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                          L’Ecrpf / inter-S-tisse et le  Chapiteau du Théâtre fou, sont au Festival d’Avignon 2011.    
                                Chapiteau du Théâtre Fou, Centre de  Loisirs, La Barthelasse, Avignon.  
                            (+33)4 32 75 15 65  Chapiteau, allée Antoine Pinay - Centre de Loisirs de la Barthelasse, Avignon 84000 ( à côté du camping et piscine de la Barthelasse)  
                              chapiteautheatrefou@gmail.com 
                              www.onstap.com  
                            Débats : entrée gratuite.  
                            Débats après spectacle de Marc Buléon : entrée au  spectacle.  
  Spectacles :  
  TLJ à 15h30  sauf le 28 Juillet :  - "La Géométrie des silences"  de Marc Buléon (histoire de 6 personnes autistes) -  
                            Les 20, 21  et 22 Juillet à 10h : «  A  découvert » par les Ateliers de  création de  l'Hôpital de Montfavet –  "Emouvance" et "Il était une voix",  
                            les jours  impairs à 14h : - "Les  recluses" de Koffi Kwahulé -   
                                Débats généraux avec un  public élargi : les lundi 11 et 18  juillet. 17h. 
                                Entrée libre 
                                 
                                Le 18 : "Place de la Folie dans la  Création (et vice-versa)" animé par S. Molina 
                              René Pandelon : Montfavet  
                              Marie Cathelineau : Hôpital d'Antony, collectif des 39, et SNPsychologue 
                              Eveline Sautaux ( Lausanne: le Chiffre de la Parole )   
                              Hervé Bokobza ( St Martin de Vignogoul) Collectif des 39 
                              Sylvie Prieur , le Transfo à Uzes, collectif des 39 
                              Le film «  On n’est pas des  chiens » d’Agathe Lanté sera visionné à cette occasion. 
   
  Lieu de Rencontres journalier: (  entrée gratuite)  
   Tous les jours 14h à 18h : « la  Petite Maison sans Toit », animée par des étudiantes en psychologie clinique :  Marie Peyrat, Sarah Fernandez et Aïssatou Ka, à partir du 12 juillet.  
  Lieu de rencontres, de discussion, et de ressources (informations  sur les lieux qui, dans le Service Public, travaillent dans un soin humanisant,  livres, mini expositions, débats spontanés, films, ateliers d’écriture etc… Possible  intervention / animation par le Transfo d’Uzes, (et d’autres lieux qui  souhaiteraient parler de leur travail.), et  Ateliers d’écriture. 
  14h : un film par jour,  visionné individuellement à la demande : Un monde  sans fou ? de Philippe Borrel ; Chacun  a son rôle , de Dominique Cœur ; Looking  for Mary Barnes de Sonia Medina. Radio  la colifata , de Chloé Ouvrard. 
  Temps forts :  
  Le 19 juillet,  Le Chiffre de la Parole/ Lausanne , avec  Eveline Sautaux qui sera présente toute l’après midi avec son équipe et des  « accueillis » pour un débat avec le public. Film à 17h30 dans  le Bus, à proximité du Chapiteau : « Dans l'aventure du non, la Parole »  —1991 par Catherine Scheuchzer -  et  « Les vagues et les plis de notre vie »  - 2011 par Bernard Romy. 
  le 22 juillet, 15h30, allez voir le spectacle de  marc buléon «  La géométrie des silences » ! un conte de la  vraie vie…qui sera suivi d’un débat sur la place des parents dans les dispositifs de  soin et de prise en charge, avec Annick Estival, mère de Jérémy, (elle  est éducatrice de formation), et Anne Rivet, Psychologue Clinicienne, Hervé  Rouveyrollis, pédopsychiatre, et des membres des équipes de pédopsychiatrie du  Vaucluse. Le film «  Autour de Jérémie » sera diffusé dans le Bus à  17h30, et sera suivi d’un débat.  
  Chaque jour pair, à 16h45 :  Débats avec les spectateurs de «  La Géométrie des  Silences » de Marc Buléon, seront   présentes Marie, Sarah et Aïssatou, stagiaires- psychologues qui animent  «  la petite maison sans toit » ainsi que des professionnels,  Anne  Rivet, psychologue clinicienne les 18, 20, 22, Mme Castelli, infirmière, Docteur  Hervé Rouveyrollis, etc… 
                            2 / La Fabrik’Théâtre ,  Tél : 04 90 86 47 81 / Fax : 04  90 85 93 50  
                                contact@fabriktheatre.fr           Théâtre de l’Autre scène : 04 90 03 92 12  
                            
                              - Théâtre de l’ Autre Scène , à 14h  30, tous les jours, en alternance, et relâche le lundi. ;   Le  Libertin, de E .E Schmidt, et  L’Atelier de P. Grumberg. 
 
                             
                            Par les comédiens de «  Vol au  dessus d’un nid de coucou », spectacle qui a eu un beau succès à la Scène  Nationale de Cavaillon en novembre 2009. - Mises en Scène Pascal Joumiet. Directeur  Artistique, Dr René Pandelon.  
                                A noter : le Théâtre de l’Autre  Scène se produira aussi le jeudi 17novembre 2011 à 20h30, dans le cadre d’une  « Exclamation » de 10 jours, intitulée « un Truc de  fous ! » organisée par la Scène Nationale de Cavaillon, avec une  programmation théâtrale et musicale, des expositions, ainsi qu’un colloque du  Point de Capiton «Entre rêve et Création, le fil rouge de  l’infantile ? », et la présence des Ateliers  de création de Montfavet.  
                            
                            
                              - Les lundis 11 et 18 juillet à  14h30 : « A découvert »  Concert et présentation du CD de l’atelier de création «  il était une  voix » :   « A  découvert ».  
 
                             
                              
                             
                              
                            « Quelle  Hospitalité pour la Folie ? » 
                                
                            Vendredi 4 juin 2010  de 18h à 20h30 
                                Salle de Spectacle du  Centre Hospitalier de Montfavet. (84) 
                             
                            18h : Projection  du film de Sonia Medina : “Looking For Mary Barnes”. 
                                19h : Débat avec le Public et  les intervenants :  
                                René Pandelon,  Psychanalyste, Psychiatre coordonnateur des « Ateliers de création »  de Montfavet,  
                                Pierre Helly, Cadre de santé, a été metteur en scène du « Théâtre de l’Autre Scène »,   
                                Sylvie Prieur,   Psychologue clinicienne au « Transfo »  à Uzes,  
                            Et  
                            Sylvie Durbec,  écrivain, responsable de « La petite librairie des champs » à  Boulbon, a traduit un recueil  
 « Santo de voci », fragments recueillis  par Marco Ercolani & Lucetta Frisa , psychiatres qui travaillent à Gênes, (  à paraître en français.)  
  Jean François Coadou , sculpteur et écrivain, a publié «  Martel en tête », écrit  à partir d’une résidence d’écrivain au 3bis F à l’hôpital de Montperrin ( Aix  en Provence)  
  Débat animé par Simone Molina, Psychanalyste et écrivain. ( Le Point de Capiton et ECRPF/  Inter-S-tisse) 
                            19h45-20h30 : Lectures poétiques : «   Poèmes pour accueillir la Folie » 
                                Sylvie Durbec, Jean François Coadou et Simone Molina choisiront dans leurs écrits des « poèmes pour accueillir la Folie » 
                            A propos de « Looking For Mary Barnes » :  pourquoi ce film aujourd’hui  ? 
  «   Il y a quelques  années j'avais lu un livre qui racontait l'histoire d'une femme de 42 ans   schizophrène qui avait été soignée dans une communauté thérapeutique  fondée   par Ronald Laing et son équipe, qui comme Basaglia en Italie, pour  ne parler que des plus célèbres, avaient, à la fin des années 60, réfléchi,  puis mis en place  pour les malades psychotiques une hospitalité, un soin,  une écoute qui pouvaient leur redonner goût à la vie et surtout leur dignité de  citoyens.  
                              Pourtant aujourd'hui plus personne  ne savait qui ils étaient, plus personne ne connaissait l'histoire de Mary  Barnes. (…) Lorsque je commençais à avoir l'idée d'un film autour de son  histoire,  certains psychiatres et non  des moindres,  m'ont ri au nez. J'étais  une rêveuse, une imbécile. Je ne savais rien de la psychose.   
                              J'ai cherché des services où une Mary  Barnes d'aujourd'hui pouvait sortir de son enfermement . Longtemps et désespérément.  Je n'y croyais plus. Ce que je voyais, entendais me terrifiait. (…) j'ai fini  par trouver trois lieux avec des psychiatres qui , enfin, considéraient  l'hospitalité,  et j'ose dire,  la gentillesse et l'écoute,  comme l'essentiel du soin clinique apporté aux  patients. Ces psychiatres  parlaient  du temps nécessaire à  l'histoire de chacun. Ils parlaient de l'histoire du sujet et non de  classification nauséabonde. J'ai eu l'espoir et l'envie dans ces services  d'y rencontrer une ou plusieurs Mary Barnes. » Sonia Medina,  réalisatrice.  
                            Participation aux Frais : 3 euros.      
                              Entrée libre pour les adhérents des  associations organisatrices.             
                            Manifestation organisée par l’ECRPF  et le Forum des Ateliers de Création de Montfavet ( FIAPMC), 
                              en partenariat avec : le  « Groupe des 39/ Contre la Nuit Sécuritaire ». (Le badge sera mis  en vente à 1 €) ,  
                              le Point de Capiton et Thétis. 
                              Nous remercions le Centre Hospitalier de Montfavet pour son accueil.   
                          Cette manifestation a lieu en avant-première  d’un cycle de films sur « la Folie et ses représentations dans le social »,  qui seront projetés à l’automne, dans un partenariat entre le Cinéma Utopia, le  Point de Capiton et l’ECRPF.    | 
                         
                        
                          Les Forums itinérants du "collectif des   39- Contre La Nuit Sécuritaire" continuent :  
                            Dans toutes les régions, des   colloques, des journées d'études, des associations réservent une partie de leur   temps pour un forum " Contre la Nuit Sécuritaire".  
                            
                              
                                - ·           20-21-22 novembre 2009:   à Cavaillon au colloque du point de capiton http://www.le-point-de-capiton.net/Transfert/transfert.htm qui commencera par un forum intitulé « Pour une relation   humaine dans les dispositifs de  soin : "une psychiatrie sans transfert est-elle   viable ?" à la salle polyvalente de  Le   Thor
 
                               
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                            Vendredi  6 Février 2009 C.H. Montfavet (Vaucluse)
                             Patrick Faugeras  : Des enjeux  politiques  et historiques de l'expérience italienne,  de la psychothérapie  institutionnelle et de la pratique de secteur dans le traitement de la folie.
                             Film : "François Tosquelles : Une politique de la  folie" ; F. Pain, JC Pollack, et D. Sivadon. 
                            Table ronde animée par Simone Molina : 
                            «Psychiatrie : état des lieux et perspectives », avec 
                            - des soignants de différents services du C.H.S de  Montfavet : 
                            Infirmier(e)s,  assistante sociale, psychologue, psychiatre,   travaillant ou ayant travaillé à : Pinel, Domaine St Pierre,  Liliane Jean, Ateliers de création, Pôle de pédopsychiatrie Nord-Vaucluse…
                            - des discutants de disciplines différentes  venant d’autres lieux de soin : Uzès,  Marseille, ..., ou de la M.E.C.S. "Le Moulin du Vaisseau" ou du D.U de psychothérapie institutionnelle  animé par Pierre Delion à Lille.
                            Conclusion : La clinique institutionnelle aujourd’hui et  demain ? 
                            avec  Patrick Faugeras, Hélène Géraci et les responsables de l’ARIME, du Point de  Capiton et du Riff84. . 
                             Ponctuations : Des comédiens du  Théâtre de l’Autre Scène de Montfavet,   liront des lettres censurées de patients hospitalisés à l’Hôpital Psychiatrique  de Volterra.
                             Stands Librairie : Eres, Champ Social, Papier de Soi, Point de Capiton. 
                            Exposition des photos de  Patrick Faugeras, sur l’Hôpital de Volterra (Italie), 
                          du lundi 26 janvier au lundi 9  février 2009, Hall du Restaurant du personnel.   | 
                         
                        
                          J.Mathieu  informe des rencontres de travail   proposés par un cartel de l'Ecole de psychanalyse Sigmund Freud sur la technique psychanalytique 
le 2 avril,7 mai,4 juin -CHS Montperrin | 
                         
                        
                          FORUM 
                                    de janvier de La Criée  
                            ALERTE ROUGE 
                                Nouvelle attaque  contre l’enseignement de la psychanalyse et de la psychothérapie  institutionnelle à l’université de Reims 
                            Le Point de Capiton est signataire de cette pétition  
                              Pour signer en ligne 
                            ***************************** 
                            Appel à participer aux Etats Généraux 
                             « Sauvons la clinique » 
                            *********************************                             
                            Instantanés   de l’InterCoPsychos – N°272  
                            "cognitivisation forcée de la recherche et de   l’enseignement..." 
                            ****************************** 
                            Le Point de Capiton s'est inscrit comme partenaire 
                              actif du mouvement d'informations et de contestation 
                              : 
  "Pas 
    de zéro de conduite pour les enfants de 
    trois ans"  
                           Information aux signataires de l’appel – octobre   2008   | 
                         
                        
                          Un site miroir de nos préoccupations(avec des vidéos du dernier colloque de Reims)  
                                
                            Colloque de le Criee et du Diwan Occidental-Oriental 
  "L'hétérogène dans la clinique et dans la culture" 
  des 12et 13 juin 2009   
                            Communiqué d'Utopsy apres la Journée  "Clinique et Politique" du 14 mars par Antoine Machto. (et thème de la journée)  
                             
                            Communiqué de l'appel des 39, la nuit sécuritaire : actions  
                            Deuxieme journée de l'appel des appels du 22 mars 2009  
                            Les lettres au président : lire sur le site  La Nuit Sécuritaire :  
                            Monsieur le président,Je me  permets de soumettre à votre jugement quelques questions que mon métier  m'oblige à vous poser... lettre de Marion Armellino-Vallet  
                            Monsieur Le Président,
                              Considérez si  c'est un homme 
                              Que celui qui vit  persécuté, cannibalisé, vampirisé par des voix faisant effraction de toutes  parts et pénétrant son corps... lettre de Valérie  Vallet 
                             
                            
                            avec les interventions de Jean Oury, Le juge Portelli, P. Chemla, Hervé Bokobza et Simone Molina en audio 
                              ou les vidéos des intervenants  
                            Lire et/ou télécharger le manifeste du 7 février  
                            
                              
                            
                            « Nous, professionnels du soin, du travail social, de l’éducation, de  la justice, de l’information et de la culture, attirons l’attention des  Pouvoirs Publics et de l’opinion sur les conséquences sociales  désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps... 
                            La première soirée/rencontre de l'appel des   appels sur Marseille aura lieu le jeudi 12 mars certainement à partir de 20h   (l'heure et le déroulement de la soirée vous seront confirmés) au Cabaret Aléatoire de la   Friche. 
                                  Un blog vient d'être créer..http://appeldesappels13.blogspot.com/ 
                            ********** 
                            et divers articles relatifs à ce mouvement :  
                            Psychiatrie : la régression sécuritaire, par Cécile Prieur 
                                  Jamais un hôpital psychiatrique n'avait encore reçu un président de la République   en ses murs...  
                             
