réponses à des symptomatologies prédécoupées.

Les psychiatres, qui ont vu l'espace de leur pouvoir et de leur exercice professionnel décliner significativement au profit de la puissance administrative, ont eu du mal à s'opposer efficacement à cette modélisation des rapports humains. Ils savent maintenant que les procédures d'évaluation qu'ils ont acceptées au nom du sérieux et pour faire preuve de bonne volonté voire pour être modernes, laminent désormais leurs responsabilités clinique. L'outil informatique s'est subtilement glissé entre leurs actes réduits à des produits quantifiables et leur responsabilité de praticiens. S'ils lisent attentivement le rapport Cléry-Melin, ils savent désormais comment tout cela pourrait finir.
Ils ont donc mieux à faire qu'à revendiquer un pauvre pouvoir sur les psychothérapeutes ! Ils pourraient plutôt expliquer aux analystes comment ceux-ci seront accommodés à la sauce évaluative si ils continuent à pousser le sérieux et la représentativité jusqu'à s'installer à la table de négociation.
Les psychanalystes quant à eux pourraient s'interroger sur l'ignorance dans laquelle ils se sont tenus jusqu'ici de ce qui se tramait à leur porte et sur leur participation à un ordre psy désormais patent. S'ils se laissent emporter par leur esprit de sérieux et de reconnaissance, ils ne pèseront pas lourd. On peut déjà constater qu'à la revendication de l'amendement de l'amendement est venu répondre … la demande de l'annuaire des annuaires. Vous avez fait ce premier pas, pourquoi ne feriez-vous pas le second ? D'autant que voyez-vous " ces mesures peuvent mettre la psychanalyse à l'abri d'appétits privés ou intéressés par des fins qui ne la concernent pas " (sic). On est heureux d'apprendre la tendre sollicitude de Raminagrobis. Un peu d'humour ne nuit pas : quant à nous, nous nous engageons solennellement à ne pas publier la liste de ceux qui ne figureront pas sur la liste !
Les psychanalystes peuvent être autrement efficaces, en restant fidèles à l'acte même de Freud dans lequel ils ont mis leur pas. Il faut rappeler que si celui-ci n'avait pas cédé sur le point de l'analyse profane, cette position de résistance était conforme à celle qu'il avait prise en écoutant les hystériques et leur protestation résolue. Aujourd'hui, en France, il s'agit de ne pas céder.
La réaction claire et rigoureuse des psychanalystes importe donc bien au-delà de leur seul champ d'exercice. Car la psychanalyse représente un point de butée et de résistance à une modalité nouvelle de gestion du social qui se développe depuis deux décennies. Si la détermination que peuvent opposer les psychanalystes peut être l'affaire de tous c'est bien que chacun peut pressentir, qu'il ait eu ou non l'expérience de la psychanalyse, qu'il y va d'une certaine conception du lien social. Disons faute de mieux de la fiction d'une certaine liberté, dans une certaine démocratie.