                            **************** 
                            C’est avec   consternation que l’AFPEP-SNPP a pris connaissance de l’intervention du   Président de la République sur la psychiatrie à Antony... 
                            ******** 
                            Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République à propos   de son discours du 2 décembre 2008 à l’hôpital Erasme d’ANTONY concernant une   réforme de l’hospitalisation en psychiatrie, par le docteur Michael Guyader... 
                             
                            ********** 
                          Lette de Roselyne Touroude, bénévole de  l'UNAFAM  | 
                         
                        
                          Soirée conférence-théatre autour de   l'écrivain japonais YUKIO MISHIMA   : 
                              
                            Conférence de Jean-François Coudurier, psychanalyste,  suivie d'une   représentation théatrale composée à partir d'extraits de ses oeuvres, "Le soleil et l'acier" joué et mis en scène par la compagnie Mera Culpa de l'école d'art dramatique Sylvia   Roche 
                              
                            
                          Lieu : Salle de spectacle du Centre   Hospitalier de Montfavet 84140  | 
                         
                        
                          RENCONTRE – DÉBAT  vendredi    13 Juin  à    20h   30 
                              animé par Sylvie   BASSOT – SVETOSLAVSKY 
                                Jean- Pierre  LEBRUN à propos de son dernier ouvrage : 
                                "Des lois pour être humain ?"  | 
                         
                        
                          Trace de poète 
                            du 4 au 20 juin   2008 
                              l’isle sur la   sorgue  
                            TRACES de POETES 
                            L'isle sur la Sorgue   
                            Le 7 juin 2008 
                              Rencontre en partenariat avec Inter-S-Tisse/ECRPF 
 et Le   Point de Capiton : 
 
"Lettre et création" 
                             
                            RENCONTRE  
AVEC EDGAR GUNZIG POUR SON LIVRE  
QUE FAISIEZ-VOUS AVANT LE   BIG-BANG ? 
 
ldébat  animé par Jean-Francois   Coudurier 
mercredi 4 Juin 2008 à 19:00 
librairie l'odeur du   temps 
35 rue pavillon 
Marseille 1 er  | 
                         
                        
                          EXPERIENCES DE LA FOLIE 
                            30 et 31 mai 2008 - Cercle Colbert - 4, rue Noël - REIMS 
                            XIèmes Rencontres de la C.R.I.E.E. 
                            aire «  l’expérience de la folie » renverrait en premier lieu chacun à l’énigme de l’Inconscient  que l’invention freudienne a défriché mais qui nous revient toujours de 
                              façon  inédite et bouleversante . 
                              Enjeu d’une  analyse infinie qui se relance à chaque rencontre transférentielle pour peu que  le psychanalyste , le thérapeute s’y prête ; autrement dit qu’il soit prêt à 
                              se  découvrir en traversant les résistances nombreuses qui obturent ce mouvement . 
                              Celles  qui proviennent du social semblent actuellement massives et évidentes avec le  renforcement des hiérarchies et corporatismes qui accentuent les clivages , et 
                              surtout  la tendance lourde à suturer « le malaise dans la culture » . Le fantasme  délirant d’un hygiénisme et d’une prévention généralisée articulé aux «  techniques disciplinaires » et aux réponses médica-menteuses produirait ainsi l’espoir  insensé d’en finir avec la 
                              folie ,  la maladie et pourquoi pas la mort . 
                              Ce  symptôme social est à prendre au sérieux car au-delà des prétendues garanties et  accréditations qui visent au nom du Bien à supprimer le risque de la rencontre  , il s’agit de prendre la mesure d’une véritable emprise sur les processus de  subjectivation . 
                              Les  institutions soignantes se retrouvent ainsi « normalisées » et nous avons vu  avec « l’affaire des psychothérapies » que certains psychanalystes pouvaient se  satisfaire , voire désirer « un abri dans la loi » . Comment pourtant ne pas  voir que les lois en question ne font que renforcer « l’empire de la norme » et  les mesures d’exception pour les fous et les irréductibles ! 
                              Notre  enjeu ne vise pas non plus à espérer un échec trop rapide de l’Idéologie dominante  , même si nous pouvons nous mobiliser pour endiguer les folies les plus 
                              graves  comme l’ont montré des pétitions récentes ( « pas de zéro de conduite pour les moins  de trois ans » ) ; ni à croire à une abolition des résistances perçues à tort  comme des obstacles ce qui serait une autre façon d’en finir avec le « malaise  » . 
                              Il s’agirait  plutôt de relancer sans cesse une traversée de ce qui , au plus intime de  chacun , fait obstacle ou empêchement à la rencontre et qui peut nous exposer  en 
                              premier  lieu à l’angoisse , au ridicule , ou à des affects tels que la honte et la  haine lorsque nous nous confrontons au Réel dans les turbulences du transfert  psychotique. 
                              Dans  ces parages , nous aurions à renoncer au leurre séducteur d’un « savoir par  avance », quand bien même il puiserait aux meilleures sources pour privilégier  « la 
                              parole  vraie » et le geste nécessaire . 
                              Encore  faut-il sans cesse subjectiver les théories analytiques pour se fabriquer sa «  boite à outils conceptuels » qui se trouvera malmenée à chaque fois , et puis  surtout se risquer à la rencontre de la folie : celle du patient mais aussi  celle du thérapeute qui aura bien souvent à supporter d’être deviné et analysé  . 
                              Il  paraît alors essentiel de faire valoir les succès et les guérisons que la  méthode analytique peut produire à la condition de soutenir une telle mise  désirante . Car il s’agit que la fonction analytique soit tenue sans la  réserver à un corps de spécialistes qui loin d’en être les concessionnaires  exclusifs auraient plutôt à soutenir leur désir d’analyste et une éthique de l’énonciation. 
                            Renseignements et Inscriptions : 
                              Patrick CHEMLA - Gérard RODRIGUEZ 
                              Centre de Jour A. Artaud - 40, rue de  Talleyrand -51100 REIMS 
                              Tél.: 03.26.40.01.23 - Fax.: 03.26.77.93.14 
  g.rodriguez@epsdm-marne.fr 
                                                         | 
                         
                        
                          le   13 Février   2008 
                            CONFÉRENCE DE JF COUDURIER « LA  FACE CACHEE DE L IDEAL » 
                                                          SUIVIE  D’UN SPECTACLE À PARTIR D’EXTRAITS DE   TEXTES    DE 
                             YUKIO   MISHIMA 
                            «   LE SOLEIL ET L’ACIER »  
                            « CONFESSION   D’UN  MASQUE  »  
                             PAR   L’ÉCOLE D’ART DRAMATIQUE SYLVIA ROCHE. 
                            Suite à une rencontre avec JF Coudurier et une   longue conversation autour de Mishima, il m’a semblé intéressant que se   rencontrent «  le Theâtre et la Psychanalyse » autour de ce personnage qu’est   Mishima, tant par sa complexité artistique toujours en mouvement , que par son   comportement singulier, indéfinissable. 
                            Il était difficile de créer une pièce de théâtre   avec une dramaturgie conventionnelle  à   partir des  deux ouvrages sur lesquels   nous nous sommes appuyés pour notre recherche. A l’issue d’un travail de   laboratoire,  l’évidence d’une mise en   scène en  tableaux était   claire. 
                            Aussi c’est cette forme que nous vous proposons,   avec les comédiens de  la classe   professionnelle de l’Ecole d’Art Dramatique. 
                            Voici le contenu des différents tableaux que vous   suivrez le 13 Février.  
                            Le 25 novembre 1970 Yukio Mishima, se suicide de   façon spectaculaire à l'âge de quarante-cinq   ans. 
                            Sous   forme de 10 tableaux la mise en scène pointe quelques moments de la jeunesse de   l'homme, retrace le contexte de ce personnage singulier et provoquant. La pièce   épouse la courbe de sa vie, l'activité débordante d'un artiste toujours en   mouvement, qui a investi tous les domaines, écrivant pour le théâtre, réalisant   et interprétant des films, ses fantasmes intimes , son sado-masochisme subtil,   son homosexualité latente et assumée, son rêve de puissance et son sens de   l’échec, ainsi que les années de désarroi amenant Mishima à « reforger » son   corps, mettant au jour les ambitions, les triomphes, les faiblesses, les désastres intérieurs et finalement le courage.  
                            Le quotidien de Mishima, qui semble le condamner à   une vie en sursis qu'il appelle parfois son calvaire et qui ne cesse de le   convier à la mort comme à des noces avec lui-même.  
                            Les répétitions sont en cours actuellement, aussi   il est possible que quelques modifications aient   lieu . 
                          SYLVIA ROCHE | 
                         
                         
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                              "Le rapport de 
                                l' INSERM paru en septembre 2005 sur " le 
                                trouble des conduites ", et le rapport Benisti, 
                                paru en octobre 2005, en vue de la rédaction 
                                d'un projet de loi sur la délinquance, 
                                semblent opérer une convergence, qui pose 
                                des questions, pour l'un sur sa scientificité, 
                                pour l'autre sur son inspiration démocratique. 
                                Le projet de loi, approuvé en conseil des 
                                ministres doit être débattu devant 
                                l' assemblée nationale en septembre 2006. 
                                Le rapport de l'Inserm, compilation de travaux 
                                nord américains (d'inspiration comportementaliste 
                                exclusivement), tirerait sa scientificité, 
                                (aux dires d'un directeur de recherches à 
                                l'Inserm) d'avoir été fondé 
                                sur des travaux publiés en langue anglaise 
                                dans des revues ayant un comité de lecture 
                                (critère auto proclamé de scientificité 
                                internationale) 
                              Or cette scientificité 
                                est hautement douteuse 
                                1) sur le plan méthodologique (exclusivement 
                                comportementaliste) 
                                2) du fait de reposer sur des données pour 
                                la plupart très hypothétiques (gène 
                                " candidats ", onde cérébrale 
                                " P300 "
) 
                                Qu'un projet de loi puisse prendre appui sur une 
                                " expertise " aussi douteuse, peut susciter 
                                l'inquiétude de tout citoyen de ce pays 
                                quant à son inspiration démocratique 
                                et pose de manière plus générale 
                                la question des rapports de " l'expertise 
                                " et du juridique." 
                              Jean-François 
                                Coudurier 
                               
                              Edgar Gunzig a signalé la  
                                7ème Journée  Thématique des Doms  
                              qui s'est déroulée en octobre 2007  
                                
                               
                                
                                
                                Le dernier livre de Gérard Haddad: 
Lacan et la question juive 
                               
                                
                              Jacques Broda 
                               
                                    
                                   
                                  Voir cet ouvrage 
                                    collectif  
                                
                               
                                
                              Jacques Broda, sociologue, 
                                a proposé une piste de travail concernant "L'inconscient 
                                  politique" 
                                Actes du Colloque "Le 
                                    traumatisme et le symptôme" 
                                     
                              Un texte lu au colloque Mémoire de la Shoah (I.U.F.M, 
                                Marseille, 8 Juillet, 2004) de Jacques Broda, livré 
                                lors de la rencontre à propos du livre d'Imre 
                                Kertész par Jeanne Bernard: 
  "Vivance 
    et Elles" 
                              Interrogations 
                              méritant reflexion : 
                              Comportementalisme 
                                ? Vous avez dit Comportementalisme ? 
                                Jean-Francois Coudurier lance un débat avec 
                                cette page. Il livre le texte de sa dernière 
                                intervention au séminaire de Michel Fennetaux: 
                                "Skinner 
                                  et le comportementalisme" 
                                Jacques Broda répond par un courriel. 
                               
                              Des textes livrés lors de la rencontre avec 
                              Jeanne Bernard à propos d"Etres sans 
                              destins" d'Imre 
                              Kertsez 
                               
                              JOURNEE 
                                A LA MEMOIRE DE JEAN CLAVREUL  
                                                              
                               
                              le Samedi 30 septembre 
                                : Rencontre du 30 septembre 2006 à propos 
                                des troubles du comportement revus et "corrigés" 
                                par le gouvernement et L'INSERM.Les dernières 
                                nouvelles du front... 
                                
                              En premier lieu cet ouvrage collectif 
                                , qui répondra à vos questions, 
                                tout en mettant du beurre dans les rouages de 
                                l'association "Pas de zéro de conduite 
                                pour les enfants de 3 ans!" 
                                
                              " Pas de zéro de 
                                conduite pour les enfants de 3 ans! " 
                              "Sous ce cri d'indignation se rassemblent 
                                des professionnels de la santé et de l'enfance 
                                qui témoignent de leur engagement et de 
                                leur ambition pour le développement d'une 
                                prévention " prévenante ", 
                                attentive aux enfants et respectueuse des familles. 
                                Ils répondent à l'expertise de l'INSERM 
                                sur le " trouble des conduites chez l'enfant 
                                et l'adolescent ", dont ils dénoncent 
                                les risques de dérive. En effet, avec cette 
                                " caution scientifique ", les pratiques 
                                de soin, d'éducation et d'accueil des tout-petits 
                                peuvent être instrumentalisées à 
                                des fins de sécurité et d'ordre 
                                public: la détection des enfants " 
                                agités" dans les crèches, les 
                                écoles maternelles, les consultations médico-sociales, 
                                au prétexte d'endiguer leur supposée 
                                délinquance future, pourrait transformer, 
                                aux yeux des parents, ces établissements 
                                d'accueil, de soin ou d'éducation en instances 
                                de contrôle, mettant en péril leur 
                                vocation sociale et le concept même de prévention. 
                                Ils rappellent l'intensité des mutations 
                                familiales en cours et refu-sent la médicalisation 
                                du mal-être social et psychique. Acteurs 
                                au quotidien, ils revendiquent l'organisation 
                                d'un débat transdisciplinaire qui réintroduise 
                                les sciences humaines et la psychanalyse dans 
                                la réflexion sur les difficultés 
                                de comportements des enfants quelles qu'en soient 
                                les causes. 
                                Avec les 180 000 signataires de la pétition, 
                                ils demandent l'organisation d'un débat 
                                démocratique et citoyen sur les préventions 
                                (médicale, sociale, psychique) et la protection 
                                des enfants. Ils en posent ici les bases à 
                                partir de leur expérience, de leurs analyses 
                                et de leurs convictions." 
                              Avec la participation de : l'Association des 
                                collectifs enfants, parents, professionnels (ACEPP), 
                                Patrick Ben Soussan, Christine Bellas-Cabane, 
                                Michel Botbol, François Bourdillon, Marie-Laure 
                                Cadart, Jean-François Cottes, Pierre Delion, 
                                Michel Dugnat (coordination), Sylviane Giampino, 
                                Bernard Golse, Roland Gori, Catherine Graindorge, 
                                Evelyne Lenoble, Philippe Meirieu, Laurent Mucchielli, 
                                Gérard Neyrand, Michel Parazelli, Bruno 
                                Percebois, Gérard Schmit, Pierre Suesser. 
                                Et aussi Autheman, Eddi, Jiho, Pancho, Zou. 
                                 
                              ISBN 2-7492-0675-8 (10 €) www.edition-eres.com                               
                                
                              Présentation de l'éditeur: 
                                Comment peut-on être 
                                malade aujourd'hui dans une médecine qui 
                                transforme le patient en consommateur, sans souci 
                                authentique pour sa souffrance psychique ? L'oubli 
                                du malade dans la médecine contemporaine 
                                semble être le prix à payer pour 
                                des soins toujours plus rationnels et scientifiques. 
                                L'exploration du corps humain, le diagnostic précoce 
                                des maladies, l'acharnement à les combattre 
                                par des traitements douloureux et invasifs, exproprient 
                                " pour son bien " le patient de son 
                                corps. A travers des protocoles de diagnostic 
                                et de soins très standardisés, à 
                                travers le contrôle social de nos existences 
                                par une surveillance médicale accrue au 
                                nom de la santé publique, nos modes de 
                                vie se retrouvent toujours plus normalisés. 
                                Comment alors restituer au patient sa valeur de 
                                sujet et ses droits pour éviter de le transformer 
                                en marchandise au profit des industries de santé 
                                ? Comment concilier les exigences de la médecine 
                                scientifique et sa nécessaire vocation 
                                " thérapeutique ", c'est-à-dire 
                                humaniste ? À partir de son expérience 
                                du soin psychique, le psychanalyste a plus que 
                                jamais le devoir éthique et politique de 
                                mettre en garde contre les dérives de cette 
                                médicalisation généralisée 
                                et la " passion de l'ordre " qu'elle 
                                semble recouvrir.  
                              Biographie des auteurs 
                                Roland Gori est professeur de psychopathologie 
                                à l'Université d'Aix-Marseille-I 
                                et psychanalyste, membre d'Espace analytique. 
                                Il a notamment publié La Preuve par la 
                                parole. Sur la causalité en psychanalyse 
                                (1996), La Science au risque de la psychanalyse 
                                (avec Christian Hoffmann, 1999) et Logique des 
                                passions (2002). Marie-José Del Volgo est 
                                maître de conférences à la 
                                faculté de médecine de l'Université 
                                d'Aix-Marseille-II, directeur de recherche en 
                                psychopathologie à l'Université 
                                d'Aix-Marseille-I et praticien hospitalier à 
                                l'Assistance publique de Marseille. Elle a publié 
                                L'Instant de dire. Le mythe individuel du malade 
                                dans la médecine moderne (1997) et La Douleur 
                                du malade. Clinique, psychanalyse et médecine 
                                (2003).  
                              270 pages Denoël (13 Jan 2005) ISBN: 220725660X                               
                                En illustration, traitant de l'impact 
                                de la langue et de l'importance des mots sur nos 
                                destinées, Roland Gori nous a donné 
                                envie de lire un peu de littéraure générale 
                                avec : 
                                
                               
                              "Dans un cadre futur avant 
                                la fin du 20e siècle, un curieux récit 
                                criminel où, comme le propose le titre, 
                                le coupable est incapable de se faire reconnaître 
                                comme tel. Roman policier métaphysique 
                                glissant vers la spéculative-fiction."                               
                              rebondissant, et pour citer un 
                                auteur souvent cité lors de cette réunion, 
                                je vous propose : 
                                
                                 
                               
                               "De tous les carrefours 
                                importants, le visage à la moustache noire 
                                vous fixait du regard.  
                                Il y en avait un sur le mur d'en face, BIG BROTHER 
                                VOUS REGARDE, répétait la légende, 
                                tandis que le regard des yeux noirs pénétrait 
                                les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère 
                                glissa entre les toits, plana un moment, telle 
                                une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, 
                                dans un vol courbe. C'était une patrouille 
                                qui venait mettre le nez aux fenêtres des 
                                gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. 
                                Seule comptait la Police de la Pensée." 
                                 
                              Editeur(s) : Gallimard 
                                Collection : FOLIO N°822 
                                -ISBN : 207036822X - EAN : 9782070368228 
                               
                               
                                                              
                              "L' " éthique 
                                " et notamment la bioéthique ont-elles 
                                encore un sens aujourd'hui ? Alors que l'hémisphère 
                                Nord accumule recommandations et réflexions 
                                " éthiques ", le Sud peine à 
                                garantir les soins les plus élémentaires 
                                à ses populations. La greffe d'un visage 
                                qui fait la une de tous nos quotidiens a-t-elle 
                                plus d'importance que la rougeole qui tue chaque 
                                année des milliers d'enfants africains 
                                ? Dans ce monde d'égoïsme sauvage, 
                                où l'" éthique " est souvent 
                                réduite à une simple étiquette 
                                marketing, la médecine, piégée 
                                par sa technique instrumentale, prétend 
                                rendre aux malades leur dignité, oubliant 
                                que le " consentement éclairé 
                                " qu'elle prône n'est souvent qu'une 
                                façon d'éluder ses propres responsabilités. 
                                Et que dire du " principe de précaution 
                                " brandi par les praticiens comme l'art de 
                                la prudence alors que, dans le discours médical, 
                                les mots " dignité " ou " 
                                solidarité " se vident chaque jour 
                                davantage de leur substance ? Pourtant, l'" 
                                éthique " est un concept fondateur 
                                ; il ne se réduit pas à un slogan. 
                                C'est cette dimension que cet essai veut lui restituer 
                                ; celle non d'une " vérité 
                                " assénée et contingente, mais 
                                d'une inquiétude nécessaire et sans 
                                fin."  
                              Biographie de l'auteur 
                                Ancien chef du service de médecine interne 
                                à l'hôpital Cochin, le professeur 
                                Sicard est président du Comité consultatif 
                                national d'éthique (CCNE). 
                              Plon (12 Sep 2006) 
                                ISBN: 2259200850  
                               
                               
                              EXPOSITION 
                                d'Aomar LEKLOUM 
                               
                                
                              Le projet de loi de prévention 
                                de la délinquance est en cours dexamen 
                                au Parlement De très nombreuses réactions 
                                opposées au projet et à ses principaux 
                                aspects se sont accumulées : le Conseil 
                                Supérieur du Travail Social, la CNIL, Lordre 
                                des Médecins, de nombreux syndicats et 
                                associations professionnels, le CNU, des associations 
                                de malades et des organisations familiales, ainsi 
                                que de nombreux maires et des organisations politiques 
                                 
                                 Quelques exemples des principales mesures 
                                prévues par le projet(...) 
                              http://www.abri.org/antidelation/                               
                               
                              L'émission de Daniel Mermet, 
                                "Là-bas si j'y suis", diffusées 
                                sur France Inter, propose dans ses archives des 
                                émissions relatives à la main mise 
                                des laboratoires pharmaceutiques sur la santé 
                                publique. 
                              en particulier : "médecins 
                                sous influence" et "l'horreur pharmaceutique" 
                              Ces émissions sont archivés 
                                sur un site idépendant des horraires de 
                                France-Inter, podcastables sur www.la-bas.org 
                               
                              Les dernières informations 
                                concernant le mouvement " Pas 
                                de zéro de conduite pour les enfants de 
                                3 ans! " 
                              Le site s'est fortement épaissi 
                                depuis le lancement du mouvement. 
                               L'action de tous permet un recul 
                                du projet de loi. 
                                Il convient néanmoins de rester vigilent 
                                , en particulier sur la possibilité de 
                                non respect du secret professionnel, qui signera 
                                la fin de cette prévention pour laquelle 
                                nous oeuvrons dans la réalité chaque 
                                jour. 
                              Les informations délivrées 
                                par le site http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/ 
                                abordent différents axes de reflexion (analyse 
                                et notes) : 
                              
                                - analyse directe du texte de loi "proposé"
 
                                - analyse de la méthode de l'expertise
 
                                - analyse sur les classifications (...des troubles)
 
                                - analyse sur les risques d'instrumentalisation 
                                  d'un rapport médical
 
                                - analyse sur le dépistage
 
                                -  analyse le développement de programmes 
                                  de prévention
 
                                - analyse sur les psychotropes.
 
                               
                              De nombreux témoignages, 
                                articles de presse, documents officiel, mouvements 
                                en cours..etc, sont sur ce site que nous vous 
                                recommandons. 
                               
                               
                              l'Association 
                                des collectifs enfants, parents, professionnels 
                                (ACEPP) propose un blog ou vous pourrez vous 
                                exprimer. 
                               
                               
                              La 
                                Fondation COPERNIC propose avec son dernier 
                                flash de septembre 2006 (téléchargeable 
                                gratuitement sur leur site) 
                                un texte intitulé : " Surveiller et 
                                Punir : l'exemple du projet de loi "prévention 
                                de la délinquance". Mme Evelyne Sire-Martin, 
                                magistrat, est intervenue lors d'un colloque de 
                                " Pas de zéro de conduite pour les 
                                enfants de 3 ans! " 
                   
                                
                              Exposition 
                                et Vernissage de peintures d'Aomar Lekloum 
                                                        | 
                         
                         
                          |  
                             Du 
                              malaise dans la culture, à la violence dans 
                              la civilisation 
                              La psychanalyse dans le lien social 
                              Marseille (Saint-Charles) 
                              9 et 10 décembre 2006 
                            
                            Simone Molina participe à 
                              l'atelier 
                              "les passions collectives 
                              et individuelles à l'heure du néolibéralisme" 
                              (programme) 
                            Patrick Chemla 
                              qui animera un atelier, lance un collectif et une 
                              pétition 
                              Appel 
                              à l'insurrection des conscience 
                                                          | 
                         
                         
                          |  
                             Vernissage 
                              et présentation  
                             
                            4 
                              livres d'artistes muraux nommés Ribosome 
                              
                              (Vers Montpellier) 
                              Textes 
                              de Jean Verdetti, Gilles Moralon, Simone 
                              Molina 
                              lus et présentés avec divers artistes 
                              (Peinture, musique, photos, céramiques, multimédia, 
                              etc...) 
                            Organisation et Coordination d'Anne 
                              Vanier-Drüssel                            | 
                         
                         
                           
                            Assemblée 
                              Générale 
                              Samedi 25 Novembre 2006 
                              Centre Hospitalier de MONTFAVET 84 140 
                                
                              Présentation  
                                
                              
                             
                            "A son père qui lui 
                              disait :" fais les choses comme elles sont, 
                              fais ce que tu vois", Alberto Giacometti répond 
                              trente ans plus tard: "Je ne sais ce que je 
                              vois qu' en le faisant".  
                              Nous tenterons d ' éclairer l' incidence 
                              de ce dialogue sur l' oeuvre d ' Alberto Giacometti.                                                        | 
                         
                         
                          Echange 
                            autour du livre de Michel Tort 
                            dans le cadre de la préparation d'un colloque 
                            sur l'homoparentalité en 2006, l'association 
                            a proposé une rencontre le 19/11/2005 
                            "la fin du dogme paternel" en 
                            page lectures 
                            en particulier sur le thème "Le père 
                            à l'épreuve de l'homosexualité" | 
                         
                         
                          |  
                             Jacques Broda, invite à une 
                              lecture-débat de son dernier livre. A la 
                              librairie Païdos, Cours Julien (Marseille) 
                              le Jeudi 15 Décembre, à 18 heures 
                              "L'éclipse, 
                              le Choeur de la Savine" Ouvrage Collectif                                                        | 
                         
                         
                          | RENCONTRE 
                            DEBAT avec EDGAR GUNZIG 
                            proposée par Jean François Coudurier | 
                         
                         
                          |  
                             Culture 
                              en danger  
                              Défriche 
                              Compagnie, est la compagnie d'Isabelle 
                              Mounier, qui avait joué l'étrange 
                              poètesse , Agnès Capri, avec sa valise 
                              à poissons, lors du colloque 
                              de Cavaillon, le samedi aprés midi... 
                              Elle a besoin de votre soutien. Si vous le jugez 
                              utile... 
                              Elle a eu le tort de lire un texte sur les liens 
                              entre la politique de la ville et la culture, lors 
                              d'un colloque où était présente 
                              l'adjointe à la culture de sa ville. (Lire 
                              la suite...)                            | 
                         
                         
                          | Pratique 
                            de la folie 
                            L'affaire des psychothérapies : 
                            vers une accréditation du lien social ? | 
                         
                         
                          | Dérive 
                            par Françoise Bloch. "Non, Patrick Le 
                            Lay n'est pas provocateur... | 
                         
                         
                          | Le 
                            heurt du Réel, avec l'oeuvre d'Imre Kertész 
                            Janvier 
                            2005 Jeanne Bernard, psychanalyste (Paris) : 
                            Hôpital 
                            de Montfavet  | 
                         
                         
                          | "Pour 
                            la psychanalyse" Texte de Franck 
                            Chaumont, Roger Fereri et Vincent Pardigon. Membres 
                            de l'Association "Pratiques 
                            de la folie"  | 
                         
                         
                          | « Non 
                            aux logiques de la peur »Un 
                            article du Jeudi 4 mars 2004, de Sylvaine Sidot et 
                            Norbert Hacquard. Forum de Nancy. Ecrits des psychologues 
                            , Jeudi 4 mars 2004 | 
                         
                         
                          "Les 
                            différentes manières d'être français(e)" 
                            Un texte sur les dérives actuelles. 
                            Par Françoise Bloch. | 
                         
                         
                          Exposition 
                             "Traces, 
                            passages"  
                            Michel Noyere: photographies. Clotilde Marceron: textes | 
                         
                       
                       
                      
                         
                          |   | 
                         
                         
                          |  
                             RENCONTRE 
                              du 30 septembre 2006 
                              à propos du collectif " Pas de zéro 
                              de conduite "  
                            Le " Point de Capiton " vous propose 
                              une après-midi de réflexion et d'information 
                              concernant le plan du gouvernement ,actuellement 
                              en chantier, au sujet de la prévention de 
                              la délinquance. 
                              Ce plan s'appuie, entre autre, sur une étude 
                              de l'INSERM prétendant pouvoir pronostiquer 
                              et détecter de futurs délinquants 
                              à partir d'observations de troubles du comportement 
                              d'enfants de 3 ans. 
                              Les notions de " trouble du comportement " 
                              évoquées dans le rapport INSERM sont 
                              au minimum à interroger, et pour certaines 
                              à contester. 
                              La manière dont le gouvernement s'empare 
                              de telles affirmations appelle des réactions 
                              de la part des parents, enseignants, soignants, 
                              professionnels de la petite enfance 
 
                            Lieu et heure : 
                             
                            Le Samedi 30 Septembre de 14h 
                              30 à 18h  
                              Centre Hospitalier Général Henri Duffaut 
                              à Avignon 
                              Amphithéâtre de l'IFSI, 500, chemin 
                              Baigne-Pieds (en face du CHG) 
                            Nous vous invitons à débattre de 
                              ces questions en présence de M.L. 
                              Cadart (médecin PMI) à l'origine 
                              de la pétition " Pas de zéro 
                              de conduite ", de Roland 
                              Gori (professeur de psycho-pathologie à 
                              l'université de Provence), de Michel 
                              Dugnat (pédo-psychiatre Unité 
                              Mère-enfant) et de monsieur Pidoux 
                              (juge pour enfants près le tribunal d'Avignon) 
                             
                     | 
                         
                         
                           
                             
                              RENCONTRE 
                                DEBAT avec EDGAR GUNZIG 
                                proposée par Jean François Coudurier. 
                               
                                
                              SUR SON LIVRE CO ECRIT AVEC ELISA BRUNE 
                                "RELATIONS 
                                D INCERTITUDE"  
                                (cliquez afin de voir le livre) 
                             
                             
                              Le livre d'Elisa Brune et Edgar Gunzig est un livre 
                              à deux voix, deux voies serions nous tenté 
                              de dire, où l'écriture ( récit) 
                              d'une vie se fait en même temps que l'écriture 
                              (réarrangements) d'une autre, non sans que 
                              la première n'ait une incidence sur la deuxième. 
                              Deux voix qui sont déjà métaphore 
                              des deux voies de la vie de(s) (l')auteur(s) 
                              Deux voies d'entrée dans l'écriture 
                              ( écriture d'un livre de vulgarisation scientifique 
                              ) masquant-dévoilant l'autre, ( la vie ( 
                              double) de l'auteur) 
                               
                              Double vie qu'une descente aux abîmes permettra 
                              de révéler ce qu'elle répétait 
                              : la double vie ( espionnage au profit de " 
                              l'orchestre rouge " ) des auteurs de la vie 
                              de notre auteur. 
                              Descente aux abîmes dans les prisons indiennes, 
                              zones de non droit, redoublant une première 
                              descente aux abîmes dans les orphelinats de 
                              Staline à l'age de 13 ans. 
                             C'est là un des moments forts de ce qui 
                              dans ce " roman " peut intéresser 
                              la psychanalyse. 
                              Comment le savoir (vulgarisation scientifique) s'efface 
                              sans cesse , dans ce dialogue à deux voix, 
                              derrière une vérité qui ne 
                              cesse de vouloir se dire. 
                              Comment ce faisant Edgar Gunzig paie sa dette à 
                              l'égard du livre magique qui lui sauva la 
                              vie et la raison dans les orphelinats de Staline. 
                              Livre de mathématique, seule planche de salut 
                              dans un univers mortifère 
                              C'est peut être que , pour suivre Poincarré 
                              " les mathématiques ne savent pas de 
                              quoi elles parlent ni si ce qu'elles disent est 
                              vrai " 
                              Je renverserai volontiers la proposition 
                              Alors, on doit pouvoir parler vrai sans savoir ce 
                              que l'on dit. 
                              Alors on doit pouvoir parler vrai sans que les censeurs 
                              ne repèrent le moindre contenu à ce 
                              que l'on dit. 
                              Alors on doit pouvoir avoir un VRAI-parler ( c'est-à-dire 
                              être sujet) sans véhiculer le moindre 
                              savoir( sur un quelconque objet) ( de quoi rassurer 
                              la censure, y compris l'auto censure) 
                              On doit pouvoir avoir un vrai-parler qui nous constitue 
                              en être de langage. 
                              Que le savoir scientifique, comme le disait Lacan 
                              " ne sache rien de ce qui le motive ", 
                              comme d'ailleurs le moindre de nos petits savoirs 
                              qui (des)ordonnent notre vie, n'enlève rien 
                              au fait que ce savoir qui ne sait rien ( pour continuer 
                              avec Poincarré) sait au moins ceci : que 
                              le sujet existe de penser et que la pensée 
                              mathématique est par excellence ce que Milner 
                              appelle la " pensée sans qualités 
                              " 
                              Edgar Gunzig refit donc à 13 ans avec un 
                              livre de mathématique, dans les " orphelinats 
                              " de Staline ) l'expérience de Descartes 
                              dans son " poêle " : 
                              " Je pense, je suis " 
                               
                               
                              Et comme il avait manifestement le symbolique bien 
                              chevillé au corps, des années plus 
                              tard, en ces lieux de non droit que sont les prisons 
                              des douanes indiennes, où l'on a renoncé 
                              à penser, il continua à penser que 
                              de la loi, du droit il devait bien y en avoir encore. 
                             Que lui-même nomme " bootstrap " 
                              ( en hommage au baron de Münchausen qui en 
                              perdition après une chute dans une tourbière, 
                              eut la vie sauve, alors qu'il s'enfonçait 
                              inexorablement, en tirant sur ses botes ), qu'il 
                              nomme donc " bootstrap " ce que nous appelons 
                              nous ancrage symbolique, nous rappelle le coté 
                              face( à moins que ne ce ne soit le coté 
                              pile) de sa vie, qu'il est physicien, auteur de 
                              travaux d'une portée considérable 
                              sur le " vide quantique " dont les fluctuations 
                              ( du niveau d'énergie) sont susceptibles 
                              d'engendrer l'univers
 
                              Ce qui nous amène à un autre aspect 
                              du livre qui intéresse la psychanalyse : 
                              ce qu'il appelle le " bluff " et que, 
                              (chacun son vocabulaire ) nous appellerions " 
                              fiction " 
                              Si l'on peut aisément " bluffer " 
                              les hommes ( et ce livre en est la preuve ), il 
                              est plus difficile de bluffer la nature. 
                              Mais quand un " coup de bluff " réussit 
                              ( à rendre compte de phénomènes 
                              naturels), on appelle cela " hypothèse 
                              " " théorie " ou " fiction 
                              " ou encore comme Edgar Gunzig " imagination 
                              ". 
                              Il serait déplacé de faire ici ( dans 
                              un roman, une fiction donc) une étude épistémologique 
                              des rapports entre " l'imagination " et 
                              la découverte scientifique. Notons seulement 
                              que ce " roman " témoigne sans 
                              cesse de ce que les oscillations du vide quantique 
                              ne cessent, chez cet auteur, de se superposer aux 
                              oscillations entre " je pense " fut-ce 
                              à vide ( toujours Poincarré), donc 
                              je suis. 
                              Et un " je suis " bien plus chargé 
                              d'existence, mais de l'existence de l'Autre maternel 
                              et qui (qu'on me pardonne) ne pense plus. 
                              Ou bien je pense (rien ) ou bien je suis ( aliéné) 
                              Le " bluff " est donc une manière 
                              de fiction à laquelle on se soumet, créant 
                              le point d'appui qui aurait pu manquer au baron 
                              de Münchausen, s'il n'avait eu des bottes magiques. 
                              La philosophie anglo-saxonne nomme cela langage 
                              " performatif " quand " dire, c'est 
                              faire ". 
                            Ce qui nous intéresse chez Edgar Gunzig, 
                              c'est que son " bluff " dit la vérité, 
                              sa vérité subjective : 
                              Comment sortir du néant où le caprice 
                              de vos créateurs peut vous replonger à 
                              tout instant. 
                              Comment se passer du Big-Bang et du caprice de ces 
                              maudits premiers milliardièmes de secondes 
                              où tout est incompréhensible et peut 
                              partir dans n'importe quelle direction. 
                              Que le savant Edgar Gunzig n'ait rien su de ce qui 
                              le motivait jusqu'à son évasion des 
                              prisons indiennes, le situe au même rang que 
                              chacun d'entre nous. 
                              Qu'il n'en ait rien su fut peut être la condition 
                              de sa recherche sur le passage du presque rien au 
                              quelque chose , Tandis qu'il croulait sous le savoir 
                              de l'art de passer du quelque chose au rien ( le 
                              caprice de l'Autre maternel). 
                              Ce caprice qui l'a entrainé à deux 
                              reprises au fond du gouffre,Edgar Gunzig n'a cessé 
                              de vouloir le déchiffrer, lui faisant le 
                              crédit de n'être pas sans raison.( 
                              il fit toujours confiance à sa mère 
                              )De sorte que les instruments de sa perte furent 
                              les mêmes que ceux de son salut. 
                              Le caprice de l'Autre n'est pas sans raison principe 
                              qui prévalut encore au fond des oubliette 
                              indiennes :Il doit y avoir encore de la raison ( 
                              la constitution ). 
                              
                             Car ce qui animait l'Autre maternel, aussi enigmatique 
                              soit il , Edgar Gunzig savait que c'était 
                              un désir fort.. Je ne comprends pas, mais 
                              je lui fais confiance, je la crédite de ce 
                              que, ce qui l'anime est un désir fort( ce 
                              dont ne peut pas douter le lecteur ). 
                              A quelques équations près ( nombreuses 
                              je suppose ; six mois nuit et jour enfermé 
                              dans son " poêle " à lui) 
                              Edgar Gunzig pourrait utiliser le même langage 
                              pour parler de l'énigme de l'origine de l'univers, 
                              de la sortie du vide quantique, et pour parler de 
                              l'énigme du désir de l'Autre maternel 
                              ( qui appellerait de nombreux multiples des six 
                              mois d'insomnies qui lui furent nécessaires 
                              à la rédaction de sa thèse 
                              ) 
                            Jean François Coudurier 
                              
                           | 
                         
                         
                          |  
                             Franck Chaumon 
                              informe que l'Association Pratiques de la folie 
                              organise un colloque les 19 et 20 novembre, 'Psychothérapie 
                              : vers une accréditation du lien social' 
                              dont vous trouverez l'argument ci dessous : 
                              
                            L'affaire 
                              des psychothérapies :  
                              vers une accréditation du lien social ? 
                             
                              A travers la demande de réglementation de 
                              l'exercice des psychothérapies, on a pu croire 
                              que seule la psychanalyse était concernée. 
                              Elle l'est, mais elle n'est pas la seule et c'est 
                              pourquoi la réponse des psychanalystes a 
                              une portée politique bien au delà 
                              de leur champ. 
                            Tous ceux dont la pratique met en uvre l'indécidable 
                              part subjective, dans leur acte ou dans leur rapport 
                              à l'autre sont virtuellement impliqués 
                              : praticiens de la psychiatrie certes, mais aussi 
                              soignants, enseignants, chercheurs et artistes, 
                              bref tous ceux dont l'acte ne peut se réduire 
                              à l'application d'un savoir. 
                            L' " extraterritorialité " de 
                              la psychanalyse, dans laquelle certains croyaient 
                              résider, est désormais caduque : le 
                              législateur a tranché. Certains, dont 
                              nous sommes, ont revendiqué le refus de toute 
                              réglementation. Mais les analystes dans leur 
                              majorité ont limité leur réponse 
                              à une tactique défensive contre les 
                              manuvres des lobbies. Opposant le corporatisme 
                              analytique à celui des autres, ils se sont 
                              réjouis de ce que l'Etat prenne acte de leur 
                              existence, et leur laisse le champ libre quant à 
                              la reconnaissance des analystes. Ils se risquent 
                              ainsi à une hypothèse optimiste, qui 
                              parie sur le fait qu'une telle onction ne se payera 
                              d'aucune évaluation ni d'aucune accréditation. 
                            Car leur analyse présente un défaut 
                              majeur, celui de se soutenir d'une représentation 
                              anachronique de l'Etat, qui serait extérieur 
                              à ce dont il se soucie de réglementer 
                              l'exercice. C'est méconnaître ce qui 
                              est pourtant sous nos yeux, à savoir que 
                              la psychologie est devenue une des formes majeures 
                              de l'exercice du pouvoir, ou plus exactement qu'elle 
                              représente l'outil essentiel pour la fabrique 
                              des subjectivités adéquates aux pouvoirs. 
                              Dans le champ du travail, de l'école, la 
                              justice ou la santé, une psychologie travaille 
                              à nous dire ce que nous devons être. 
                              Et lorsqu'il y a conflit ou malaise, une psycho-thérapie 
                              désormais s'impose. 
                            Le rapport Cléry-Melin et le rapport de 
                              l'INSERM ont mis l'exercice des psychothérapies 
                              en perspective. On y lit clairement que la réponse 
                              individualisée aux patients (" usagers 
                              "), est une pièce essentielle de l'immense 
                              réseau qui doit concourir au bien commun, 
                              selon des procédures accréditées. 
                              Au-delà des allures de machinerie kafkaïenne, 
                              il faut distinguer la logique de l'ensemble, qui 
                              nous paraît tenir dans l'effacement des actes. 
                              La psychologie du travail nous en montre depuis 
                              longtemps l'efficace avec l'analyse des nouveaux 
                              modes d'organisation qui mettent le " sujet 
                              " au centre du processus. A ceci près 
                              que c'est un sujet dessaisi de l'arbitraire de son 
                              acte. Plus d'acte, mais des protocoles et des schèmes 
                              de comportements, des procédures évaluées 
                              et accréditées. 
                            Ici se fait entendre la profonde affinité 
                              avec la réflexion des chercheurs et des artistes, 
                              quant à l'acte de création ou d'invention. 
                              D'évaluation en accréditation, ne 
                              voit-on pas que c'est de proche en proche le lien 
                              social comme tel qui est littéralement façonné 
                              ? C'est pourquoi l'affaire des psychothérapies 
                              doit conduire à ouvrir à nouveau le 
                              débat sur ce que l'on entend par liberté 
                              et par démocratie. 
                             
                            Le 
                              Site est  sur http://www.pratiques-folie.com/ 
                             
                           | 
                         
                         
                          |  
                             Dérive 
                            Non, Patrick Le Lay n'est pas 
                              provocateur : il dit cyniquement ce que les entreprises 
                              publicitaires savent depuis longtemps. 
                            La polémique fait rage suite aux déclarations 
                              de Patrick Le Lay sur la " disponibilité 
                              du cerveau humain " à la publicité. 
                              En plein été, alors que les téléspectateurs 
                              se prélassent sur le sable ou devant leur 
                              écran - l'un n'excluant pas l'autre d'ailleurs 
                              - Libération, sous la plume de Pierre Marcelle 
                              dans son édition du 17 juillet, rend compte 
                              d'une déclaration de Patrick Le Lay, déclaration 
                              qui ne nous était pas vraiment destinée 
                              : " pour qu'un message publicitaire soit perçu, 
                              il faut que le cerveau du téléspectateur 
                              soit disponible. Nos émissions ont pour vocation 
                              (
) de le détendre pour le préparer 
                              entre deux messages ". 
                            Cette déclaration semble faire scandale 
                              et tout le monde s'en offusque tant elle dénote 
                              d'un grand cynisme dans un pays où la moyenne(1) 
                              des français passe plus de 3 heures/jour 
                              devant son écran de télévision. 
                              Mais outre l'hypocrisie qui consiste à privilégier 
                              l'augmentation de la croissance par la consommation 
                              pour " créer des emplois " tout 
                              en s'offusquant que celle-ci soit l'objet d'une 
                              manipulation des besoins par la publicité, 
                              l'enjeu est d'une autre ampleur et dénote 
                              tout simplement une ignorance de la partie purement 
                              technique des écrans qui nous entourent et 
                              modèlent notre vie quotidienne tant au travail 
                              que dans la sphère privée et publique 
                              ! La séparation des disciplines scientifiques 
                              et l'importance accordée au seul contenu 
                              des émissions nous a fait passer à 
                              côté des effets purement technologiques 
                              dont Hans Jonas nous invitait, voici déjà 
                              trente ans, à nous méfier(2) 
                              . 
                            Alors que certains intellectuels s'interrogent 
                              depuis de nombreuses années sur les méfaits 
                              de la télévision en particulier sur 
                              les enfants, mobilisent la psychanalyse pour nous 
                              expliquer que la télévision a des 
                              effets sur le symbolique (3), 
                              c'est à dire sur le langage, qu'il suffirait 
                              de " commenter les images "(4) 
                              aux enfants qui sont collés devant la TV 
                              bien souvent en l'absence de leurs parents, nous 
                              ne nous interrogeons pas sur les effets tout simplement 
                              techniques des écrans dont nous sommes devenus 
                              dépendants. Simple effet de la division du 
                              travail scientifique ou de la dévalorisation 
                              constante du technique en France ? Il ne m'appartient 
                              pas d'en juger mais il semble effectivement urgent 
                              de s'interroger sur les effets nocifs des écrans 
                              sur la santé des humains et tout particulièrement 
                              sur celle des enfants dont la TV et autres consoles 
                              de jeu et ordinateurs sont devenus les compagnons 
                              de solitude quand leurs parents travaillent. Au 
                              risque de déplaire, pour de nombreux parents 
                              la télévision est la meilleure " 
                              baby sitter " possible, la moins coûteuse 
                              aussi, lorsque aucune politique de la petite enfance 
                              et plus largement de l'enfance ne prévaut 
                              mais est laissée à la " libre 
                              concurrence " des acteurs. La télévision 
                              est donc devenue pour beaucoup d'enfants le seul 
                              mode de socialisation et la seule " fenêtre 
                              " sur un monde de plus en plus violent et mercantile. 
                             
                            Un documentaire helvético-belge (5) 
                              sorti récemment nous fournit quelques éclaircissements 
                              sur cette polémique engagée à 
                              son insu par le PDG de TF1. Je vais tenter d'en 
                              résumer le contenu, renvoyant le lecteur 
                              à exiger que " the Tube " soit 
                              programmé sur les chaînes de télévision 
                              publiques françaises : juste retour des choses 
                              ! L'incitation de Luc Mariot, journaliste à 
                              la Télévision suisse romande, co-auteur 
                              et initiateur de ce documentaire à rechercher 
                              plus précisément les effets (méfaits) 
                              de la télévision, part d'une observation 
                              extrêmement simple : les crises de colère 
                              que provoque chez sa fille de 4 ans, l'arrêt 
                              soudain de la TV ! Ne comprenant pas le comportement, 
                              apparemment aberrant de sa fille, il mobilise alors 
                              toutes les ressources documentaires existantes, 
                              et, associé à Peter Entell, réalisateur, 
                              s'engage dans une recherche documentaire indépendante 
                              et minutieuse en parcourant le monde occidental 
                              pour comprendre les effets de la TV sur l'humain. 
                              Ses premières investigations le conduisent 
                              au Japon, à l'hôpital Joshi Idai où 
                              en 1997, plus de 600 enfants ont été 
                              hospitalisés pour convulsions après 
                              avoir visualisé un dessin animé de 
                              Pokémon : la TV française en a rendu 
                              compte mais a " zappé " sur autre 
                              chose. Il ne faut pas parler des sujets qui fâchent 
                              ! Les médecins hospitaliers japonais l'autorisent 
                              à consulter les encéphalogrammes de 
                              ces enfants : ceux-ci montrent graphiquement l'hypersensibilité 
                              de certains d'entre eux aux ondes produites par 
                              la TV. Ce phénomène n'est d'ailleurs 
                              spécifique ni aux seuls enfants, ni aux seuls 
                              écrans de TV mais concerne tous les écrans 
                              (jeux vidéo, consoles, et autres ordinateurs) 
                              et les humains les plus sensibles aux effets de 
                              la lumière.  
                              La quête de nos investigateurs les conduit 
                              successivement à rencontrer toute une série 
                              d'acteurs plus ou moins influents dans le monde 
                              médiatique, industriel et scientifique : 
                              des médecins japonais, en passant par le 
                              directeur de la TV japonaise, les fabricants de 
                              téléviseurs européens, au temple 
                              de la production publicitaire US, General Electric 
                              (6), ils finissent 
                              par rencontrer les chercheurs américains 
                              qui depuis les années 60 ont travaillé 
                              sur les effets de l'écran cathodique sur 
                              le cerveau humain. Ces recherches financées 
                              par l'industrie publicitaire et la CIA conduisent 
                              Luc Mariot chez le chercheur le plus emblématique 
                              en neuro-biologie dont les travaux font référence 
                              dans le monde bien clos de l'industrie publicitaire, 
                              Herbert Krugman (7). 
                             
                            En effet, depuis la fin des années 60, de 
                              nombreuses recherches ont été faites 
                              aux USA par des neuro-biologistes sur les effets 
                              de la TV sur le cerveau humain et Patrick Le Lay 
                              bien entendu les connaît : c'est précisément 
                              à ces recherches que ses propos font référence 
                              et que sa pratique publicitaire s'accole. Peut-on 
                              reprocher à un grand serviteur du capital 
                              d'être ce qu'il est et d'utiliser à 
                              " bon escient " ce que tous les publicitaires 
                              savent ?  
                            Entrons dans le détail de la démonstration 
                              de Luc Mariot . Tout d'abord intéressons-nous 
                              au simple aspect technique de la production de lumière 
                              que General Electric a fort bien exploré 
                              : les électrons frappent l'écran avec 
                              une tension extrême pour produire de la lumière, 
                              dite reflétée. La différence 
                              entre la lumière naturelle et la lumière 
                              reflétée réside dans le fait 
                              que dans le second cas, le téléspectateur 
                              se " croit " la source de la lumière, 
                              il " devient l'écran " et n'a plus 
                              aucune distance par rapport aux images puisqu'il 
                              s'en croit la source et est enveloppé par 
                              elles. D'où l'effet de fascination que provoque 
                              chez le téléspectateur les images 
                              qu'il visualise : il suffit d'observer un enfant 
                              et la plupart des adultes devant un écran 
                              de télévision pour comprendre qu'ils 
                              SONT DANS l'ECRAN. Les publicitaires ont très 
                              bien compris le message et misent sur l'identification 
                              du téléspectateur aux images qu'il 
                              enregistre, nous allons le voir, à son insu. 
                               
                              Contrairement aux recherches faites par Marshall 
                              Mac Luhan dans les années 70, recherches 
                              prolongées par son fils Eric, le contenu 
                              des émissions n'est pas le seul à 
                              être nocif. Nos politiques qui souhaitaient 
                              limiter l'accès de certaines émissions 
                              aux enfants au prétexte qu'elles étaient 
                              violentes (le rapport Kriegel en témoigne) 
                              ne faisaient que la moitié du chemin. Ils 
                              omettaient les effets de la lumière reflétée 
                              sur le cerveau, ce que les recherches de Krugman 
                              ont démontré à la fin des années 
                              60 : les ondes alpha produites par la lumière 
                              reflétée place le téléspectateur 
                              dans un état très " détendu 
                              ", " relax ", entre la veille et 
                              le sommeil. La lumière reflétée 
                              a donc un effet physiologique sur le cerveau grâce 
                              aux ondes alpha qu'elle produit. Moins le téléspectateur 
                              est actif- ce qui est le cas lorsqu'on regarde une 
                              émission -moins le cerveau travaille et plus 
                              les ondes alpha ont de l'influence. Ainsi, interrogé 
                              sur la dépendance que la télévision 
                              provoque, un des responsables de General Electric, 
                              interviewé par Mariot, s'exprime laconiquement 
                              ainsi : " la TV est le moyen le moins cher, 
                              le plus rapide et le plus facile pour s'évader, 
                              mieux que n'importe quelle drogue ". L'ordinateur 
                              n'échappe pas à ce constat et les 
                              " accros " d'Internet ont déjà 
                              fait leur apparition aux USA : ils sont traités 
                              de la même manière que les dépendants 
                              à la cocaïne. Dont acte dont Patrick 
                              Le Lay résume très bien la teneur 
                              : le cerveau est effectivement alors disponible 
                              à tout message publicitaire ! L'état 
                              de " relaxation " dans lequel nous mettent 
                              les ondes alpha (8)annihile 
                              toute volonté et nous fait nous comporter 
                              comme n'importe quel toxicomane en manque : premier 
                              acte dont il est facile de prendre conscience lorsqu'on 
                              observe combien il est difficile de se saisir de 
                              la télécommande pour cesser une émission 
                              aussi stupide soit-elle ! Deuxième acte qu'Eric 
                              Mac Luhan, prolongeant les travaux de son père 
                              et les disant caduques, explique : chaque côté 
                              du cerveau a sa propre fonction, le côté 
                              gauche s'occupant de la parole et de tout ce qui 
                              est rationnel, le côté droit s'occupant 
                              des émotions ; la TV s'adresse essentiellement 
                              au côté droit du cerveau, c'est à 
                              dire à celui des émotions. Or notre 
                              individualité, notre être privé, 
                              relève essentiellement des émotions 
                              que notre culture occidentale est une des rares 
                              à privilégier en y accordant une valeur 
                              essentielle même si nous sommes censés 
                              être des " êtres rationnels ". 
                              Eric Mac Luhan n'hésite pas à déclarer 
                              que nous sommes en train de perdre ces valeurs de 
                              sensibilité humaine dans la mesure où 
                              la culture qui nous est " distillée 
                              " est une culture de masse - je rajouterais 
                              de plus en plus uniforme mondialement - et que l'on 
                              ne peut pas en même temps développer 
                              son individualité sensible en étant 
                              rendu insensible à ce que le monde nous distille, 
                              en quelque sorte en " dormant ".  
                            Hypnotisés par les écrans qui nous 
                              environnent, comme l'est un renard par le faisceau 
                              lumineux des phares d'une automobile, nous perdons 
                              donc tout à la fois notre capacité 
                              de raisonnement et notre capacité sensible. 
                              Ceci a un nom : une entreprise de manipulation de 
                              type totalitaire ; elle se glisse subrepticement 
                              dans nos esprits en nous endormant gentiment ! La 
                              méthode est " douce " puisqu'elle 
                              nous endort, elle est redoutable dans les effets 
                              qu'elle peut avoir sur notre capacité de 
                              penser, d'agir et de sentir. Le PDG de TF1 n'est 
                              donc pas un provocateur : sa langue a simplement 
                              fourché et son discours ne nous était 
                              pas destiné mais l'était à 
                              ses financeurs. Nous savons maintenant à 
                              quoi nous en tenir. La question reste de savoir 
                              comment nos politiques, si sensibles à la 
                              consommation des citoyens que nous sommes, vont 
                              réagir à de telles informations qu'ils 
                              n'ignoraient certainement pas : ils ont assez de 
                              conseillers pour les en informer. D'ignorants présumés, 
                              seraient-ils les complices de l'entreprise de déshumanisation 
                              en cours ? Ne nous demandons donc plus pourquoi 
                              tant d'enfants sont de simples consommateurs, pourquoi 
                              certains d'entre eux - ainsi que leurs parents - 
                              deviennent obèses : pendant que gentiment, 
                              ils se " détendent " devant les 
                              écrans de toute sorte auxquels ils ne savent 
                              résister, le commerce continue ! 
                             
                              Françoise Bloch  
                              Sociologue, chercheur au CNRS- GRS-Lyon 2 
                            
                            
                            Notes: 
                              1 Moyenne qui 
                              , comme chacun sait ou ne sait pas, ne dit rien 
                              des écarts à la moyenne, les groupes 
                              sociaux n'étant évidemment pas " 
                              égaux " face aux autres " loisirs 
                              " que la société est susceptible 
                              de leur procurer.  
                              2 Hans Jonas, 
                              1990, Le principe responsabilité, Editions 
                              du Cerf (1ère édition allemande en 
                              1973) 
                              3 Dany Robert 
                              Dufour, 2003, L'art de réduire les têtes. 
                              Sur la nouvelle servitude de l'homme libéré 
                              à l'ère du capitalisme total, Denoël. 
                              4 Serge Tisseron, 
                              2002, Bienfaits des images, O. Jacob 
                              5 The Tube, 2003, 
                              Peter Entell(réalisateur) et Luc Mariot, 
                              journaliste à la TSR. 
                              6 Rappelons que 
                              General Electric, outre la place que cette entreprise 
                              occupe dans Advertising Research Foundation, est 
                              l'actionnaire principal de NBC, chaîne de 
                              TV américaine la plus écoutée 
                              et regardée. 
                              7 Herbert Krugman, 
                              neuro-biologiste aujourd'hui retraité, vit 
                              dans le Connecticut. Il est le premier a avoir démontré 
                              à la fin des années 60 l'influence 
                              des écrans cathodiques sur le cerveau humain. 
                              Financé par the Advertising Research Foundation 
                              (le centre de la recherche publicitaire US) dont 
                              il a été aussi administrateur, il 
                              ancre précisément ses recherches dans 
                              la lutte contre le communisme de la fin des années 
                              50 : alliance du politique, de l'économique 
                              et de la recherche, belle association qui semble 
                              faire rêver certains de nos chercheurs et 
                              politiciens français si admiratifs du mode 
                              de financement de la recherche US ! 
                              8 les ondes alpha 
                              ont comme particularité de nous placer dans 
                              un état proche de la relaxation, entre l'éveil 
                              et le sommeil, donc dans un état de très 
                              grande suggestibilité. Elles agissent sur 
                              l'humain tantôt de manière bénéfique, 
                              tantôt nocive selon l'intentionnalité 
                              sous-tendue par le message ou l'image reçus 
                              .  
                            
                           | 
                         
                         
                          |  
                             Le 
                              heurt du Réel, avec l'oeuvre d'Imre Kertész 
                              
                             Janvier 2005 
                              Jeanne Bernard, psychanalyste 
                              (Paris) :  
                              Hôpital de Montfavet. 
                              Salle du Bureau des entrées. 
                                
                             
                              Le thème du Réel travaille en sous 
                              oeuvre depuis plusieurs années les recherches 
                              du Point de Capiton, rappelait Simone Molina en 
                              ouvrant le colloque de Novembre 2003 à Cavaillon. 
                              Cela continue! Et du coup pose la question : Pourrait-il 
                              en être autrement ? 
                              Entre Réel et poésie, quels chemins, 
                              quels rapports? En posant entre ces deux termes 
                              une "margelle", un lieu nous était 
                              ouvert, espace d'invention où risquer l'advenue 
                              des mots, en lisière du vide, libre cours 
                              aux trouvailles de la poésie... 
                              Mais il existe d'autres abords du Réel dont 
                              la brutalité extrême sidère 
                              le sujet, et dont la meurtrissure sans terme, sans 
                              lieu, sans mots "ne cesse de ne pas s'écrire." 
                              C'est le versant du trauma. 
                              Avec l'oeuvre de Imre Kertész, je tenterai 
                              de restituer ce qui ne peut se dégager qu'après 
                              coup : Un chemin , entre le Heurt du réel 
                              -innommable- et, avec ses temps morts, ses effacements, 
                              ses tourments, ses relances, la gésine d'une 
                              écriture. Je me limiterai le plus possible 
                              à "ETRE SANS DESTIN", le premier 
                              livre, et à EUREKA, discours de Imre Kertész 
                              à la réception du prix Nobel, en décembre 
                              2002. Jeanne Bernard  
                             
                               
                                " Car j'ai l'impression qu'en pensant 
                                  à l'effet traumatisant d'Auschwitz, je 
                                  touche les questions fondamentales de la vitalité 
                                  et de la créativité humaines ; 
                                  et en pensant ainsi à Auschwitz, d'une 
                                  manière peut-être paradoxale, je 
                                  pense plutôt à l'avenir qu'au passé. 
                                  "  
                                  Imre Kertész. 
                                 
                               
                             
                            Le discours de Imre Kertész "EUREKA" 
                              à la réception du prix Nobel, en décembre 
                              2002 est diponible ici. 
                           | 
                         
                         
                          | Les 
                            différentes manières d'être français(e) 
                             
                             Voici telles que formulées 
                              dans le document administratif pour le renouvellement 
                              d'une carte d'identité, les différentes 
                              manières d'être français(e) 
                              : une coche est prévue comme devant être 
                              remplie face à chacune de ces " possibilités 
                              " d'être français(e). 
                              
                            Alors que sévit actuellement en France un 
                              vif débat sur la nécessité 
                              de " restaurer " la laïcité 
                              républicaine dans les établissements 
                              scolaires publics à propos de jeunes filles 
                              musulmanes portant foulard. Alors que nos représentants 
                              politiques de tous bords tentent, sous la pression 
                              de lobbys de différentes obédiences, 
                              de savoir s'il faut ou non légiférer 
                              pour empêcher tout signe ostentatoire d'appartenance 
                              religieuse. 
. pendant ce temps, dans les mairies 
                              sur le fronton desquelles le slogan républicain 
                              " liberté, égalité, fraternité 
                              " est inscrit en toutes lettres, le renouvellement 
                              de la carte d'identité nationale témoigne 
                              d'une curieuse façon de concevoir la nationalité 
                              française. Confrontée au renouvellement 
                              de ma pièce d'identité, j'ai découvert 
                              avec consternation qu'aujourd'hui, en France, il 
                              y a au moins 10 manières, non exclusives 
                              les unes des autres, d'être français(e), 
                              lesquelles témoignent d'une confusion de 
                              plus en plus grande entre droit du sol , droit du 
                              sang, droit de l'alliance et droit " affinitaire 
                              " ou électif [1]. Or la loi française, 
                              concernant l'appartenance nationale, distingue deux 
                              modalités exclusives l'une de l'autre : français 
                              ou étranger[2]. .  
                            En effet, le document administratif qui est soumis 
                              à tout(e) français(e) venant renouveler 
                              sa pièce d'identité se présente 
                              sous plusieurs rubriques : l'une concerne les éléments 
                              de sa propre identité légale dont 
                              sa situation matrimoniale, une autre porte sur sa 
                              filiation , en particulier l'origine nationale de 
                              son père et de sa mère, enfin la dernière 
                              traite des " 10 manières d'être 
                              français (e) " : par un tri croisé, 
                              sélectif et de surcroît nominatif, 
                              il pourrait être déduit de ce simple 
                              formulaire administratif la " pureté 
                              " de la nationalité française 
                              et en seraient alors écartés ceux(celles) 
                              considéréEs " indésirables 
                              " comme français. Ainsi, par un acte 
                              apparemment bureaucratique, la manière dont 
                              est renouvelée la carte d'identité 
                              pose de nombreuses questions : quel amalgame fait-on 
                              entre la nationalité d'origine - repérable 
                              par celle du père ou de la mère -, 
                              l'appartenance " communautaire " et l'appartenance 
                              religieuse que l'on pourrait " déduire 
                              " des origines nationales " ethnicisées 
                              " ? quel est ce mythe de l'origine que l'on 
                              perpétue ainsi en enfermant le/la citoyen(ne) 
                              français(e) dans son origine - c'est à 
                              dire dans celle de son père ou de sa mère 
                              - réduite à une appartenance communautaire 
                              ou " ethnicisée " voire religieuse 
                              ? Enfin, jusqu'à quand, est-on considéréE 
                              d'origine étrangère ? 
                            Que signifie ce fichier administratif et nominatif 
                              en cours de constitution dans les coulisses bureaucratiques 
                              de la " raison " d'Etat ? Quelle utilisation 
                              peut en être faite par nos gouvernants dont 
                              on sait combien ils sont de passage et peuvent d'un 
                              jour à l'autre - le 21 avril 2002 en témoigne 
                              - laisser la place à d'autres édiles 
                              dont la " pureté " de l'origine 
                              est le fond de commerce depuis des années 
                              ? Cette pratique et les utilisations qui peuvent 
                              en être faites à tout moment - croisement 
                              de fichiers nominatifs, tris de population dont 
                              " l'origine " étrangère 
                              serait désormais non conforme à un 
                              nouveau " statut " de la nationalité 
                              et de son obtention - sont proprement scandaleuses 
                              dans un état de droit où l'égalité 
                              entre citoyen(ne)s est affirmée constitutionnellement 
                              mais bafouée dans la réalité 
                              administrative. 
                            Je n'ai pas manqué de soulever ces questions 
                              en demandant une photocopie du formulaire administratif, 
                              photocopie qui me fut refusée au prétexte 
                              que ce formulaire est " interne " à 
                              l'administration alors qu'il m'a suffit d'aller 
                              le rechercher sur le site web du Service Public 
                              pour me le procurer. Mais de quelle possibilité 
                              de réagir peut bénéficier un 
                              quelconque citoyen français dont la proximité 
                              aux rouages administratifs est de facto un rapport 
                              de domination " légal " et qui 
                              donc, s'exécute sans protester et remplit 
                              l'ensemble des rubriques qui constituent, de facto, 
                              un fichier central des origines des français 
                              ?  
                            Ce constat accablant dénote plus que n'importe 
                              quel discours la dérive administrativo-bureaucratique 
                              en France et la stigmatisation croissante d'une 
                              partie des citoyenNEs françaisEs selon leur 
                              origine dont ils ne devraient pas avoir à 
                              décliner les différentes composantes 
                              lorsqu'ils viennent renouveler leur carte d'identité 
                              " nationale ". 
                            
                            [1] Manières incluses dans le formulaire 
                              administratif que je joins en annexe à ce 
                              texte. 
                              [2] Hervé Le Bras, 1998, Le démon 
                              des origines : démographie et extrème 
                              droite, Ed. de l'Aube 
                            
                            Françoise BLOCH (Chercheur au CNRS- Université 
                              Lyon 2) 
                           | 
                         
                         
                          |  
                             Ecrits 
                              des psychologues , Jeudi 4 mars 2004 
                            Forum de Nancy, 
                              intitulé « Non 
                              aux logiques de la peur ».  
                               
                             
                             Un article du Jeudi 4 mars 2004, de Sylvaine 
                              Sidot et Norbert Hacquard. 
                              Forum de Nancy: « Non 
                              aux logiques de la peur ». 
                            L'Agence Lacanienne de Presse 
                              a donné deux textes rédigés 
                              à partir des interventions à ce, de 
                              Sylvaine Sidot et de Norbert Hacquard , ainsi que 
                              le débat qui a suivi.  
                               
                            1 - Nouvelles stratégies 
                              de la « Gouvernance »  
                            Nous avons vu au mois doctobre, 
                              au nom de la sécurité du public, un 
                              député stigmatiser la présence 
                              de charlatans dans la pratique des psychothérapies. 
                              À partir de là, on sest aperçu 
                              que ce nétait que la pointe dun 
                              iceberg, et quil y avait derrière toute 
                              une politique, appuyée sur un nombre considérable 
                              de rapports.  
                            Ce nest pas un cas 
                              isolé, cest lapplication dune 
                              nouvelle stratégie de « gouvernance 
                              ». Celle-ci consiste à prendre appui 
                              sur un droit des patients ou sur une demande des 
                              usagers, notamment celle des associations de parents. 
                              Ce droit et cette demande sont utilisés comme 
                              arguments dautorité pour justifier 
                              la mise en route de rapports dexpertise sur 
                              une question précise (cf. le rapport de lInserm). 
                              Ce dispositif au coup par coup est fait pour masquer 
                              ce dont il sagit en fait : une politique de 
                              grande ampleur, qui étend ses ramifications 
                              dans différentes institutions, notamment 
                              entre le ministère de la Santé et 
                              celui de lÉducation nationale, qui 
                              sinsinue partout, faisant disparaître 
                              les frontières public/privé.  
                            Autre stratégie : 
                              mettre le minimum dans les textes de loi ; sen 
                              remettre pour lessentiel aux décrets 
                              dapplication ; là, faire jouer les 
                              rapports dexperts.  
                            Voici donc comment procède 
                              aujourdhui la « Gouvernance ». 
                              Elle met en avant la nécessité de 
                              répondre au souci de sécurité 
                              et de garantie des citoyens par la loi, et par ce 
                              biais elle introduit de « pratiques de bonne 
                              conduite » soumises à accréditation 
                              par une généralisation de lévaluation. 
                              Concernant le champ psy, on peut prévoir 
                              les conséquences suivantes :  
                            1 - la liberté de 
                              choix des citoyens quant à leur psychothérapeute 
                              sera réduite ;  
                              2 - les praticiens se verront contraints de ne proposer 
                              que des pratiques thérapeutiques évaluables 
                              et reconnues par les experts. Nétant 
                              pas évaluable selon ces procédures, 
                              la psychanalyse est la première visée. 
                               
                            Cette politique de santé 
                              publique est soutenue par lAcadémie 
                              de médecine et un certain nombre duniversitaires 
                              qui comptent regagner ainsi le pouvoir quils 
                              avaient perdu dans le champ de la psychiatrie. Elle 
                              est mise en ºuvre depuis plusieurs années 
                              déjà par les conseillers techniques 
                              du ministère de la Santé.  
                             
                              2 - Le « parler creux » et limposition 
                              dune langue bureaucratique  
                            Les mises aux pas sexercent 
                              par la transformation des usages de la langue.  
                            Avec le rapport Inserm, il 
                              sest agi de changer la signification du mot 
                              « psychothérapie » afin de lintroduire 
                              dans le champ de la santé publique. La conséquence 
                              directe sera de rendre illégale toute « 
                              pratique psy » ne se présentant pas 
                              sous des modalités évaluables selon 
                              les critères utilisés par le rapport 
                              de lInserm.  
                            La réduction de la 
                              santé mentale à la santé publique 
                              provoque la disparition de la particularité 
                              du psychisme comme irréductible à 
                              lorganisme. Elle permet de produire à 
                              la place de la définition relationnelle de 
                              la psychothérapie, « espace de liberté 
                              de paroles dans un cadre sécurisant permettant 
                              la confiance en un professionnel qui tiendra le 
                              coup quelle que soit la parole prononcée 
                              », une technique de réadaptation proposant 
                              « des bonnes conduites ».  
                            Après avoir rayé 
                              lancrage historique et sémantique auquel 
                              se référait la majorité des 
                              psychothérapeutes, linscription dune 
                              nouvelle signification devient possible dans le 
                              code de la santé publique. Le préfixe 
                              « psy » tombe, la thérapie sadresse 
                              maintenant à des malades. On comprend ainsi 
                              la justesse de la position de J.-A. Miller proposant 
                              de faire vivre ce champ « psy ».  
                            On ne parlera plus de folie, 
                              ni de psychiatrie, mais de troubles mentaux et de 
                              souffrance mentale. Un énurétique 
                              devient un malade mental. Tous les « mal-êtres 
                              » des vivants-parlants deviennent des troubles, 
                              et peuvent donc être soignés par des 
                              TCC (techniques cognitivo-comportementales), avec 
                              un certain nombre de séances. Il ny 
                              aura plus dhôpitaux psychiatriques, 
                              mais des réseaux détablissements 
                              qui vont mutualiser leurs moyens.  
                            Ces réseaux sont prévus 
                              dans le plan « Hôpital 2007 », 
                              qui prévoit déjà des services 
                              pour les adolescents « suicidants », 
                              obèses, anorexiques
 Cette organisation 
                              en réseau provoque sans bruit la disparition 
                              des frontières entre la fonction publique 
                              et lentreprise privée, chacune devant 
                              se réorganiser par rapport au financement 
                              par lactivité.  
                            Les psychiatres organisateurs 
                              auront sous leurs ordres un panel de professionnels 
                              qui deviendront ainsi des paramédicaux. Les 
                              psychologues également. Ils devront avoir 
                              un diplôme dÉtat, diplôme 
                              qui pourrait bien être celui dune formation 
                              aux TTC proposée dans les Facultés 
                              de médecine. Ce diplôme les autorise, 
                              sils satisfont à la préparation, 
                              à sinscrire sur une liste daptitude. 
                              Les psychologues deviendraient ainsi larmée 
                              de réserve de la psychiatrie.  
                            Si un patient ne veut pas 
                              suivre ces techniques, le rapport Pier-Roland prévoit 
                              de ly contraindre.  
                            Ainsi sétablit 
                              un contrôle psychique indirect généralisé 
                              sur tous les citoyens par la menace, la peur et 
                              la sanction, ainsi quun contrôle des 
                              métiers par réduction de lespace 
                              de liberté de leur usage.  
                             
                              3 - Débat  
                            Un débat a suivi, 
                              qui a permis déclairer certains raccourcis 
                              pour éviter dopposer certains « 
                              psys » à dautres.  
                            « Nous sommes tous 
                              en danger », remarque une psychiatre. Il y 
                              a urgence à faire le point sur comment chacun 
                              est rattrapé dans sa pratique professionnelle 
                              par lexcès de légifération 
                              et par la standardisation.  
                            Une autre énonce : 
                              « Quand on veut éliminer lhétérogène, 
                              cest, socialement le début de toutes 
                              les exclusions ; psychiquement, cest organiser 
                              la mort, léviction de ce qui dérange 
                              : le désir. »  
                            « Cest lexercice 
                              libre qui est en danger », souligne une troisième. 
                               
                            Les marges de manoeuvre diminuent, 
                              voire disparaissent. Ce qui est apparent pour les 
                              métiers de la santé, le devient également 
                              dans le cadre éducatif et dans la fonction 
                              enseignante.  
                            Il en va de même à 
                              lANPE, comme certains ont pu en témoigner. 
                              Dans les bilans de compétence, on nie la 
                              personne et « son souci » au profit 
                              des informations quon lui extorque. Les procédures 
                              utilisées (questionnaires
) rendent 
                              nul lintime du désarroi, et transforment 
                              en informations fixées des énonciations 
                              qui nauraient à être quéphémères. 
                               
                            Dans lenseignement 
                              primaire, secondaire, agricole, le recours aux pratiques 
                              artistiques nest pas renouvelé, parce 
                              que non rentable par rapport aux études. 
                              Une enseignante en art plastique a fait part de 
                              son émoi : « Sil y a suppression 
                              de ces projets, les écarts scolaires vont 
                              encore se creuser, car pour certains élèves, 
                              faire autre chose que du scolaire, ça les 
                              sauvait, si ça nest plus possible, 
                              la violence peut augmenter. »  
                            Lecture a été 
                              faite de larticle 11 du projet de loi de prévention 
                              de la délinquance, qui prévoit que 
                              « chacun des professionnels intervenant au 
                              bénéfice de personne présentant 
                              des difficultés sociales, éducatives 
                              ou matérielles, devra avertir le maire, responsable 
                              en titre de la collectivité, et communiquer 
                              tous renseignements et documents nécessaires 
                              à laccomplissement de leur mission 
                              ». C'est explicitement un appel à la 
                              délation.  
                               
                           | 
                         
                         
                          |  
                             "Pour 
                              la psychanalyse" Texte de Franck 
                              Chaumont, Roger Fereri et Vincent Pardigon. 
                              Membres de l'Association "Pratiques 
                              de la folie"  
                            L'amendement Accoyer, visant 
                              à réglementer l'exercice des psychothérapies 
                              a suscité l'opposition de l'ensemble des 
                              psychanalystes français. Il faut expliquer 
                              pourquoi et montrer en quoi la question soulevée 
                              concerne la société dans son ensemble. 
                            Avant toute chose, il faut 
                              faire un constat : l'exercice de la psychanalyse 
                              en France n'a jusqu'ici jamais été 
                              réglementé. 
                              Cela mérite d'être souligné 
                              car après tout, la chose n'allait pas de 
                              soi si l'on en juge par le fait que nombreux ont 
                              été ceux - médecins ou représentants 
                              des pouvoirs publics - qui ont formulé le 
                              désir de mettre fin à cette exception, 
                              au nom d'arguments qui étaient les mêmes 
                              que ceux qui sont formulés aujourd'hui. Il 
                              y avait à cette situation singulière 
                              des raisons puissantes, qui tenaient certes à 
                              la vitalité de la psychanalyse elle-même, 
                              mais tout autant à l'organisation sociale 
                              dans son souci de ménager des espaces privés. 
                              Que la pratique psychanalytique ait été 
                              ainsi respectée a témoigné 
                              d'une certaine modalité du lien social, c'est 
                              à dire participait d'une certaine fiction 
                              de la liberté. 
                            1) Un monde nouveau.C'est 
                              pourquoi la question qui est posée à 
                              présent n'est en rien réservée 
                              aux psychanalystes. Il ne s'agit pas simplement 
                              de leur cadre d'exercice, c'est à dire d'une 
                              dimension technique voire éthique de leur 
                              pratique, il y va d'un changement dans le lien social. 
                              Si la psychanalyse se tenait jusqu'ici dans les 
                              territoires protégés de l'espace privé, 
                              la voici exposée à présent 
                              que les pouvoirs s'investissent de plus en plus 
                              dans la réglementation des rencontres humaines. 
                              Evaluer, garantir, contrôler ce qui se passe 
                              entre les hommes au titre des " relations " 
                              fait partie des nouveaux modes de gestion. 
                              Marche après marche, avec toute la complexité 
                              des interférences entre le bon sens et les 
                              calculs les plus aveugles, s'est progressivement 
                              mis en place un ordinaire de la surveillance d'autrui. 
                              Peu de champs sont épargnés par cet 
                              attrait du prévenir, soigner et punir. Une 
                              extraordinaire machinerie, constituée de 
                              spécialistes en petites choses et d'audits 
                              en tous genres, dessine une toile de fond en perpétuelle 
                              évaluation de ses propres rationalisations, 
                              machinerie qui n'en finit pas de s'avancer de plus 
                              en plus ouvertement en se parant du monopole d'un 
                              pragmatisme indiscutable. Cette pente est d'autant 
                              plus étonnante dans sa progression que nul 
                              n'y croit sérieusement et pourtant, d'une 
                              certaine manière, tout le monde y adhère 
                              Si les psychanalystes ont à répondre 
                              au nom de la psychanalyse, ils ne peuvent le faire 
                              qu'en contribuant à énoncer l'enjeu 
                              social qui se dessine aujourd'hui, ce qui n'est 
                              pas chose aisée. Une chose est claire cependant 
                              : ce n'est pas en organisant leur défense 
                              sur le mode corporatiste - c'est à dire en 
                              se faisant reconnaître comme corps - que les 
                              psychanalystes seront à hauteur de la tâche. 
                              Le jeu des oppositions corporatives - psychanalystes, 
                              psychothérapeutes, psychiatres, psychologues 
                              - et de leurs différents groupes de pression 
                              - associations, organismes de formation, chaires 
                              universitaires - détourne de l'essentiel, 
                              à savoir l'analyse des enjeux contemporains. 
                            - Le nouveau monde de l'évaluation 
                              des rapports humains 
                            Le fait nouveau et massif 
                              dont il faut partir est le suivant : le développement 
                              considérable des techniques psychologiques 
                              est devenu un enjeu de pouvoir. La parole est désormais 
                              obligatoire (prescrite) pour toutes les victimes 
                              de ce que Freud nommait malaise dans la civilisation 
                              et qui a désormais pris le nom de traumatisme 
                              généralisé. A cette aune, les 
                              frontières du privé et du public sont 
                              devenues caduques, les désordres sexuels 
                              dans les familles doivent être traités 
                              tout comme les harcèlements au travail, les 
                              criminels doivent être soignés par 
                              la parole tout comme les victimes doivent dire leur 
                              traumatisme et faire leur deuil. C'est non seulement 
                              la souffrance, mais aussi la santé (mentale) 
                              qui devient l'objet d'une sollicitude sous surveillance. 
                              Si l'on prend la mesure du fait que les conflits 
                              dans la famille, l'école, le travail, la 
                              prison ont été progressivement changés 
                              en troubles psychologiques, il ne faut pas s'étonner 
                              que leur traitement devienne une affaire d'Etat. 
                              C'est à dire affaire de gestion soumise à 
                              évaluation. 
                               
                            - Evaluation des pratiquesComme 
                              on sait, il ne s'agit plus aujourd'hui de la reconnaissance 
                              d'un statut de psychothérapeute, mais de 
                              celle d'une pratique psychothérapeutique. 
                              Ce glissement n'est en rien fortuit, car il participe 
                              d'une mutation de la gestion du social qui se répand 
                              rapidement. 
                              Traditionnellement, c'est le statut professionnel 
                              qui ouvre droit à la possibilité des 
                              actes. Un médecin, un psychologue reçoivent 
                              à l'université une formation qui, 
                              une fois validée, leur permet d'exercer sous 
                              la garantie d'un titre, et ce quel que soit l'acte 
                              qu'ils effectueront dans les règles de l'art. 
                              En tant que médecin, en tant que psychologue 
                              il leur appartiendra de décider du choix 
                              et du moment de leur technique. A l'inverse, l'isolement 
                              d'une pratique réglementée et évaluée 
                              prédéfinit une séquence d'actes 
                              et la soumet à protocoles et procédures 
                              rendant secondaires les diplômes et qualifications 
                              professionnelles de l'acteur. Ceci se constate désormais 
                              particulièrement dans le champ de la médecine 
                              où les actes sont de plus en plus isolés, 
                              comptabilisés, financés voire judiciarisés. 
                               
                              La conséquence en est une séparation 
                              des acteurs de ce qui est désormais désigné 
                              en terme de produit ou de service, et un dépérissement 
                              de la responsabilité professionnelle qu'elle 
                              soit médicale ou pas. L'implication dans 
                              l'acte est le fait de l'auteur qui, en ajoutant 
                              sa part de création, dépasse la simple 
                              répétition technique et fait de cet 
                              acte un temps singulier. Ce dont témoigne 
                              la formule d'homme de l'art, qui donne à 
                              entendre ce qui s'oppose à la dérive 
                              d'une évaluation réduite au respect 
                              formel des procédures techniques et à 
                              une responsabilité restreinte à sa 
                              dimension juridique. La médecine, comme question 
                              du vivre ensemble disparaît du débat 
                              public, comme on a pu le constater avec la gestion 
                              de la crise dite de la canicule.  
                              Le rapport Cléry-Melin pour la psychiatrie 
                              démontre clairement à quoi aboutit 
                              une telle logique lorsqu'elle envisage l'articulation 
                              réglée de la gestion des réponses 
                              techniques. Il permet de constater que cette modalité 
                              évaluative de pratiques découpées 
                              selon leur objet symptomatique prédéterminé 
                              est profondément homogène avec le 
                              pragmatisme dans la théorie : le DSM en psychiatrie 
                              est parfaitement adéquat à cet instrument. 
                              C'est pourquoi certains psychanalystes se trompent 
                              lorsqu'ils croient opportun de demander leur participation 
                              à la définition de telles pratiques, 
                              au motif qu'il y aurait des effets psychothérapiques 
                              à certains actes analytiques. Il n'est pas 
                              possible d'accepter une telle logique sans entériner 
                              la coupure qu'elle institue entre l'acte et son 
                              produit, rejetant la question de l'acteur, soit 
                              celle de son désir et en ce sens de sa responsabilité, 
                              au titre de simple supplément à gérer 
                              par Comité d'éthique interposé. 
                               
                            - Hiérarchie des actesL'évaluation 
                              d'une pratique suppose que l'on puisse en déterminer 
                              la finalité, elle est indissociable d'une 
                              logique des biens. Il n'est pas surprenant qu'elle 
                              se double d'une échelle de valeurs qui permet 
                              de hiérarchiser les indications, distinguant 
                              la véritable souffrance pathologique des 
                              simples bleus à l'âme. De l'évaluation 
                              à la discrimination de la demande il n'y 
                              a qu'un pas, comme on peut le lire dans le rapport 
                              cité où la question est posée 
                              de faire un choix entre pathologies graves et souffrances 
                              ordinaires.  
                              Selon cette hiérarchie, le sérieux 
                              de la pathologie serait bien sûr sous garantie, 
                              médicale en dernier ressort comme il se doit. 
                              Quand on sait l'évolution actuelle de la 
                              psychiatrie et de son enseignement, il faut répliquer 
                              que le sérieux est plutôt du côté 
                              de la psychanalyse, mais ce n'est pas le même. 
                              C'est celui qui a fait que Freud n'a pas reculé 
                              devant la mise en cause de l'hystérie, celui 
                              de Lacan invitant ses élèves à 
                              faire de même devant la psychose. Celui qui 
                              pose en premier lieu non pas le savoir évalué 
                              par anticipation mais la parole singulière, 
                              à chaque fois singulière de qui cherche 
                              un Autre à qui s'adresser. Si une société 
                              se juge à la manière qu'elle a de 
                              faire place à la folie, l'exclusion de la 
                              psychanalyse pour les plus désorientés 
                              au nom de leur pathologie est de sinistre augure. 
                               
                            2) La psychanalyse saisie 
                              au vif la réaction massive des psychanalystes 
                              contre l'amendement Accoyer a montré qu'ils 
                              ont clairement perçu que c'est l'existence 
                              même de la psychanalyse qui était en 
                              péril. La très grande force de la 
                              communauté des analystes tient au fait que, 
                              chacun se réclamant de Freud qui a pris à 
                              ce sujet des positions sans ambiguïté, 
                              c'est de la fidélité à son 
                              enseignement qu'il s'agit. Les psychanalystes ont 
                              su le faire entendre, d'où la surprise et 
                              le recul des pouvoirs publics et un écho 
                              favorable de l'opinion. 
                              Suppression pure et simple de l'amendement Accoyer, 
                              tel a été le mot d'ordre implicite 
                              de ce premier temps. 
                            Malheureusement dans un deuxième 
                              temps, le souci tactique, les divisions intestines 
                              voire la fascination de la représentativité 
                              sous garantie ont dissout cette force compacte, 
                              et instauré la confusion. Négocier 
                              un peu beaucoup et pour certains passionnément, 
                              avec qui et surtout contre qui telle a été 
                              la valse de ce deuxième temps.  
                              Il faut absolument revenir à des positions 
                              de principe. Si l'on accepte l'idée que la 
                              toile de fond du débat est constituée 
                              par la gestion des rapports humains appréhendés 
                              comme relations psychologiques, on en déduira 
                              qu'il s'agit de savoir si la psychanalyse s'oppose 
                              dans son essence à cette modalité 
                              du lien social ou non. Si l'on admet que la médecine 
                              et la psychologie ont été déjà 
                              largement mises à contribution dans cette 
                              nouvelle gestion, on se demandera si la psychanalyse 
                              y a été impliquée ou pas. 
                               
                            La réponse est nette, 
                              et c'est pourquoi le choc est si violent.  
                            1) la psychanalyse s'est 
                              définie en se distinguant de la médecine 
                              et de la psychologie. 
                              Quels qu'aient été les liens de Freud 
                              avec la médecine et la psychologie de son 
                              temps, c'est pour des raisons décisives et 
                              non pas contingentes qu'il s'est attaché 
                              à distinguer la psychanalyse de ces deux 
                              champs. Sa position par rapport à l'analyse 
                              profane en découle. 
                               
                            2) La psychanalyse dans sa 
                              formation et son exercice est restée en France 
                              fidèle à ses principes de fondation. 
                              (On peut aisément constater à l'inverse 
                              que la formation des médecins est peu a peu 
                              vidée de sa filiation hippocratique).Tel 
                              est le noyau dur, qu'il ne faut pas confondre avec 
                              le problème que pose l'extension considérable 
                              de la pratique des psychanalystes dans les institutions 
                              de soins et d'enseignement spécialisé, 
                              qui n'a jamais été véritablement 
                              pensé comme tel par les associations de psychanalystes. 
                              La psychologisation de la société 
                              à laquelle ont participé de nombreux 
                              psychanalystes, naïvement ou pas, hors l'exercice 
                              rigoureux qu'ils maintenaient en effet dans leur 
                              cabinet, est un fait dont ils ne peuvent se désintéresser. 
                              Il leur revient à présent en boomerang. 
                              Mais cela ne doit pas les détourner, par 
                              culpabilité ou par crainte, de tenir ferme 
                              sur les conditions d'exercice de la psychanalyse 
                              stricto sensu. Encore une fois c'est une chance 
                              et une force que cela ait été possible 
                              jusqu'à ce jour, et la considération 
                              de ce qu'il en est à l'étranger impose 
                              de prendre la menace au sérieux. 
                            C'est de ce point de vue, 
                              et de ce point de vue seulement qu'il faut aborder 
                              la question des non-non. Ce n'est évidemment 
                              pas un hasard si la question des non-médecins, 
                              non-psychologues a été posé 
                              à propos des psychothérapies. Car 
                              cette difficulté n'a été isolée 
                              comme telle dans sa rigueur que par Freud, et par 
                              personne d'autre. La psychanalyse est donc strictement 
                              concernée comme telle à cet endroit, 
                              et il faut comprendre qu'en discuter à propos 
                              des psychothérapie n'est que le premier pas. 
                              Cet enjeu est hélas dissout comme tel dans 
                              le texte de " l'amendement de l'amendement 
                              ". 
                              Là encore, malgré son souci de reconnaissance 
                              par ses pairs et de notoriété dans 
                              la société, on sait que le médecin 
                              Freud a pris une position sans aucune ambiguïté 
                              quant à la garantie supposée qu'apporterait 
                              la qualification reconnue par la faculté 
                              de médecine en particulier. Si cette position 
                              découlait de la stricte application des principes 
                              de la cure à la formation des psychanalystes, 
                              il reste qu'heureusement il a pris soin de se prononcer 
                              très explicitement, en opposition non seulement 
                              avec certaines autorités de son temps mais 
                              avec des analystes prêts à passer sous 
                              les fourches caudines de la médecine. Son 
                              texte n'a pas pris une ride. 
                              La psychanalyse est profane ou elle n'est pas. 
                              Mais il faut aussitôt ajouter que si la psychanalyse 
                              se distingue radicalement de la médecine 
                              et de la psychologie, elle n'en reste que davantage 
                              concernée par la folie. 
                              Le fait de sa différence n'a jamais signifié 
                              pour Freud qu'elle doive déserter le champ 
                              du soin. C'est au contraire parce qu'il pensait 
                              que seule la psychanalyse était une " 
                              thérapeutique causale " c'est à 
                              dire qu'elle ne s'en tenait pas au remaniement plus 
                              ou moins confortable des symptômes que son 
                              champ restait, aussi, celui de la folie. Il convient 
                              de le rappeler à tous ceux qui voudraient 
                              la limiter au territoire convenu des " bleus 
                              de l'âme ". Céder sur ce point 
                              c'est accorder en négatif la délimitation 
                              d'un espace réservé pour la psychanalyse, 
                              au sens de la réserve d'indiens.  
                              La psychanalyse est une pratique qui consiste à 
                              suivre le fil d'une parole sans l'anticiper d'un 
                              quelconque savoir. Elle s'instaure comme échappée 
                              devant toute assignation à ce qu'il y ait 
                              une réponse concertée face à 
                              la folie, qu'elle soit hystérique ou délirante. 
                              L'uvre de Freud est indissociable de la création 
                              d'un espace où se transmet cette question 
                              inaugurale posée par l'hystérique 
                              à l'adresse des savoirs d'anticipation, elle 
                              interdit de construire une science des rêves 
                              en dehors de la parole singulière de chaque 
                              rêveur. Freud a eu le génie de soutenir 
                              que le transfert de cette question dans son savoir 
                              en construction ne pouvait être qu'une signification 
                              en transit. 
                              C'est pourquoi en tant que telle, la psychanalyse 
                              s'oppose à toute perspective d'évaluation. 
                              C'est aussi la raison pour laquelle la formation 
                              des psychanalystes reste une question ouverte. Il 
                              faut le souligner, la question du devenir analyste 
                              n'est pas réglée, en tous cas pour 
                              un nombre important de psychanalystes. Il n'y a 
                              pas si longtemps, c'est sur ce qu'il considérait 
                              de ce point de vue comme un échec, que Lacan 
                              a dissout l'Ecole Freudienne de Paris. De nombreuses 
                              associations sont encore aujourd'hui au travail 
                              à ce propos. 
                              Le mérite de Lacan a sans doute été 
                              de poser la question autrement : non pas en demandant 
                              au psychanalyste de rendre des comptes sur ce qu'il 
                              doit être, mais sur ce qu'il a été. 
                              C'est dans cette inscription d'un temps logique 
                              que se maintient dans la théorie ce que chaque 
                              analyse dépasse. Que l'on accepte ou non 
                              la forme de la passe, il s'agit de maintenir ouverte 
                              dans la pratique cette question pour s'opposer à 
                              ce travers reconnu : un analyste qui se présenterait 
                              a priori comme formateur au point d'en garantir 
                              l'efficacité ne pourrait que le conduire 
                              à tomber dans la bêtise de se faire 
                              juge des propos de ses analysants.  
                              La question de la formation des analystes doit rester 
                              une question ouverte. 
                            Or dans l'adversité, 
                              la plupart des associations d'analystes ont affirmé 
                              l'existence d'un consensus quant aux procédures 
                              de reconnaissance des psychanalystes entre eux. 
                              On sait que les associations ou écoles ont 
                              chacune leur propre modalité de désignation, 
                              répondant à des critères qui 
                              pourtant seraient déclarés communs 
                              : analyse personnelle, contrôles, formation 
                              théorique. Si un tel consensus semble mettre 
                              fin spectaculairement à la suspicion habituelle 
                              entre associations de l'IPA et associations d'orientation 
                              lacanienne, on peut s'étonner qu'elle prétende 
                              régler la question. La somme des garanties 
                              ferait-elle garantie de la somme ? On peut remercier 
                              le Ministre d'avoir posé la bonne question 
                              : l'annuaire de tous les annuaires est-il un annuaire 
                              commun 
 ou un annuaire comme Un ?  
                              La douloureuse question de la garantie que l'on 
                              ne poserait plus désormais aux associations 
                              puisqu'elles se garantissent réciproquement, 
                              se déplacerait désormais vers les 
                              analystes errants. De même la logique de souveraineté 
                              nationale fait-elle surgir la question des apatrides. 
                              Croit-on qu'il soit indifférent de prétendre 
                              aujourd'hui la question réglée ? Croit-on 
                              que la conférence de consensus dont on propose 
                              implicitement l'extension à la psychanalyse 
                              donnera d'autres effets que ceux produits dans le 
                              champ de la psychiatrie, à savoir normalisation 
                              des pratiques et récusation des questions 
                              éthiques réputées superflues? 
                              Quelle que soit la position que l'on ait par rapport 
                              à Lacan, croit-on qu'il eut été 
                              indifférent pour le devenir de la psychanalyse 
                              en France si dans les années 50 l'Etat s'était 
                              mêlé de privilégier la reconnaissance 
                              internationale donnée aux procédures 
                              de IPA ? 
                             
                              3) Et maintenant ?Pour toutes ces raisons, la seule 
                              position claire et cohérente doit être 
                              le retrait pur et simple de l'amendement Accoyer, 
                              et de tout autre qui ait la même visée. 
                              Il n'y a aucune raison de négocier autre 
                              chose que ce qui était jusqu'ici, dont on 
                              ne voit pas en quoi cela a fait obstacle au développement 
                              de la psychanalyse en France. Par contre, il s'agit 
                              en effet d'un point de résistance dans les 
                              modifications contemporaines de la gestion des hommes, 
                              et à ce titre la psychanalyse est embarquée 
                              dans un combat qui concerne la société. 
                              Il faut donc poser l'exigence d'un refus de toute 
                              réglementation de la psychanalyse.On se méfiera 
                              en conséquence des mobilisations actuelles 
                              prétendument tactiques. Les associations 
                              ou regroupements, s'ils ont des intérêts 
                              à défendre au titre des territoires 
                              de la formation professionnelle, sont priés 
                              de ne pas les confondre avec la question de l'exercice 
                              de la psychanalyse. De même que les universitaires, 
                              dans le souci compréhensible de maintenir 
                              des positions référées à 
                              la psychanalyse dans les facultés de Lettres 
                              et sciences humaines, devraient avoir le souci de 
                              ne pas confondre validation de diplômes de 
                              psychologie à référence psychanalytique 
                              et diplômes de psychanalyse. Toutes choses 
                              que chacun professe volontiers mais qui, d'être 
                              oubliées dans la pratique sans principe des 
                              alliances et des stratégies, risquent faire 
                              basculer l'exercice analytique comme tel du côté 
                              de la réglementation.La question encore une 
                              fois excède le domaine strict de la psychanalyse. 
                            L'idée d'un empire 
                              de la gestion des hommes étendue à 
                              leur intimité correctement évaluée 
                              peut faire frémir, mais elle est déjà 
                              en marche. Un certain chemin a déjà 
                              été parcouru en ce sens. Depuis de 
                              nombreuses années une modalité de 
                              gestion dite évaluation et démarche 
                              qualité a progressivement investi les rapports 
                              humains dans le travail, puis dans les services. 
                              Le champ de la santé connaît ce mouvement 
                              qui fait des hôpitaux des entreprises dans 
                              lesquelles la gestion des personnels répond 
                              de plus en plus aux modalités d'évaluation 
                              selon les protocoles et de moins en moins au discours 
                              médical. En psychiatrie le programme est 
                              annoncé d'une destruction de l'unité 
                              du champ de la pratique en territoires fragmentés 
                              de réponses à des symptomatologies 
                              prédécoupées. 
                            Les psychiatres, qui ont 
                              vu l'espace de leur pouvoir et de leur exercice 
                              professionnel décliner significativement 
                              au profit de la puissance administrative, ont eu 
                              du mal à s'opposer efficacement à 
                              cette modélisation des rapports humains. 
                              Ils savent maintenant que les procédures 
                              d'évaluation qu'ils ont acceptées 
                              au nom du sérieux et pour faire preuve de 
                              bonne volonté voire pour être modernes, 
                              laminent désormais leurs responsabilités 
                              clinique. L'outil informatique s'est subtilement 
                              glissé entre leurs actes réduits à 
                              des produits quantifiables et leur responsabilité 
                              de praticiens. S'ils lisent attentivement le rapport 
                              Cléry-Melin, ils savent désormais 
                              comment tout cela pourrait finir. 
                              Ils ont donc mieux à faire qu'à revendiquer 
                              un pauvre pouvoir sur les psychothérapeutes 
                              ! Ils pourraient plutôt expliquer aux analystes 
                              comment ceux-ci seront accommodés à 
                              la sauce évaluative si ils continuent à 
                              pousser le sérieux et la représentativité 
                              jusqu'à s'installer à la table de 
                              négociation. 
                              Les psychanalystes quant à eux pourraient 
                              s'interroger sur l'ignorance dans laquelle ils se 
                              sont tenus jusqu'ici de ce qui se tramait à 
                              leur porte et sur leur participation à un 
                              ordre psy désormais patent. S'ils se laissent 
                              emporter par leur esprit de sérieux et de 
                              reconnaissance, ils ne pèseront pas lourd. 
                              On peut déjà constater qu'à 
                              la revendication de l'amendement de l'amendement 
                              est venu répondre 
 la demande de l'annuaire 
                              des annuaires. Vous avez fait ce premier pas, pourquoi 
                              ne feriez-vous pas le second ? D'autant que voyez-vous 
                              " ces mesures peuvent mettre la psychanalyse 
                              à l'abri d'appétits privés 
                              ou intéressés par des fins qui ne 
                              la concernent pas " (sic). On est heureux d'apprendre 
                              la tendre sollicitude de Raminagrobis. Un peu d'humour 
                              ne nuit pas : quant à nous, nous nous engageons 
                              solennellement à ne pas publier la liste 
                              de ceux qui ne figureront pas sur la liste ! 
                              Les psychanalystes peuvent être autrement 
                              efficaces, en restant fidèles à l'acte 
                              même de Freud dans lequel ils ont mis leur 
                              pas. Il faut rappeler que si celui-ci n'avait pas 
                              cédé sur le point de l'analyse profane, 
                              cette position de résistance était 
                              conforme à celle qu'il avait prise en écoutant 
                              les hystériques et leur protestation résolue. 
                              Aujourd'hui, en France, il s'agit de ne pas céder. 
                              La réaction claire et rigoureuse des psychanalystes 
                              importe donc bien au-delà de leur seul champ 
                              d'exercice. Car la psychanalyse représente 
                              un point de butée et de résistance 
                              à une modalité nouvelle de gestion 
                              du social qui se développe depuis deux décennies. 
                              Si la détermination que peuvent opposer les 
                              psychanalystes peut être l'affaire de tous 
                              c'est bien que chacun peut pressentir, qu'il ait 
                              eu ou non l'expérience de la psychanalyse, 
                              qu'il y va d'une certaine conception du lien social. 
                              Disons faute de mieux de la fiction d'une certaine 
                              liberté, dans une certaine démocratie. 
                               
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